CHAPITRE 1 : KOMOS NERAIDA

7 minutes de lecture

Je vous présente Komos Nerӑida, un monde parallèle au notre dans lequel vivent paisiblement les créatures fantastiques tels que les fées, les elfes, les dragons, les licornes et bien d’autres encore.

La communauté de Komos Nerӑida est totalement tournée sur le respect de la nature et de tous les êtres vivants. C’est un monde entièrement vert. Il n’y a ni béton, ni gratte-ciel, ni pollution, ni bruits qui nous agressent les oreilles. On n’y entend que le chant mélodieux des oiseaux, le bruissement des feuilles dans les arbres et le clapotis de l’eau. Il n’y a pas non plus d’odeurs nauséabondes. Les seuls effluves qui nous chatouillent les narines sont les parfums des fleurs et de l’herbe couverte de la rosée du matin.

Le paysage se compose d’arbres et de plantes à perte de vue, de montagnes où vivent les dragons et de ruisseaux traversant le pays pour lui apporter son eau fraîche et pure. Quelques lacs se sont formés deci-delà dans et autour desquels vivent les sirènes, les ondines et les sylphides. Chaque jour les animaux viennent s’y abreuver et chercher un peu de caresses et d’amour auprès de ces belles demoiselles.

Comme dans notre monde, Komos Nerӑida vit au rythme des saisons : l’hiver, le printemps, l’été et l’automne. L’hiver tout le pays est recouvert d’une fine couche de neige poudreuse. La nature est en sommeil et se régénère. Les fées de l’hiver, toutes de blanc vêtues dont la chevelure couleur neige aux reflets bleutés scintille sous les timides rayons du soleil, veillent à ce que tout reste endormi jusqu’au retour du printemps. Elles renvoient dans leur terrier les animaux trop pressés de sortir. Elles font tomber la neige régulièrement afin que le sol garde sa couleur blanche et que la poudreuse préserve les jeunes pousses et graines des températures glaciales.

Au printemps, les fées du même nom s’éveillent tandis que celles de l’hiver partent se coucher pour un repos bien mérité jusqu’à l’hiver suivant. A leur tour, ces petite femmes ailées vêtues tout en vert et leur cheveux châtains coiffés d’une couronne de fleurs, font le tour du pays pour réveiller la nature et les animaux endormis. Les arbres font éclore leurs bourgeons, les fleurs dévoilent les couleurs éclatantes de leurs pétales, les animaux sortent enfin de leur terrier et reprennent possession des espaces de verdure qui s’offrent à eux. Elles aident les femelles à mettre leurs petits au monde. Elles font mûrir les premiers fruits de l’année jusqu’à ce que se soit le moment pour elles de retourner se reposer et de laisser place à leurs sœurs de la saison suivante.

Les fées de l’été ne manquent pas de travail, elles non plus. Vêtues d’une légère tunique jaune et verte, leur chevelure dorée comme les blés relevée en chignon, elles doivent faire grandir et mûrir les fruits et les légumes. Elles font fondre les dernières neiges des plus hautes montagnes pour que les ruisseaux et les lacs ne se tarissent pas et continuent d’apporter leur eau fraîche à tout le pays. Elles aident les grands arbres à maintenir leurs feuilles vertes afin que tous ceux qui le désirent puissent se protéger des rayons du soleil brûlant de l’été. Elles surveillent les nouveaux nés téméraires qui essaient de se soustraire à la surveillance de leur mère et qui risquent de se blesser. Lorsque les rayons du soleil se font moins chaud, elles regagnent leur maison au creux d’un arbre et font place aux fées de l’automne.

Lorsque toutes les créatures voient arriver les fées de l’automne, elles savent qu’il faut commencer à faire des provisions pour l’hiver et qu’il va bientôt être temps de regagner leur terrier pour un long sommeil. Ces demoiselles habillées d’un pantalon marron et d’un haut orangé, leurs boucles rousses flottants au gré du vent, font tomber les derniers fruits des arbres et mûrir les légumes tardifs. Elles font venir les orages qui remplissent les lacs et les ruisseaux de leur eaux bienfaitrices. Elles font tomber les feuilles des arbres afin que ceux-ci puissent se reposer également et grandir durant leur sommeil. C’est bien souvent la saison des amours et, tel cupidon le dieu de l’amour, elles aident ceux qui sont encore célibataires à trouver leur partenaire.

A Komos Nerӑida nous trouvons toutes sortes d’animaux et de créatures fantastiques et tous vivent en parfaite harmonie. Chacun vit dans le milieu naturel qui lui convient, sans pour autant s’approprié ce lieu. Il n’y a aucun conflit de territoire puisque cette notion n’existe pas dans cette communauté. Chacun va et vient à son gré dans n’importe quelle partie du monde.

Les dragons, les griffons, les dahus, les yétis, phénix et les hippogriffes ont élus domicile dans les montagnes aux pieds desquelles, dans les grottes logent les minotaures, les géants, les cyclopes, les gobelins, les gnomes, les vampires et les gorgones.

Les forêts sont le refuge des elfes, des lutins, des fées, des léprechauns, des dryades, des licornes, de pégase, des loups-garous et du sasquatch. Ils se sont fabriqués des abris en bois, feuillages et boue. Quelques-uns se sont réfugiés sous terre comme le cerbère, les trolls et les gnomes.

Au bord des ruisseaux vivent les ondines, les nymphes et les sylphides tandis que les lacs voient s’ébattre les sirènes et les tritons qui parfois font des courses sur le dos du monstre du Loch Ness.

Chassés et massacrés par les humains, vous retrouverez aussi sur ces terres, certains animaux qui ont disparu de notre monde comme le dodo, le tigre de Tasmanie, le bandicoot, le rat-lièvre, le quagga, le cerf de Shomburgk, l’hippotrague bleu, l’auroch, l’ours et le lion de l’Atlas, le loup des Falkland, le tigre de Java, l’otarie du Japon, les tortues de l’ile de la Réunion, mais aussi des serpents, lézards, amphibiens, poissons, oiseaux et insectes. Ils ont emprunté le passage qui mène à Komos Nerӑida, dans l’espoir d’y trouver un refuge, un havre de paix et pouvoir y vivre sans peur de mourir à chaque instant.

Tout ce petit monde vivait paisiblement jusqu’à ce qu’une fée découvre une faille dans le passage qui permet de passer de Komos Nerӑida à notre monde. A travers cette faille la fée pouvait voir librement ce qu’il se passait de l’autre côté, ce qui n’était pas normal. Habituellement il fallait réciter une formule pour ouvrir le portail entre les deux univers. Elle s’en inquiéta. Si elle pouvait voir de l’autre côté, il devait en être de même pour les humains. Elle s’empressa de réunir dans la plus grande prairie, tous les habitants du Komos Nerӑida en un grand conseil.

- Merci d’être tous venu aussi vite, commença la petite fée du Printemps. Je ne vais pas tourner autour du pot. Ce matin j’ai vu qu’une faille s’était formé dans le tronc d’arbre qui nous permet de passer de notre monde à celui des humains. A travers cette faille, j’ai clairement pu voir tout ce qu’il se passait de l’autre côté et j’ai bien peur qu’il en soit de même si un homme venait à découvrir ce passage. Vous connaissez tous les risques que l’on courre si l’autre peuple apprenait l’existence de ce passage et de notre vie ici. Nous avons déjà essayé de combler cette faille grâce à la poussière de fée, mais ça l’a à peine réduite. Nous avons besoin des pouvoirs de tout notre peuple réuni pour refermer cette brèche.

Tous crièrent leur accord et se précipitèrent vers le tronc d’arbre concerné. La foule se rangea devant l’objet de leur intérêt et sur ordre de la petite fée du Printemps, concentrèrent leur pouvoir à reboucher l’ouverture. Une énorme boule d’énergie blanche aveuglante se format et comme un rayon laser qui cautériserait une plaie pour la refermer. Ils essayèrent jusqu’à l’épuisement, mais ils ne réussirent qu’à en refermer une toute petite partie. Ça leur demandait trop de force et d’énergie, ils n’y arriveraient jamais ou cela prendrait trop de temps et donc augmenterait le risque. Ils se mirent tous à réfléchir à une solution. Chacun discutait avec son voisin ou en petit groupe à la recherche d’un moyen efficace, lorsque la voix grave et caverneuse d’un cyclope résonna :

- Et si on demandait aux humains de nous aider ?

- Tu es fou Georges, s’écria Orion le centaure, tu veux nous balancer directement dans la gueule du loup, pardon les loups-garous, s’excusa-t-il en se tournant vers eux.

- Mais si réfléchit Orion. Il n’y a pas que de mauvais humains, puisque nous arrivons à communiquer avec certains d’entre eux. Ceux-là ne nous ont jamais fait de mal et n’ont jamais révélé notre existence à leurs congénères. Nous pourrions trouver tous ces humains et leur demander de nous aider.

- Tu as encore dû manger un champignon hallucinogène pour avoir une telle idée, dénigra Orion.

- Attendez, dit une petite fée de l’hiver, ce que Georges dit n’est peut-être pas si idiot que ça.

- Ah tu vois, fit remarquer Georges à Orion en lui donnant une tape sur l’épaule.

- Mais oui. Si on arrivait à ce que les humains aux énergies les plus élevées se réunissent comme nous venons de le faire et que chaque groupement de part et d’autre de la brèche, concentre tous leurs pouvoirs en même temps pour la reboucher, ça pourrait marcher. Ça vaut le coup d’essayer.

- Comment allons-nous faire pour trouver ces personnes sans nous dévoiler au reste du monde ? demanda Lucinda la Nymphe.

La petite fée de l’hiver réfléchie un instant avant de répondre :

- Nous avons qu’à trouver une personne au cœur pur et lui demander de rechercher les autres à notre place. Après tout ils sont aussi concernés que nous. J’ai déjà une petite idée sur la personne à qui je vais confier cette mission. Je me charge d’aller la voir dès que le soleil se lèvera demain matin.

Ils regagnèrent tous leurs habitations, terriblement inquiets.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Sabrina CRESSY ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0