Chapitre XLI (2/2)

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Petit à petit, sa respiration s’accéléra, ses gestes se firent plus fermes, plus impatients, et je sentais son désir monter comme la marée contre mon ventre. Sa langue se mit à danser dans ma bouche, sur mes lèvres, derrière mon oreille, tandis que ses doigts s’égaraient peu à peu sur mes hanches, puis sous ma robe. Je lui ôtai sa tunique, laissant ma main parcourir son torse et savourer la douceur virile de sa peau.

Il libéra mes seins et je laissai échapper un gémissement impatient quand je sentis sa bouche les explorer avec appétit. Sans cesser de me caresser, de m’embrasser, il me repoussa lentement vers l’arrière, me guidant de tout son corps jusqu’à ma paillasse. Je m’allongeai avec une grâce toute relative, manquant de m’éborgner sur un épissoir* qui traînait là. Cela fit beaucoup rire Orcinus mais il ne perdit ni sa concentration, ni ses moyens.

Je finis de le déshabiller sans beaucoup de pudeur. Je voulais l’avoir encore plus proche de moi, sentir la chaleur de sa peau, la puissance de ses muscles, l’appétit de son sexe. Comme la première fois, il me donnait l’impression de me consacrer toute son énergie, toute son attention, et cela m’aidait beaucoup à me laisser aller. A oser le toucher, l’explorer, mais aussi à me connecter à mes ressentis et à mon désir.

Comme toutes les jeunes filles de Champarfait, j'avais été élevée dans l’ignorance la plus absolue des rapports charnels entre les hommes et les femmes, et dans une vision platonique et surannée des sentiments amoureux, à l’image des histoires de fées et de princesses. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, certes, mais personne ne m’avait jamais vraiment expliqué ce que cela impliquait. Si Rotu avait atomisé en un quart de seconde mes rêveries ridicules, il n’en restait pas moins que chaque geste, chaque envie d’Orcinus, était pour moi un territoire inexploré regorgeant de petits trésors. Je faisais de mon mieux pour accorder mes réactions aux siennes, pour répondre à ses lèvres ou à ses murmures par d’autres baisers ou d’autres mots. Et je n’avais guère besoin de me forcer ! Bien au contraire, il était un merveilleux terrain de jeu pour mes découvertes coquines.

Je m’accrochai à lui et le fis rouler sur le côté pour qu’il s’allonge à son tour. Je le surplombai donc, mon regard se riva au sien tandis que mes mains partirent à l’aventure. Il m’encouragea tantôt du geste, tantôt de la voix, et très vite, je trouvai beaucoup de plaisir à le faire gémir sous mes doigts… Pour cela, il suffisait de taquiner son érection, doucement d’abord, et puis un peu plus vite. Alors il se tortillait délicieusement et il se soulevait vers moi en soufflant dans mon oreille des envies presque suppliantes.

Lorsqu’il n’y tint plus, il reprit le dessus. Il écarta mes jambes, me titilla du doigt et de la langue, puis il vint en moi comme une vague qui va, qui vient, qui veut. Je m’accrochai à son dos, à ses hanches, réglant mon rythme sur le sien pendant qu’il accélérait ses mouvements tout au creux de moi. Et je finis happée par le plaisir, moite comme un bain de mer, essoufflée comme si j’avais couru des kilomètres, apaisée comme si j’avais dormi des jours.

Orcinus reprit ses esprits, s’installa de nouveau sur le dos et m’attira sur lui. Il avait la peau chaude comme de la vapeur et les gestes un peu ralentis, et il me tint serrée contre lui sans dire un mot. J’embrassai son torse, son ventre, sa bouche, puis je posai doucement ma tête contre son épaule en laissant mes doigts vagabonder à la naissance de son cou.

« - Orci ?

- Hmmm… Oui ?

- C’est comme ça qu’on fait les enfants ?

- Euh ! En théorie, oui.

- …

- Mais… Personne ne t’a jamais expliqué ça ?

- Si. Enfin, un peu. Mais j’ai toujours entendu que c’était difficile. Un devoir à remplir. Un mauvais moment à passer. Quelque chose d’un peu honteux. Que l’on fait juste parce qu’il le faut.

- Et ?

- Et alors, ce qu’on m’avait dit ne ressemble pas du tout à ce que nous… vivons. Partageons.

- Heureusement… Je te l’ai dit, Lumi, je ne veux pas que tu fasses, ou que tu me laisses faire, quoi que ce soit dont tu n’aies pas envie. Tu m’as promis…

- Mais oui ! Ce n’est pas du tout ce que j’essaie de te dire. Au contraire.

- …

- Dis, Orci, ça veut dire que nous pourrions avoir un enfant ? Ou même plusieurs, puisque nous avons… Enfin, nous l’avons fait plusieurs fois.

- Non. Et encore moins plusieurs ! Car grâce à tes cousins, les Asclépios, nous pouvons faire l’amour sans risque de concevoir un enfant. Milos a une potion pour ça. Moi, j’en prends déjà. Mais tu devrais lui en parler, si tu as des questions. C’est important. »

* Un épissoir est un outil métallique pointant permettant d'écarter les torons des cordes tressées ou des câbles métalliques.

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