Chapitre 41 : Un parfum de fleurs et de déesse

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Lorsqu’il arrive à l’adresse indiquée, le cœur du photographe bat à tout rompre dans sa poitrine et ses mains sont moites sur le volant en cuir de son SUV. De l’extérieur, la maison lui paraît assez grande, surtout pour deux personnes et il y a de la place pour stationner son véhicule devant. Il se gare et coupe le contact, prenant quelques instants pour souffler. Il n’en revient pas d’être si anxieux et de ne pas réussir à se calmer.

Voyant de la lumière allumée à l'étage supérieur de la maison, Erwann imagine que la jeune femme termine de se préparer, peut-être dans la chambre ou la salle de bain. Comme il est l’heure, il patiente encore un peu, supposant qu’elle a besoin de quelques minutes de plus pour finir ce qu’elle est en train de faire au premier.

Lorsque la lumière s’éteint à l’étage, il souffle un grand coup pour se donner du courage et se dirige vers la porte d’entrée, une main dans le dos.

Souriante et pleine de vie, comme à son habitude, Gwendoline l’accueille chaleureusement.

Légèrement mal à l’aise, Erwann lui tend un joli bouquet de fleurs coupées, aux tons délicats de blanc et de rose poudré.

Surprise mais enchantée par cette adorable attention, elle se recule légèrement pour le faire entrer, le temps qu’elle finisse de se préparer.

— Merci beaucoup, le remercie-t-elle en prenant son présent, tout en lui faisant la bise, une main posée sur son épaule.

Erwann respire discrètement l’odeur délicieuse du parfum qu’elle vient sûrement de vaporiser avant son arrivée. Les fragrances persistantes, gourmandes et sucrées, le troublent beaucoup mais il essaie de ne rien laisser paraitre, d’autant que la tenue qu’elle porte le met en émoi également.

Ce soir, elle est vêtue d’une tenue féminine et sensuelle, qui ravit son regard.

Elle s’est moulée dans un pantalon de cuir noir assez près du corps dont la taille haute souligne sa minceur. Son ventre plat est à moitié apparent, en partie dévoilé par un crop top (il connaît le nom de ce haut grâce à sa fille qui en porte également). Une partie du grand tatouage floral qu’elle arbore sur la droite de son ventre, et qui s’étire de sa hanche au haut de ses côtes, est mise à nu.

Il l’observe attentivement tandis qu’elle arrange les fleurs dans un grand vase qu’elle remplit d’eau et pose au milieu de la table, bien en évidence.

— Tu as besoin d’aide ? demande-t-il soudain, sortant de sa rêverie.

— Non merci, ça ira. Et merci encore, ajoute-t-elle en contemplant les fleurs, elles sont magnifiques. Et elles sentent très bon.

Comme toi, faillit-il renchérir.

Elle enfile ensuite une paire d’escarpins vert sapin très chics, avec un gros nœud en bronze sur le dessus, qui lui font aussitôt une silhouette élancée de sylphide. Lorsqu’elle s’apprête à décrocher son manteau beige, Erwann l’attrape avant elle et le lui présente. D’un geste souple, Gwendoline se glisse dedans, profitant au passage pour relever ses cheveux, ce qui balaie l’air de son parfum sucré.

Erwann en profite pour respirer une nouvelle fois cette senteur envoûtante qu’il a découvert hier soir, pour la première fois, lorsqu’il s’était approché d’elle. Et comme la veille, elle le met encore supplice.

La jeune femme s’empare de son sac, posé sur le meuble de l’entrée, vérifie qu’elle a bien son téléphone portable (« si ma fille a besoin de m’appeler ») et annonce, en le regardant droit dans les yeux :

— Je suis prête.

Une main sur la poignée de la porte d’entrée, Erwann acquiesce d’un signe tête, se sentant tout chose, lorsqu’elle s’approche de lui et le frôle pour le devancer. A nouveau, il change discrètement de position pour se replacer, conscient d’avoir été remué plus qu’il ne s’y attendait.

Lorsqu’ils arrivent au bateau-péniche, Erwann se gare et vient lui ouvrir la portière. Comme la veille, il prend soin d’elle et de sa sécurité. Il lui offre sa main pour traverser la passerelle mouillée et la rattrape de justesse lorsqu’elle manque de glisser. Gwendoline frémit lorsqu’Erwann passe son bras fermement le long de sa taille fine pour l’aider à monter à bord et lui éviter de tomber.

Une fois qu’ils ont déposé leurs manteaux au vestiaire, ils sont conduits vers la table qu’on leur a réservée. Cette dernière est située à l’extrême opposé de l’entrée, juste à côté des grandes fenêtres. Il leur faut traverser toute la salle pour y accéder.

Gwendoline n’a pas l’habitude de ce genre de restaurant. Même si aujourd’hui, elle gagne bien sa vie, ses origines modestes se rappellent à elle et elle se sent légèrement coincée dans ce cadre luxueux. Faisant fi de ses appréhensions à ne pas paraître à la hauteur, elle essaie de donner le change en se comportant le plus élégamment possible. Juchée sur ses talons vertigineux, Gwendoline traverse la grande pièce à la lumière tamisée et essaie de se mouvoir avec grâce, marchant plus lentement qu’à l’accoutumée. Elle prie pour qu’Erwann ne la trouve pas trop gauche ou déplacée dans cette atmosphère guindée.

Arrivés à leur table, ils apprécient le panorama offert par la large baie vitrée. D’ici, ils pourront profiter du paysage de nuit, allant défiler sous leurs yeux tout au long du repas.

La salle de réception, décorée de lourds rideaux de velours rouges, est vraiment superbe.

Tout comme son photographe, que la jeune femme détaille pour la première fois ce soir, de la tête aux pieds. Sa tenue est très chic et lui va à ravir. Sa haute silhouette longiligne est mise en valeur par le noir de son pantalon à pinces. Il fait une taille mannequin. Sa chemise kaki légèrement cintrée rehausse son teint mat et le col ouvert laisse place à sa barbe fournie et surtout, elle voit son magnifique tatouage dans le cou. Le contraste entre l’élégance de son haut et l’originalité du dessin la saisit.

Elle a envie de se jeter sur sa nuque pour en goûter la moindre parcelle, tant elle la trouve appétissante. Et elle n’est pas la seule apparemment. Les œillades que quelques superbes femmes jettent au jeune homme n’échappent pas à la modèle. Elle ne va pas les contredire, Erwann est à tomber par terre.

Alors que ce dernier n’a pas l’air de les avoir remarquées, Gwendoline, elle, a envie de leur écraser la tête dans leur assiette. Pourtant, elle devrait se sentir fière et flattée que ce soit elle qui ait sa préférence, d’autant qu’Erwann n’a d’yeux que pour elle, ce soir.

L’éclairage aux chandelles (aux chandelles !) se reflète dans ses prunelles noisette et leur donne une couleur or irrésistible.

— Tu es très belle, la complimente-t-il, lorsqu’ils sont tous les deux assis de part et d’autre de la table.

Elle détourne les yeux pour qu’il ne la voie pas rougir.

— Merci, c’est gentil, continue-t-elle, presque à bout de souffle. Je te retourne le compliment. Cette tenue est très élégante.

— J’ai eu envie de faire un effort pour notre… collaboration.

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