elle me rendait fou avec ce sac...
La porte claqua comme un couperet dans l'appartement désormais bien vide. Il jeta ses clefs négligemment sur l'élégant meuble en bois de l'entrée avant d'envoyer valser ses chaussures noires sur le parquet de chêne qui recouvrait tout le couloir.
Déambulant jusqu'au salon, il ouvrit la map monde qui cachait sa réserve d'alcool et attrapa la première bouteille qui était à sa porté. il jeta un regard vide en direction du vaisselier à l'autre bout de la pièce avant de regarder d'un oeil torve la bouteille et de finalement l'entamer directement au goulot.
Le verre résonna fortement dans le silence lorqu'il posa brutalement le wisky pur malt écossais sur la table basse.
Il se passa la main sur le visage comme pour essayer de se sortir de ce cauchemar qui devenait de plus en plus étouffant alors que les minutes défilaient et il s'affala sur le canapé miraculeusement encore blanc après toute ses années.
il le serait surement moins dans les mois à venir car plus personne ne serait là pour y mettre d'élégante jeté de canapé pour le protéger.
Son regard tomba sur la grosse couverture en lainage qui le recouvrait actuellement et il ne put s'empêcher de se glisser dessous, ramenant ses jambes contre lui comme elle le faisait tout le temps.
Les larmes coulaient sans qu'il ne les ait vu venir alors qu'il se rappellait avec amertume qu'il ne pourrait plus raler car plus personne ne viendrait caler ses pieds froids contre ses hanches avec un grand sourire innocent.
Instinctivement, il s'allongea mais ses pieds furent arrêter par une masse oublié sur le canapé. Il se releva subitement, toujours envellopé sous la couverture et attrapa vivement l'objet qui l'avait sorti de sa torpeur.
Une valise...
Il lui avait répété tellement des fois ce mot pour se moquer de ce qu'elle osait appeler un sac à main mais qui pouvait contenir, il en était persuadé toutes les petites choses les plus inutiles à trimballer partout.
Et il sourit...
C''était son premier sourire depuis des heures.
Et alors qu'il avait toujours respecté l'intimité de la propriétaire du sac en n'y mettant jamais ne serait ce qu'un doigt.
Aujourd'hui était une toute autre histoire... Cela représentait la dernière chose la plus intime d'elle, la dernière chose qu'il pourrait découvrir sur elle.
Lentement sa main tourna le fermoir avant de se glisser lentement à l'intérieur comme intimidé par ce qu'il pourrait y trouver.
Un vrai fouillis. Sous ses doigts, c'était un véritable capharnaum...
Il avait oublié à quel point, elle pouvait le rendre dingue avec ce sac... Elle mettait des heures pour y trouver son téléphone, le clefs de la maiqon et ne parlons pas d'un objet encore plus petit comme son rouge à lèvres.
Pris d'une lubie soudaine, il retourna les sac, vidant le contenu dans son intégralité sur la couverture en laine qui lui rechauffait encore les pieds.
Avisant d'un oeil ce qui était devant lui, il ne put s'empêcher de se dire que finalement c'était peut être mieux à l'intérieur...
Tiraillé entre sa curiosité et l'impression de la trahir, il se passa les mains sur le visage en soupirant.
Son cerveau n'avait pas encore fini de peser le pour et le contre de la situation mais au fur et à mesure que sa torture mentale continuait, des objets retournaient dans le gouffre qu'était le sac.
Des souvenirs défilaient devant ses yeux comme une vieille projection rétro au cinéma alors que son regard s'attardait sur certaines affaires.
L'énorme portefeuille, bien trop gros selon lui et qui contenait multitudes de cartes inutiles...
Le rouge à lèvre couleur framboise... Il adorait picorer ses lèvres après qu'elle est mis ce rouge, le ruinant complètement au passage.... Et elle pestait tout en n'en remettant une couche en lui lançant un regard noir comme pour le défier d'encore s'approcher...
Il adorait l'entendre pester.
Il prit une brassé de petits bouts de papiers. Pourquoi gardait-elle tout ses reçus de cartes bleues....
Des ecouteurs... Il ne l'avait jamais vu s'en servir mais passons...
Des lunettes, celle la aussi elles les cherchaient tout le temps se dit- il en souriant.
Une larme coula le long de sa joue alors qu'il refermait précautionneusement le rabat du sac. Il tourna sa tête vers la bouteille de whisky et se décida à l'ignorer.
D'autres larmes silencieuses mais libératrices suivirent pendant qu'il se blotissait sous la couverture, se pelotonnant dans les coussins du canapé et serrant contre lui le dernier trésor qu'elle lui avait laissé.
Ses yeux se fermèrent doucement et il se dit que finalement peut importe tout ce que contenait ce sac...
Pour elle aussi, cela devait être un mystère....
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