l'effondrement d'une étoile
Au détour d’une conversation banale, sous un ciel étoilé, mon instinct de femme, aussi humble qu’il était, décela quelque chose: une trainée de petits indices, de poussières qui finissent par trahir ceux qui commettent l'irréparable.
– Qu’est ce que tu as ? lui dis-je.
– Rien, je t’assures.
Il resta silencieux pendant quelques années lumières, espérant que ma colère, jaillissant comme une supernova, se fasse aspirer dans un trou noir, mais je ne lâchais rien.
– On dirait que c’est le vide sidéral dans ton cerveau, depuis quelque temps. Et qu’est ce qu'elle a ta joue, pailletée comme un constellation ?
– Oh, c’est une éruption cutanée, j’ai mis trop de crème solaire, me répond-t-il de sa voix lactée habituelle.
Mes idées noires, mi-rocheuses, mi-gazeuses, tournaient en orbite autour de ma tête nébuleuse, cherchant à découvrir ce qui se cachait derrière son regard faiblard de naine blanche. Pendant longtemps, mes doutes s’étaient heurtés à son calme galactique, à ce mur infranchissable derrière lequel il se planquait.
Soudain, j’eus un sursaut cosmique qui me confirma la nature douteuse de ses sentiments en constante expansion.
– Ne me dis pas que tu as fait une rencontre, genre de ce type là, lui dis-je en montrant du doigt une blondinette filant comme une star.
Je commençais à délirer. Les paroles sortaient de ma bouche à la vitesse de libération, au point où j’étais perdue dans un espace-temps parallèle.
Devant la gravité de la situation, il finit par avouer :
– Elle s’appelle Céleste.
Ce fut le big bang. A la vitesse de la lumière, mon univers s’écroula.
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