Il était tard. L'endroit empestait l'odeur de la peur. Le hall était grand et sombre. À la lumière d'une lanterne, une jeune silhouette se détacha de la pénombre et apparut, grande et tremblotante. Elle marchait avec lenteur et ne cessait de guetter les environs tel un animal aux abois. Elle continua son avancée dans le noir absolu lorsque le cri de lamentation d'un malheureux attira son attention. C'était probablement le cri d'un mauvais payeur qui n'avait pas pu honorer ses dettes auprès du boss, pensa-t-il. Plus il avançait et plus la peur le tiraillait. Il n'avait pas la moindre idée de la raison de ce rendez-vous tardif en pleine soirée, et pour être honnête, il espérait surtout rentrer chez lui en un seul morceau. J'ai réussi la dernière épreuve, c'est sûrement pour cela qu'il m'a convoqué, se dit-il.

Sa longue marche lui sembla durer des heures avant qu'il n'arrive devant l'entrée. Un énorme garde l'attendait, un pistolet à la main. Il le fusilla du regard. À ce moment précis, il ne sut que faire. Fallait-il qu'il dise un mot de passe ou bien montrer qu'il ne portait pas d'armes ? Il n'eut pas le temps de réfléchir trop longtemps, car une voix grave lui indiqua d'entrer. Le garde s'écarta, il avança puis la lourde porte s'ouvrit. Lorsqu'il entra, il aperçut son boss assis, un verre de whisky à la main. Il l'invita à s'asseoir puis le rendez-vous put commencer...