Lettre 1

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Anonyme,

        Cela fait déjà longtemps, depuis que notre relation marche clopin-clopant. La chaleur qui l'alimentait semble refroidir un peu plus chaque jour. Consciente qu’il n’existe aucune relation parfaite, je voulais toutefois que la notre échappe à ce fléau. Elle est trop empêtrée : des disputes à n’en plus finir, des promesses non tenues et cet avenir incertain qui se dessine devant nous. Mon amour, souffre que je te demande de ne pas croire que ce présent pli soit dans le but de te mettre tout sur le dos. Non, je suis une grande, j’assume mes erreurs. Il n’est pas de mon intention de faire l’historicité de notre relation. Après tout, il est inconcevable de prétendre pouvoir retracer quelque chose dont on ignore complètement l’existence. Pardon de te le dire, mais j’ai peine à croire qu’il y a eu quelque chose entre nous. Pourtant, j’ai voulu t’aimer. Mais, bref ! Je veux uniquement parler de nous. De nos rêves. Nos espoirs. Nos espérances. Tu vois, je ne suis pas capitularde, je crois que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Je ne sais pas si tu gardes encore mémoire de la dernière fois que toi et moi avons parlé. Je t’ai laissé plusieurs messages, tu les as lus, mais tu n’as pas eu l’amabilité d’accuser réception. Je me suis sentie morte… blesser jusqu’aux os. Ce jour là, une colère chaude m’avait prise à la gorge. Du coup, j’ai eu la brûlante envie te frapper, te mordre un peu partout jusqu’à te faire mal. J’ai eu, au final, l’absurde pensée de te manger d’abord les bras, ensuite la tête. Mais tu connais les femmes : elles sont trop sensibles à ceux qu’elles affectionnent. Pardon d’avoir voulu te manger. Ç’aurait été uniquement pour te faire comprendre à quoi ressemble une personne qui souffre. Dis-moi enfin, pourquoi tu n’as pas répondu à mes messages ?

Tu ne bouges plus. Tu ne parles plus. Depuis la dernière fois qu’on s’est parlé, tu es resté dans l’ombre, comme un miroir blessé, qui n’a pas de conversation. Même après avoir lu mes messages et, écouté les (messages audio) que j’ai pris la peine de glisser dans ton inbox, tu es resté silencieux, on aurait dit un loup en manque de caresse. Dis-moi, était-ce ta façon de me repousser, de tout jeter à l’eau ? Le temps a passé , mais je t’ai gardé une petite place dans un coin de mon cœur. Je t’aime. C’est là ma plus grande vérité. Je ne te le prouve pas toujours de la meilleure façon, je le sais. La dernière fois qu’on s’est parlé, je m’étais laissée trop emporter, je sais et, j’en souffre aujourd’hui. Ce jour-là, j’ai lâché des choses que je n’aurais pas du lâcher. Je t’ai blessé. Je l’ai senti du plus profond de moi. La tension était trop élevée et le ton, trop désagréable. C’était indigne de moi. Ça m’a fait passer pour une sale idiote. Depuis, je suis désespérée, désorientée, perdue ; je ne fais que chercher midi à quatorze-heures. Je me mens parfois pour me faire croire que ça peut aller, mais je regarde autour de moi, tu n’y es plus. Et ça je ne peux pas le supporter. Je refuse de le supporter. Bref ! Je n’ai pas l'intention d’inverser l’ordre des choses, de forcer tes désires ou même, de te faire modifier tes choix. Je n'oserais pas, même si je le pouvais. Comme toute fille honnête et sincère, je veux juste placer des excuses à l’endroit de l’amour en soi.

Voilà Anonyme, je t’envoie cette lettre avec mon petit cœur je souhaite que ça te plaira. Bisous.

Sophie
à

Anonyme


Anomyme
Auteure: Marie Louise REMY

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