Il était tôt, mon frère parti à son travail saisonnier, tandis que je profitais de ma paresse au lit trouvant agréable que les premiers rayons du soleil essayaient tant bien que mal de s'introduire dans ma chambre. Quelques heures plus tard, j'ouvre les yeux pour la deuxième fois. Cette fois-ci le soleil était bien levé, mais je ne désirais pas me lever, du moins pas encore.

Seulement, mon souhait de rester encore quelque temps dans mon lit douillet fut détruit en un instant. Je me relève en sursaut lorsqu'une porte fut claquée suivie d'un bruit sourd. Encore une fois, je ne cherchais pas à comprendre, et à contre cœur quittais mon lit.

Un sentiment d'appréhension ne voulait pas se détacher de mon corps quand il fut temps d'ouvrir ma porte pour annoncer à mes parents que j'étais lever.

Cependant, ce fut une surprise agréable à voir qu'aucun des deux n'était là, sûrement chacun dans son coin, mais ça ne me déplaisait pas. Tant que j'avais la possibilité de profiter d'un matin calme, mon cœur était empli de joie. Alors, j'en profitais pour ranger tout le petit déjeuner qui m'était servi, je n'avais pas très faim. Il me suffisait de répondre « oui », si ma mère venait à me demander si j'avais mangé.

Retournant dans ma chambre, je fis l'effort de me changer pour ne pas rester en pyjama, même si cette idée était alléchante. Et comme chaque début de journée depuis le début des grandes vacances je me posais sur mon lit à la recherche d'une quelconque activité à faire. Cependant peu à peu que les jours se répétaient, il était difficile d'apprécier les mêmes choses continuellement et l'ennuie envahissait peu à peu. Tout ce temps qui était devant moi me permettait de réfléchir à toutes sortes de choses, à me questionner ou me ressasser des souvenirs enfants.

Il y a d'ailleurs un souvenir qui me revient très souvent en mémoire, que je trouve particulièrement clichée, c'est ce souvenir que l'on peut retrouver dans des films. Il y a bien longtemps, je crois que j'étais encore en primaire. Mes parents annoncèrent à moi et mon frère, que nous allions déménager pour se retrouver en ville. Nous qui depuis petits avions connu la tranquillité de la campagne, nous allions découvrir la ville et ses bruits incessants. Lorsque nous nous sommes enfin installé, j'ai vite compris que j'allais vivre quelques années seulement avec ma mère et mon frère. En réalité il s'est passé cinq années durant laquelle notre père nous rendait parfois visite.

Enfant, nous percevons le temps comme quelque chose d’extrêmement long, notamment lorsque l'on nous disait d'aller faire la sieste. Pour en revenir à mon souvenir, je me rappelle qu'un jour de classe après les vacances, notre maîtresse nous avait demandé à tous de dessiner nos vacances, ou quelque chose qu'on désire.

Sur mon dessin il y avait notre maison qui se situait à la campagne, et devant il y avait moi et mon frère, et derrière nous mes parents qui se tenaient la main. Nous étions heureux sur ce dessin.

La maîtresse curieuse me demanda alors : « Il est joli ton dessin, c'est là où tu es allé avec ta famille ? »

Confuse, qu'elle s'est trompé, tout innocemment je lui répondis « non, j'ai dessiné ce que je souhaite, mon papa n'est pas là avec nous, il est tout seul à la campagne »

A ce moment-là, je suppose que la maîtresse était gênée, elle avait sûrement comprise la situation que moi je n'avais pas compris à l'époque. Maintenant que je vous ai conté ce souvenir, je pense que vous voyez pourquoi il est typique d'un film.  

Si seulement ce n'était qu'un film, et que mon rêve le plus précieux existait. Je pense que je serais très heureuse, mais on ne peut pas changer ce que l'on ne contrôle pas.