II : Souvenir

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Après m'être faite soigner, je me dirige dans la grande salle accompagné des autres. L'endroit était calme et chaleureux. Nous avons le droit de manger dans cette salle, et surtout sur une table.

Tout le monde rigolait en cœur, et mangeait à sa faim. C'était assez rare, et bizarre d'être ici, dans la joie et la bonne humeur. Étrangement, je n'ai pas l'esprit tranquille, et est méfiante. Quelque chose clochait.

Jamais nos "propriétaires" ont été aussi gentils avec nous. Ils nous traitent généralement comme de vulgaire charognard, nous manque de respect, ou nous batte si jamais nous sommes désobéissant. Et c'est ce qui est bizarre. Quand j'ai finie mon combat, malgré mon comportement déplacé pendant celui-ci, je n'ai pas eu de reproche et n'a pas été envoyé au cachot. Au contraire, on m'a félicité pour avoir amusé le public qui a laissé plus de pourboires. Et en plus de ça, on se retrouve tous ensemble pour faire la fête. Nous avons droit à un peu d'alcool pas mauvais, et à manger pour tout un régiment.

Le temps passe, et je discute calmement avec tout le monde, une cuisse de poulet à la main.

— Raconte nous encore la fois où tu t'es faite cette cicatrice, commença un Fléau en montrant sa pommette.

— Je vous l'ai pas déjà raconté celle là ?

— Sûrement, continua un autre. Mais tes histoires sont tellement intéressantes !!

— J'ai pas fait des choses extravagantes dans ma vie, mais si cela vous intéresse tant..., je marque une courte pause pour changer de position. J'étais encore jeune quand je me la suis faite. Je n'étais même pas encore une véritable Victimaire. Je devais avoir 15 ans, et m'entraînais déjà très dure pour en devenir une. Je voulais vraiment prouver que j'étais forte, que je pouvais devenir une vrais guerrière. Alors j'ai voulu affronter en duel un combattant avec assez de renommé pour ensuite le battre sans problème, et qu'enfin, on me prennent aux sérieux. Je voulais prouver ma dévotion et ma bravoure, pour pouvoir me faire remarquer et être intégrer dans l'Ordre du Saint Balaur, l'ordre des Victimaires, et enfin pouvoir accomplir mon rêve. J'étais jeune, et assez naïve, c'était sûr qu'il m'écraserais. Mais on m'a laissé faire, et j'ai même fahi en perdre la vie.

Ils avaient l'aire tous obnubilé par mon histoire, ce qui me fit sourire de bonheur. J'aime bien leurs raconter mes aventures, ou bien mon apprentissage en temps que Victimaire, même si cela à un lien avec mon passé, qui reste douloureux dans mon cœur.

— Mais bref, c'est que des détailles. Un soir, alors qu'il rentrait d'une bataille, je lui demanda enfin un duel, et il a accepté. Il m'a prévenu qu'il ne me laisserais aucun répit, et que c'était ma chance d'enfin prouver ma valeur. Si je perdais, je perdais mon honneur, et celle de ma famille, ce que je redoutais plus que tout. Il m'a donné rendez-vous le lendemain soir en haut d'une falaise où la mer tapait. Durant ce lapsus, je me suis encore plus entraînée à en être morte de fatigue. Je voulais décevoir personne, même pas mon adversaire.

— Mais tu avais quel genre de réputation dans ton village ?, questionna une jeune Spadassin.

— Et bien... Les gens avaient, d'une certaine manière, "peur" de moi et se méfiaient. Certains évitaient de m'approcher, d'autres me critiquaient ouvertement. Mais quelques personnes m'appréciaient, et me défendaient quand j'en avait besoin. J'étais arrogante, et avais la langue bien pendue. Je réfléchissais pas avant de parler, et c'est ce qui m'attirais le plus de problèmes. J'étais aussi très déterminée, et les femmes guerrières étaient très rares dans mon village, ce qui laissait place à des jugements.

— Cela devait être dure pour toi...

— Pas vraiment de ce que je me souviens. J'y prêtais pas d'importance, et la solitude ne me dérangeais pas.

— Continue l'histoire !

— Donc la nuit tant attendus arriva. Je m'étais moi même forger une armure, et avait l'épée et le bouclier qu'un vrais Victimaire devait avoir. Je connaissais quelques techniques de Victimaire que j'avais pu observé, mais c'était plus de l'improvisation ce que je faisais que de vrais techniques. Le combat commençait, sous quelques yeux plus bas, qui pouvaient nous apercevoir de loin grâce à la lumière de la lune. Durant le combat, j'ai réussi à le toucher que quelques fois, tendis que lui, s'amusait à me projeter ou à me donner quelques coups léger pour me déséquilibrer. J'étais à bout de souffle, et lui ricanait très fort en me parlant.

Je marque une nouvelle pause pour reprendre mon souffle et déglutir. Des étoiles parcourent les yeux des plus jeunes guerriers, ce qui me fait chaud au cœur.

— Puis après un énième coup de sa part, je réussi à le feinter pour enfin le toucher au niveau du ventre. Il poussa un léger cri de douleur, et me lança derrière son épaule avec l'aide d'une seule main. Étant trop près de la falaise où la mer se déchaînait, je manqua de tomber. Je l'avais surprit et énervé à la fois, mais j'étais déterminée à montrer ma vrais valeur. Quand il me chargea épée brandit en arrière, j'esquiva son coup de justesse, et c'est à ce moment là qu'il toucha ma joue.

— Waw... !

— La suite !!

— Les rochers sous mes pieds s'effondraient, et c'est dans un espoirs de survit que j'essayais de sauter sur le rebord de roches saillantes qui me tailladait les mains. Sous le regard paniqué de mon adversaire, je rampais dans l'espoir de me sortir de là. Il resta tétanisé quelques secondes avant de m'aider à remonter. J'ai hurlais parce que mes mains me brûlaient quand il me souleva avec facilité. Sortie d'affaire, je lui demanda, comme si il ne s'était rien passé, si j'avais bien combattu. Il ricana et leva son pouce en l'air avec un énorme sourire. C'était le premier vrais guerrier, et adversaire, qui me félicitait pour ma détermination. Je me souviens des mots qu'il m'a dit ensuite alors qu'il me raccompagnait chez moi. "Tu deviendras une bonne Victimaire, et tu dépassera même les meilleurs ! Promet moi juste de servir pour une bonne cause, et de toujours faire ce qui te parait juste. Et aussi, de ne jamais abandonner tes rêves. Reste un espoir pour tous, et surtout, aide ceux qui n'ont pas la chance d'être aussi fort que toi." Je lui ai promise à mon tour que quand je serais un véritable Victimaire, je lui mettrais la raclé du siècle.

— Et tu l'a revu après ?

— Pas vraiment. Il est parti défendre d'autre terres d'Ashfeld, et depuis ma captivité, je n'ai plus jamais entendue parlé de lui.

— C'est un Mentor pour toi non ?

— Oui... J'espère juste avoir le temps de le revoir au moins une fois avant de me faire abattre... Avec la notoriété que je me suis faite, je ferais pas long feu si je venais à sortir d'ici, ricanais-je tout en acquiescent de la tête.

— Faite gaffe, elle a les chevilles qui enflent en voyant vos regards ébahis, les petits nouveaux !, s'exclame mon ami le Gladiateur en claquant sa main sur sa cuisse tout en retenant un rire incontrôlé.

— En tout cas "les petits nouveaux" se lassent jamais de tes histoires, poursuivit le Fléau.

Tout le monde rigolaient en cœur tout en mangeant et buvant jusqu'à s'en saoulé.

La soirée passaient, et les plus jeunes étaient parti, étant fatigué ou déjà saoul. On se retrouvait entre vieux, se racontant nos combats en arène ou nos vies d'avant. Colman, mon ami le Gladiateur, à toujours connu les arènes. Malgré qu'il soit en partie devenu esclave, il se bat pour la gloire, la richesse et le plaisir de combattre. Ils leurs conte toujours notre première rencontre, ou encore l'un de ces farfelues combats. Tendis que la plupart des autres ici, comme moi, n'ont pas eu de chance, et ce sont retrouvés enfermés ici du jour au lendemain. Soit enlevé de leurs familles à cause d'erreurs du passé, ou prit par surprise en pleine mission en terre étrangère. Cela peut varier, mais c'est toujours les mêmes discours.

— Et c'est comme ça que je me suis fait cette cicatrice, précisait un Centurion en montrant son front.

— T'as eu de la chance qu'il t'ai pas découpé l'œil !, fit un autre.

Je ne les écoutait pas vraiment, étant dans mes pensées. Je me demandais quel punition aurais-je plus tard. Ils ne sont pas stupides nos "bourreaux". Ils attendent juste le moment opportun...

— Ambroise ? J'ai une question. Tu t'es jamais battue contre un autre Victimaire ?

— Hein ? Non jamais. Enfin, si. Mais jamais en arène.

— Je suis sur que tu l'as battue ! Personne ne t'as battue jusqu'à présent, alors cela ne m'étonnerais pas.

— Et bien figure toi qu'il m'a donné une bonne leçon !

— C'est pas vrais...

— Et pourtant si !, rétorquais-je.

— Raconte !

— Ce n'est pas très intéressant, mais si vous voulez vraiment savoir... Bien-sur, j'ai combattue divers Victimaire durant ma vie. Mais un seul est resté gravé dans ma mémoire. J'étais jeune, je devais avoir 19 ans. Cela faisait quelques petites années que j'étais rentrée dans l'Ordre du Saint Balaur. Je n'étais pas aussi forte que maintenant, j'étais même assez faible, malgré que seul les plus forts rentrait dans l'Ordre. Pour prouver ma puissance, j'ai demandée un combat singulier contre un puissent Victimaire. Il s'appelait Vortiger, et je le respectais énormément. Il était très puissent, c'était un grand guerrier après tout. Mais je tenais à me battre contre lui, pour prouver quelque chose, mais j'ignore encore quoi. Bref il a accepté mon duel, et il m'a battu en un claquement de doigt.

Leurs regardes ébahi me fit rire.

— Depuis ce jour, je me suis entraînée jour et nuit en espérant devenir plus forte et enfin le battre. Mais malgré mes exploits, il n'a plus jamais voulu me défier, et disait que j'étais resté faible ou que je n'en valais pas la peine. Alors je suis partie, et j'ai vagabondé pendant six mois en me battant dans le vide avant de rejoindre la Légion de Fer. Puis quelque années plus tard, j'étais devenu commandante d'une puissante armée, et bras droit d'un Souverain juste, qui m'avais laissé crée une petite légion : La Légion d'Argent. Elle restait petite, et sous le principal commandement du Roi, mais elle restait ma petite fièreté.

— Waw.... tu as fait tellement de chose ma vieille...

— Et encore, je vous ai pas tout raconté...

— Je vous l'ai dis, elle prend la grosse tête... !, ricanait Colman.

Je lui donne une tape sur l'épaule pour le faire taire. Je protestais contre ces moqueries, se qui fit rigoler la galerie. Après d'autres aventures, et d'autres blagues racontés, l'un deux me posa LA question qui me refit ressasser de mauvais souvenirs.

— Et, dernière question de ma part et après je t'embêtes plus : comment tu t'es retrouvée ici alors que tu avais un château, un seigneur, et certainement de bons guerriers pour te protéger ?

— Et bien...., commençais-je en passant ma main derrière ma nuque. Comme je le dit toujours, j'étais jeune. La légion de Fer avait besoin de main-d'œuvre, et je me suis porté volontaire. Des vikings renégats étaient en terre d'Ashfeld, et attaquaient des pauvres paysans, volait leurs récolte ou les brûlait. Je sais pas pourquoi, mais je sentais le devoir de les aider. J'étais accompagné d'une Spadassin qui me servait d'éclaireur, et d'un Émissaire, où j'assurais les arrières. On devait juste attendre qu'ils se regroupe avant de les attaquer par surprise. Mais--

Quelqu'un me coupa en m'appelant d'une voix grave et autoritaire. Je me penche sur le côté pour apercevoir l'individu qui nous dérangeait, et à peine l'ai-je entrevu, mon sang ne fit qu'un tour. Je me lève sous le regard interrogateur de mes compagnons de salle. Mon ami le plus proche, le Gladiateur, se lève aussi pour me prendre par l'épaule et me susurrer :

— Je te l'avais dit non ?

— Ouais ça va, râlais-je. Tu sais que des fois, je te déteste parce que tu as toujours raison ?

— Je suis sincèrement désolé pour ça... et pour ça, fit-il en montrant son pied. Tu veux toujours pas de pansement ?

-T'es drôles, tu sais, ironisai-je.

— Je sais, je sais.

L'intrus se racla la gorge pour montrer son impatience. Je le fusille du regard avant de m'excuser auprès de mes compagnons qui me fixait jusqu'à présent sans spécialement comprendre.

— Bon ! Veillez m'excuser, mais il semble que je suis appelé à être ailleurs ! Ne buvez pas trop, et prenez soins de vous ! Je vous dit bonne nuit, et à demain à l'entrainement !

Sur ce, je lève la mains en signe d'au-revoir, et me dirige d'un pas décidé vers les hommes qui m'attendais. L'un deux me prent le bras pour le tordre en arrière, de façon à avoir une emprise sur moi. Un râle incontrôlé m'échappe.

— Hey ! Lui faite pas mal non plus !, défendait Colman en s'approchant de nous.

— Toi on t'as rien demandé !, rétorquait un garde qui s'empressa de le pousser pour l'éloigner de moi.

— T'inquiètes pas, mon frère, répliquai-je pour le rassurer. Il a juste une trop grosse poigne, pas vrais ?

Colman râle, puis recule avec un regard de tueur, qui ne déstabilisait pas mes nouveaux amis. Quand ils le décidèrent enfin, nous sortons de la salle. J'entendais mon ami râler de rage en criant. Je pouvais pas m'empêché de me sentir coupable...

Mais je savais ce qui m'attendais maintenant... J'allais être punie, comme je l'avais prédit. J'en était sûre de toute façon. Je sais pas ce qu'ils me réserve aujourd'hui. De l'épuisement jusqu'à presque en mourir, se faire battre à s'en faire broyer des os, le fer chaud sur le corps qui te marque à vie, ou la ceinture de cuir dans le dos qui te déchire pendant des heures. Je sais pas ce qui est le plus pire. Pour moi, tout est pire. Aillant tout testé, je peux dire que ça détruit de l'intérieur. Ton honneur, tes codes... ils s'en vont aussi vite qu'ils sont venus. Quelques fois, je me demande pourquoi je me combat encore...

Dans le vide...

A espérer encore partir d'ici un jour...

J'ai de la chance d'avoir des amis qui me permette de rester sur le droit chemin et de ne jamais dévier...

Parfois je pense avoir de la chance. Mais j'en paye toujours le prix.

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