Le Nuage
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Grand corps noir d’une âme tourmentée, je t’ai vue partir. Tu t’extirpais des remugles d’un foyer aux allures de cloître. Amenuie par une vie claustrophobe entre tes écrans aux perspectives closes, quelque chose en toi se fissurait. Le vent fort t’appelait. Un jour que tu oubliais la présence du temps, tu as rêvetu les longues pièces de tissus dont tu ne devais jamais te dévêtir. Tes bras sont rentrés en toi-même pour réchauffer une flamme qui avait le courage de n’être aimée d’aucune autre. Tu t’es envolée à l’aune des engoulevants. Ceux qui t’ont vue partir t’ont appelée Belle Lurette. Tes cheveux se sont faits aquilons ardents. Et par les épousailles de ta silhouette en esse avec le ciel, tu es devenue nuage.
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