Chapitre 56 : Mère & fille

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Assise dans son fauteuil de bureau, Gwendoline lui ouvre grand les bras et l’accueille dans son giron, maternelle et aimante comme à son habitude. Malgré sa grande taille, bien éloignée de ses dimensions de bébé, sa fille se blottit contre elle et parvient à s’asseoir sur ses genoux, comme lorsqu’elle était petite.

La mère caresse les cheveux tout frais lavés et respire cette odeur qui n’appartient qu’à son enfant, un parfum dont elle pourrait s’enivrer sans jamais se lasser.

— Tu as l’air joyeuse, ce soir, maman…

— Je le suis, ma puce, je le suis vraiment, répond-elle en lui souriant.

— Qu’est-ce qui te rend si heureuse ?

— Beaucoup de choses, ma princesse. J’ai la chance, en tout premier, d’avoir la plus merveilleuse et extraordinaire petite fille.

Emma roucoule de plaisir dans le cou de sa mère en la remerciant.

— Et ce soir, je viens de passer un appel très prometteur à mon agence de modèle photo. Ma bookeuse vient de m’informer qu’il y avait du travail pour moi et que mon profil plaisait à des clients, alors j’ai l’espoir de décrocher plus de contrats à l’avenir et de transformer nos vies actuelles en vies exceptionnelles. Je suis dans l’attente de savoir si je vais être sélectionnée pour une grosse campagne de publicité qui sera visible dans toute la France. Je pense que j’ai mes chances.

— Je suis sûre que tu vas y arriver, maman.

— Tu as raison, ma chérie, la foi est le premier pilier de la réussite. Croire en soi et en son projet est impératif si on veut y arriver et réaliser ses rêves les plus fous. J’ai mes chances, se corrige-t-elle, plus déterminée que jamais.

— Moi, je crois en toi, en tout cas. Et je sais que ça va marcher.

— Merci, mon amour. Tu as toujours été ma première fan et je te suis très reconnaissante de toujours me motiver et m’encourager.

— C’est toi qui me l’as appris, maman. L’Univers est un vaste marché et il suffit de choisir ce que l’on désire et de le demander. Tu m’as tellement répété cela que je le connais par cœur maintenant.

— Cela te servira toujours dans la vie. Ne jamais se limiter, ne jamais penser qu’on ne peut pas y arriver, quand bien même tout, autour de toi, te laisse croire le contraire. Tu te souviens dans Bohemian Raphsody comme Freddy Mercury était le seul au début à croire en lui et en sa réussite ?

— Oui.

— C’est un exemple pour nous. Ce genre de personnages, on peut les prendre en modèle car ils ont tout compris. Rien de ce que tu voudras faire ne sera impossible, à partir du moment où tu auras décidé que telle est ta destinée. Peu importe le temps que cela prendra, n’oublie jamais que tu détiens un pouvoir énorme en toi. Un pouvoir créateur et une force d’attraction qui te donnent ce que tu désires. C’est pour ça que faire attention à ses pensées, à ses paroles et à ses actions est très important, car tout cela constitue une demande pour l’Univers. Il faut toujours se concentrer sur ce que l’on veut vraiment car ce sera là le point de départ de toutes nos réalisations.

— J’aime bien quand tu me racontes tout ça, maman.

— C’est parce que je parle à ton âme, ma chérie. Et ton âme a besoin d’être nourrie de joie. C’est à vrai dire, sa seule nourriture. Si dans la vie, tu écoutes toujours tes envies, celles qui te donnent de la joie et gonflent ton cœur de bonheur, alors tu seras extrêmement heureuse. Si on m’avait expliqué cela lorsque j’avais ton âge, j’aurais certainement pu faire mieux aujourd’hui. Mais j’ai pris le train en route et changer radicalement me demande beaucoup de travail à faire sur moi-même, chose dont tu seras épargnée. Tout ce que je fais à présent, c’est pour te permettre de prendre un bon départ dans la vie, de commencer sur de bonnes bases. C’était une de mes missions, je crois, en arrivant ici.

La petite écoute sa mère religieusement, toujours friande d’entendre ces belles histoires de réussite à venir, surtout avant d’aller se coucher. Elle joue avec ses cheveux et en réclame d’autres.

— Il est tard, ma puce, et déjà l’heure d’aller te coucher, dit-elle en se levant et en remettant sa fille sur pieds.

— Tu as préparé des valises ? demande Emma en observant les bagages dans un coin.

— Effectivement, répond la maman, prise au dépourvue.

Gwendoline ne lui a pas du tout parlé de sa rencontre avec Erwann, ni de son projet de passer le weekend avec lui, dans sa villa au bord de la mer. Depuis sa mésaventure avec Jérémy, la jeune femme rechigne à parler de sa vie privée, quand bien même elle en a vraiment envie.

Emma avait été tellement déçue lorsqu’elle lui avait annoncé leur séparation, que le cœur de la maman s’était davantage brisé d’assister à cela, que pour sa rupture avec son ex. L’enfant avait longtemps réclamé à sa mère de retrouver quelqu’un pour qu’à nouveau, ils forment une vraie famille, et tous ses espoirs avaient fondu ce jour-là, en apprenant la mauvaise nouvelle.

— Tu pars où ? insiste la gamine, déterminée à étancher sa soif de curiosité.

— Juste en weekend, en Bretagne, pour me ressourcer, pendant que tu seras chez papa. J’ai besoin de repos pour attaquer les dernières semaines de la fin de l’année, avant les grandes vacances. Au vu de tout le travail qui m’attend, les trois mois restants s’annoncent chargés et j’ai plutôt intérêt à être en forme.

L’explication semble convenir à sa fille car cette dernière se dirige tranquillement vers sa chambre, en baillant aux corneilles, enfin prête à aller dormir.

Gwendoline déteste mentir à sa fille mais elle se refuse à évoquer son histoire naissante avec Erwann, vaccinée contre la précipitation dont elle a fait preuve encore récemment. Même si elle a conscience qu’elle ne peut pas épargner Emma indéfiniment, ni la mettre sous cloche pour la protéger, elle espère qu’en prenant son temps, elle évitera à nouveau de se planter comme elle l’a fait auparavant.

La gamine se glisse sous la couette moelleuse et tend les bras vers sa mère pour qu’elle vienne l’embrasser.

Comme tous les soirs, la maman s'invite sous les draps pour échanger un dernier câlin, en soupirant d’extase et en récitant toujours la même chose :

— Ahhh, le meilleur moment de la journée. Un câlin avec ma petite fille chérie, quoi de mieux pour terminer ce jour ? Je t’aime ma princesse.

— Moi aussi, je t'aime maman.

— Fais de très beaux rêves ma puce. Et n’oublie jamais que les rêves sont faits pour être réalisés.

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