Chapitre 69 : Step by Step (round I)

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Gwendoline porte encore son coupe-vent, son foulard, son bonnet et ses baskets, aucun des deux n’ayant pris le temps de se dévêtir en rentrant à l’intérieur du phare. Erwann commence à la déshabiller, retirant un à un les éléments de sa tenue de sortie adaptée à la météo bretonne. Emporté par le désir qui monte en lui à grande vitesse durant tout l'exercice, le photographe continue de l’embrasser, insatiable. Il ne peut plus se décoller d'elle et dévore sa bouche avec avidité et passion.

Quand il ne lui reste plus que son pull et son jean à lui enlever, il entreprend de défaire le premier bouton de son pantalon. Puis, s’arrête dans son élan et la regarde, le visage coupable.

— J’essaie de te résister, mais… je suis faible, reconnait-il, la voix saccadée.

— Je suis faible aussi alors…

— Tu me rends dingue, susurre-t-il à son oreille, le souffle court, en reprenant ses baisers dans son cou gracile.

— C’est vrai ? demande-t-elle, en tournant la tête, pour laisser davantage de champs libre à sa bouche gourmande.

— Tu en doutes ?

— Je doute de tout… tout le temps, confesse-t-elle à demi-mot.

Erwann s’immobilise et l’observe à nouveau, son visage juste en face du sien, son front posé contre le sien, tendrement. Gwendoline tremble entre ses bras.

— Tu as froid ?

— Non.

— Tu as peur ?

Silence.

— Tu as peur ?

— Oui…

— De moi ?

Silence.

— De moi ?

— D’avoir dépassé les limites hier soir et de t’avoir induit en erreur. Je t’ai chauffé… vraiment beaucoup, beaucoup chauffé.

— Et je me suis consumé, et consumé encore mais, pourtant, je n’ai rien fait.

— Je t’en suis reconnaissante, avoue-t-elle, les yeux plantés dans les siens.

— De quoi as-tu peur ? l’interroge-t-il, tout bas.

— Toi… moi… dans ce phare… loin de tout… plus rien ne nous retient de passer à l’acte.

— S’il y a bien quelque chose que je ne recherche pas avec toi, c’est passer à l’acte...

Elle rougit tout en souriant. Son corps tressaille de plus belle. L’allusion est si douce. Son cœur bondit dans sa poitrine. Son ventre se serre et se réchauffe. Les papillons s’envolent, pétillants et légers comme des bulles de savon. Elle pourrait pleurer de joie juste pour cette phrase. Comment fait-il ? Comment fait cet homme pour lui dire exactement ce qu’elle a besoin d’entendre. Il la comprend si bien, comme s’il lisait à travers elle.

— Quand le moment sera venu, et on essaie toi et moi de faire en sorte que cela n’arrive pas trop tôt, je te promets que je te ferai l’amour… déclare-t-il solennellement. C'est différent, non ?

— Tout à fait, acquiesce-t-elle. Je n’ai pas fait l’amour depuis un certain temps…

— Je n’ai pas fait l’amour depuis bien plus longtemps encore, renchérit-il, avec un demi sourire.

— As-tu oublié comment on fait ?

— J’en ai un vague souvenir… plaisante-t-il tout bas en reprenant sa bouche.

Il continue de l’embrasser du bout des lèvres, en l’effleurant à peine.

— Mais c’est comme le vélo, je crois que cela revient vite, ajoute-t-il, espiègle.

Elle se colle contre lui, animée du puissant désir de le sentir au plus près d’elle, de se fondre en lui, de ne faire plus qu’un avec lui, de toucher son cœur, de percer son âme.

Erwann passe sa langue sur les lèvres entrouvertes de sa partenaire, avec une lenteur, une précision, une retenue, dignes de la plus insoutenable torture. Sa bouche a le goût le plus exquis qu’elle n’ait jamais connu. Son haleine a le parfum de la tentation.

Gwendoline s’embrase dès qu'il appuie un peu plus la main posée sur le jean qu’il avait commencé à ouvrir.

— Arrête-moi si je vais trop vite, c’est toi qui as les commandes… déclare-t-il, balayant son visage de son souffle chaud.

— Vas-y doucement, s’il te plait…

— Le plus doucement possible, je te le promets…

— Étape par étape, murmure-t-elle avant d’appuyer ses lèvres contre les siennes.

— Étape par étape, je te le promets, réitère-t-il, avant de mêler sa bouche à la sienne dans un tourbillon de salive, de langues qui se cherchent, de passion réfrénée.

Sa main s’aventure un peu plus loin, entreprenant l’ouverture complète de son pantalon, qu’il déboutonne avec une lenteur frisant l’insolence.

La jeune femme bascule légèrement la tête en arrière, l’invitant à continuer ses baisers, en proie à l'affolement de tous ses sens. Son corps se transforme en brasier. Elle se cambre pour lui offrir sa poitrine encore camouflée par son pull, dans l’espoir qu’il vienne s’en occuper.

Ce qu’il fait aussitôt, attentif à ses réactions et aux messages qu'elle lui envoie. Après son cou et sa gorge, il se dirige vers son décolleté, écartant l’encolure large de son pull en laine pour faire apparaître la naissance de ses seins. Sa main fait glisser une partie de son haut épais sur son épaule et son sein droits. Désormais à découvert, il commence à lécher son mamelon de la pointe de sa langue.

Gwendoline se cabre dans une plainte sensuelle, prise d’un insoutenable plaisir qui lui parcourt l’intégralité de l’échine, de la naissance de ses fesses en remontant vers sa nuque tatouée. Tandis qu’un de ses bras s’étend au-dessus de sa tête, la main agrippée à un coussin, l’autre entoure la tête de son photographe, les doigts glissés dans ses cheveux à moitié attachés. Elle les resserre un peu plus contre son crâne, les emmêlant dans l’épaisseur de sa tignasse brune, comme pour se raccrocher à quelque chose, avant de tomber inexorablement dans un tourbillon de sensations exquises.

Erwann se redresse sur les coudes pour lui ôter son pull, avant de le balancer dans la pièce dans un grand moulinet du bras. Puis, tendrement, revient tout près d’elle, la bouche sur sa peau, la main irrésistiblement replacée dans l’ouverture de son jean, avant de la glisser peu à peu à l'intérieur. Le jeune homme entre à peine en contact avec sa toison douce qu’il pousse un soupir d’extase, en même temps que sa compagne se fend d’un « Oh Seigneur… », qui en dit long sur l’effet que cela lui procure.

Le breton relève la tête et la regarde à nouveau, ce qui incite la jeune femme à ouvrir les yeux, pour plonger dans les siens, animés d’une lueur incandescente.

— J’ai une confidence à te faire, ma belle… ronronne-t-il de sa voix de velours.

— Laquelle ?

— La première fois que je t’ai vue nue, au shooting…

— Oui ?

— J’ai été hypnotisé par ton sexe, même si je n’ai fait que l’entr’apercevoir.

— Pourquoi ?

— Tu as l’air d’une femme. D’une vraie femme. Pas d’une petite fille. Et cela m’a rendu fou de désir pour toi. Ne changes jamais cela, s’il te plaît. Tu es magnifique.

Elle hoche la tête, le cœur battant.

Tout en la dévorant des yeux, des flammes dansant dans ses pupilles dilatées, Erwann descend sa main un peu plus… Ses doigts la touchent avec une extrême délicatesse, l’effleurant à peine. Il ne souhaite pas l’effrayer.

Gwendoline clôt les yeux et l’accueille en bougeant son bassin, lascive, féline, langoureuse. Elle écarte les cuisses, une autorisation tacite qu'il met à profit pour aller encore plus loin dans l'exploration de son intimité.

— Dis-moi si je dépasse les limites, ajoute-t-il en léchant le bout de son sein de la pointe de sa langue.

— Dépasse les limites, Erwann, dépasse les limites… le conjure-t-elle dans un souffle, avant de gémir lorsqu’il la découvre plus profondément.

De plus en plus excitée, Gwendoline s’abandonne à lui, rejetant les deux bras en arrière et savourant avec délectation les doux assauts pleins d’appétit de son amant.

Erwann suce son mamelon et joue avec, pendant que sa main s’occupe en douceur de son mont de vénus, chaud et humide. La modèle ondule sous ses faveurs, les deux mains sur son visage, cachant ce dernier dans un premier temps, avant de glisser ses doigts à la racine de ses cheveux, comme si elle était sur le point de se les arracher. Elle se cabre de plus en plus, ses seins offerts à la bouche insatiable du photographe.

Erwann passe de l’un à l’autre avec le plat de sa langue puis joue en douceur avec ses dents, tout en titillant son clitoris de ses doigts agiles, mouillant son bouton de plaisir avec la sève de son sexe lubrifié.

Gwendoline gémit plus fort tandis qu’il exerce une légère pression sur l’excroissance, faisant de doux va-et-vient de haut en bas avec l’index et le majeur. La jeune femme laisse tomber violemment ses mains sur la couette avant de s’emparer du tissu qu’elle serre si fort que la jointure de ses doigts blanchit. Elle se mord la lèvre inférieure pour s’empêcher de hurler, les yeux toujours fermés, emportée par les sensations divines qu’Erwann lui prodigue.

— Tu peux crier ici, c’est fait pour, l’encourage-t-il en relevant la tête vers elle, délaissant sa poitrine, au grand dam de la jeune femme qui commençait à perdre pied.

— Continue, Erwann, je t’en prie, continue, n’arrête pas, l’encourage-t-elle, pour tout réponse.

Avec application, Erwann s’exécute, un grand sourire plaqué sur le visage, voyant sa compagne au bord de l’extase. Redoublant d’attention dans ses caresses et ses baisers, il suce son bout de sein dur, tout en appuyant plus fermement sur son point sensible.

Sa partenaire entre dans un état second.

Elle resserre ses cuisses, emprisonnant sa main dans la moiteur de son intimité. Il sait qu’elle est sur le point de jouir et savoure à l’avance le cadeau qu’elle va lui offrir. Il aimerait faire durer les choses, mais n’ose pas la frustrer à ce moment précis. C’est la première fois qu’il la touche ainsi et il a peur de faire une gaffe en retardant le moment de sa jouissance. Il préfère connaitre davantage ses réactions pour envisager d’autres scénarios à visée plus expérimentale.

Tout en devisant avec lui-même, Erwann lui donne le coup de grâce en augmentant le rythme de sa main sur son point palpitant, la bouche toujours occupée à aspirer son mamelon dur et tendu, au délicieux goût sucré.

Sa compagne geint de plus en plus fort sous ses assauts passionnés. Son visage exprime une délicieuse souffrance.

— Oh mon Dieu! laisse-t-elle échapper, au bord du précipice.

Quelques secondes plus tard, il la perd complètement, en même temps qu’il l’entend prononcer son prénom dans un râle libérateur. Sous ses doigts, son sexe palpite à plusieurs reprises. Il reconnaît les signes de l'orgasme, une succession de spasmes réguliers accompagnés d’une sève chaude plus abondante. Il n’a plus aucun doute quant au plaisir qu’il lui a donné.

Satisfait et heureux qu’elle se soit abandonnée entre ses bras, il la caresse en suivant les mouvements de son corps, qui s’apaise peu à peu, disséminant de légers baisers dans son cou et sa nuque, juste sous son oreille.

Puis, remontant sa main vers son ventre dont il dessine les contours, il relève la tête et la regarde droit dans les yeux.

Silencieuse, le visage épanoui et détendu par l’orgasme puissant qu’elle vient de ressentir, Gwendoline retrouve une respiration de plus en plus calme. Elle essaie de soutenir son regard mais se sent quelque peu gênée d’avoir si vite lâché prise, consumée par le feu de son désir pour lui.

— C’était aussi bien que ce matin ? demande-t-il, malicieusement.

Erwann sourit. La question est purement rhétorique.

Gwendoline lui fait non de la tête, rougissante, avant de lui avouer :

— Dix mille fois mieux.

Erwann soulève les sourcils, feignant la surprise, mais son sourire parle pour lui. Alors qu’il lui caresse tendrement les cheveux, un doute s’immisce en elle : va-t-il s’imaginer que c’est une cochonne, terme utilisé par Konrad, pour parler d’elle, il y a quelques mois de cela ?

Voyant le voile sombre qui traverse le visage de son invité, Erwann lui relève le menton, l’obligeant à le regarder, puis l’embrasse de ses lèvres pleines.

— Tu es belle quand tu me fais confiance, lui confie-t-il de sa voix grave.

En quelques mots, il a balayé d’un revers de la main toutes les questions qui l’assaillent. Émue, elle sourit et le remercie à voix basse.

— Tout le plaisir est pour moi, confesse-t-il, sincèrement.

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