Les voisines
Scène 1 :
Une femme est assise à une table recouverte de factures, elle semble plus que tracassée, rentre son compagnon.
Le mari : - Coucou ma chérie, je suis rentré. Et il lui fait la bise
La femme : - Je vois ça, où as-tu encore été traîné ? pouah tu sens la bière !
Le mari : - Eh bien oui je viens du bistrot, faut bien que je trouve un petit boulot
La femme : - Et c’est comme ça que tu cherches du travail, en allant te saouler dans les cafés
Le mari : - D’abord je ne suis pas saoul, et oui je cherche, d’ailleurs j’ai trouvé
La femme : - Tu as trouvé ?
Le mari (fièrement) : - Un petit boulot au noir parfaitement
Du coup sa femme change d’humeur et se radoucit
La femme : - Mais c’est super ça !... s’exclame t’elle
Le mari : - Oui, je vais aider un vieux couple à déménager ajoute t’il
La femme : - Et tu vas gagner combien ?
Le mari : - 50 euros
La femme : - Chouette !!! Au moins on pourra payer la facture d’électricité
Le mari : - Et pour le compteur à budget tu as été te renseigner ?
La femme : - Le compteur à budget … oublie ça
Le mari : - Un de mes potes m’a dit qu’avec ce compteur, le courant coutait moins cher
La femme : - Et la carte il t’en a parlé ton fameux copain
Le mari : - Oui, je sais qu’on recharge avec une carte, et alors où il est le problème ?
La femme : - Le problème c’est que la première fois on est obligé de courir jusqu’à Liège chercher la carte et faut payer le billet de train, et tu sais où c’est toi chez RESA ?
Le mari : - Ben non, mais y a toujours moyen de savoir
La femme : - C’est ça demande à tes copains de bistrot, enfin avec les 50 € je payerai l’électricité.
Le mari : - T’as pas encore allumé le poêle, il commence à faire froid ? dit-il, frissonnant en se frottant les bras
La femme :
- Et avec quoi je l’allumerais, lui répond t -elle énervée. Ah mais si tiens, on va bruler les chaises ! dit-elle en empoignant une chaise qu’elle renverse. Elle veut ensuite prendre la table et toutes les factures volent à terre, son mari l’empêche de continuer
Le mari : - Cesse de t’énervé ainsi, tu sais que ce n’est pas bon pour ton cœur
La femme en sanglotant :
- j’ai tout dépensé pour la nourriture et les frais scolaires pour les petits, enseignement gratuit qu’ils disent….Je n’en peux plus, et toutes ces factures impayées…
- Le mari : - Je comprends… Mais calme toi ma chérie et il l’enlace pour la raisonner
Apres quelques minutes :
La femme : - Ça va, ça va… je suis calme.
Elle s’écarte de lui, et pendant que son mari commence à ramasser la chaise et les factures, elle sort de la pièce à grandes enjambées
Le mari : - Mais ou vas-tu ?
La femme : - Et bien, je vais te chercher un pull tu auras moins froid, lui crie t’elle.
Scène 2 :
Anne Se trouve chez elle assise avec un parapluie ouvert au-dessus de sa tête et 2 seaux à terre recoltent l’eau tombant du plafond. On frappe à la porte c’est sa voisine Béa. avec un parapluie car il pleut dehors. Elle entre chez Anne
Béa : Quel temps de chien ! Dit-elle en fermant son parapluie. (Voyant le parapluie ouvert de Anne ) Mais qu’est-ce que tu fais… ? Ça porte malheur d’ouvrir un parapluie à l’intérieur
Anne : Tu ne vois pas qu’il pleut chez moi
Béa : Ah oui !... surement un micro climat (et Béa ré-ouvre son parapluie)
A propos j’ai vu passer ton proprio , superbe sa nouvelle bagnole , et elle a dû lui coûter cher… une Mercédès … décapotable
(Anne Réfléchi un long moment):— La prime de la région wallonne !…S’écrie-t-elle.
(Devant l’air interrogatif de Béa) : La prime avec laquelle il devait faire réparer le toit….Le salaud !
Béa : Ahhhh je vois !!!
Anne : Dis, tu pourrais m’apporter un jerrycan d’eau ? … ils me l’ont coupée …. Je n’avais pas payé la facture
Béa : Pourquoi faire…..tu en as déjà 2 seaux pleins (dit –elle en montrant les seaux)
(Voyant Anne qui la regarde d’un air furieux)
C’était pour rire, voyons !… je vais te le chercher ton jerrycan (et elle sort avec son parapluie)
Scène 3 :
On frappe à la porte, c’est Charles un jeune homme qu’elle à rencontrer la veille au soir et qu’elle a invité chez elle, le jeune homme n’a pas de parapluie, il est trempé.
Charles : Bonjour toi… (Il lui fait la bise)
Spécial ta déco…des seaux partout…et le parapluie… tu allais partir peut –être ?
Anne : Il pleut
Charles : Oui il pleut des cordes dehors, d’ailleurs je suis trempé
Anne : Dedans aussi
Charles : (Charles voit une tache noire au plafond) : Ahhhh…C’est quoi ça ?!
Anne : Une tache d’humidité
Charles : De l’humidité…Quelle horreur… ! De la moisissure… ! Des champignons… ! Je vais tomber malade… Faut que je sorte d’ici…
Anne : Reste mon chéri… Tiens prend mon parapluie
Charles : (Charles qu’elle retient pour l’empêcher de sortir s’écroule sur les genoux, et se met à crier) :AHHHH ! J’arrive plus à respirer…de l’air !…de l’air !...
Anne : Ca va tire-toi… espèce d’hypocondriaque…
Charles : Hypo…quoi ?
Anne : Hypo…con…d…
Charles (l’interrompant) : Elle m’insulte en plus…de l’air…de l’air…
(Et son chéri prend le large)
Scène 4 :
On frappe à la porte : Toc Toc…
Béa : Je t’apporte le jerrycan d’eau
Anne : Merci c’est très gentil
(Ensuite, Béa se dirige vers la porte pour rentrer chez elle, Anne la rappelle)
Anne : Pourrais-tu rester un peu, je suis un peu déprimée ?
Béa : Je n’ai pas pris mon parapluie
Anne : Ce n’est rien, viens t’asseoir près de moi
Apres quelques instants…
Béa : Au moins il fait chaud chez toi, t’as pas d’eau, il pleut… mais il fait bon
Anne : Ils t’ont coupé le gaz ?
Béa : Y a belle lurette que je ne me chauffe plus au gaz, j’ai déjà trop de factures à payer, rien qu’hier j’ai pèté un cable, j’ai de la chance d’avoir mon Fabrice pour me réconforter.
Anne : Quand il est là…
Béa : Oui c’est vrai, il va souvent au bistrot, mais c’est pour la bonne cause, figure toi qu’il a trouvé un travail au noir.
Anne : C’est bien ça, t’as bien de la chance d’avoir un homme comme lui
Béa : oui c’est vrai
Anne : gentil
Béa :…
Anne : courageux
Béa :…
Anne : sexy
(Béa s’écarte et se lève furieuse)
Béa : Et fidèle !... Non mais, il faut te calmer là … Tu n’avais pas rencontré quelqu’un ?...
Anne : Tu parles… Il s’est enfui dès qu’il a vu la tache de moisissure
Béa : Je le comprends le pauvre, la tache, la pluie, et l’odeur…( dit Béa en se pinçant le nez)
Anne : Pour l’odeur j’ai ce qu’il faut
(Elle se lève, pose son parapluie et prend une bombe de déodorant. Elle en asperge partout dans la pièce, puis elle se rassoit sous son parapluie)
C’est mieux…
(Béa se rassoit également près de sa voisine)
Béa : Oui, c’est mieux…
Silence…
Anne : Vous avez donc remplacé le poêle à gaz ?
Béa : Oui, on a placé un poêle à bois, plus de facture, mais ça reviens quand même cher d’acheter des petits sacs de buches
Anne : Tu n’as qu’à t’en faire livrer en gros
Béa : Et je les remise où avec mon trois pièces, salle de bain sans cour et sans jardin? Dans la chambre des enfants… avec leurs matelas par-dessus ?
Anne : Ben, dans la cave
Béa : Quand il pleut elle est inondée ma cave.
Anne : Ah c’est donc ça le bruit bizarre que j’entends chaque fois qu’il pleut… c’est la pompe
Béa : Oui, la pompe… Si ce déluge continue, tu pourras bien en mettre une aussi, tes seaux suffiront plus.
Anne : Tu rigole là ?...
Béa : Mais oui… je rigole.
Bon ! (Béa regarde sa montre) et bien l’heure tourne, et les enfants vont bientôt rentrer de l’école. Je dois te laisser
Anne : Il pleut à verse, c’est de pire en pire, je te raccompagne
Elles sortent toutes les deux avec le parapluie.
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