Comment peut-on ?...
Mes ailes déployées
Dans toute leur envergure illimitée,
Je vole au-dessus du Kilimandjaro
Au son écorché de croassements,
Ceux du corbeau
Mais bientôt,
Je plane parmi les dunes du désert
Et contemple ce serpent
Jaune et vert
Qui inocule son venin
Dans les veines d’un humain
Dont l’âme se retrouve illico
Tout au fond de ses talons
Et je vois alors,
Une gazelle qui se fait dévorer
Toute crue par un lion
De couleur or
Dont la fourrure se zèbre aussitôt
Du sang de sa proie
Mais que font-ils là ?
Soudain,
Un chasseur se pointe avec un fusil
Et fait feu sur un lapin
Qui, atteint
Et meurtri,
Parvient
À se propulser
Tête première dans son terrier
Rendant du coup
L’homme fou
Qui se met à tirer partout,
Entre autres, sur un papillon
Joli qui butinait sur une fleur
Dont l’odeur
Se répand aux environs
Calmant le tireur
Qui s’abîme en pleurs
Ressentant l’infâme
Dans les profondeurs de son âme
Deux secondes après
Je me retrouve avec l’acteur américain
Will Smith qui est disposé enfin
À me prêter l’argent d’un billet
Pour je ne sais quel endroit douillet
Et nous rions de bon cœur
Car il me fait des grimaces d’effroi
Avec son visage d’une telle ampleur,
Pour me faire rire aux éclats,
Que je ne le reconnais pas
Mais nous voilà,
Du monde, les meilleurs amis
J’apprécie
Grandement sa gentillesse,
Sa drôlerie
Et son allégresse
Tout à coup,
Des gens cagoulés et de blanc vêtu
Surgissent sans avertissement
Armés jusqu’aux dents
Ils veulent lyncher mon nouvel ami
« Arrêtez ! Je vous en supplie ! C’est mon ami ! »
« Tasse-toi de là, blanc-bec, tu nous a trahis.
Nous allons nous occuper de lui. »
En même temps,
Une dizaine d’hommes se ruent sur lui.
Et je crie, je crie, je crie, je crie…
« Pas mon ami ! »
Sur ce, je me réveille brusquement
Éprouvant de la difficulté
À réaliser
Que tout cela n’était pas la réalité
Je venais de rêver
Ouf ! Que je me sens soulagé
J’aimerais tant que mon rêve soit interprété
Afin de savoir les messages qu’il pouvait déceler
En tout cas, il m’a valu tout une frayeur
Quel rêve ! Non ! Plutôt. Quel cauchemar !
Heureusement, toutes ces histoires
D’horreur
Du Ku Klux Klan sont choses du passé
J’ai tellement eu peur
Que Will puisse être ainsi assassiné
Dire que ces atrocités
Ont déjà existé
Comment ce peuple dit civilisé
A-t-il pu en arriver à de telles brutalités ?
Comme peut-on faire subir ces calamités
À des humains, et en retirer de la fierté ?
Heureusement pour ce pays
La moitié des blancs de celui-ci
Se sont battus pour la liberté
Contre l’autre moitié
Qui souhaitait continuer
De ségréguer
Je sors du lit
Encore endormi
Et vais me servir à déjeuner
En espérant ne pas me retrouver l’appétit coupé
Par des images de mon rêve que je vois encore défiler
Dans ma tête, de plusieurs hommes attachés
Sur des croix en train de se consumer
Ah ! Vraiment ! Impossible pour moi de manger !
D’un jus d’orange, je me contenterai
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