Le Messie

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À la cure du Père Simon, Marwah sert le café à Natacha et Aurélie. Elle leur annonce : « J'ai fait un rêve sur vos bébés. L'un est un garçon, l'autre est une fille. Ils vont s'aimer et avoir ensemble un enfant. L'élu. Ou l'élue. ». Elle se retourne vers le père Simon pour avoir son avis. Car Simon en sait plus que quiconque sur tout. Il précise : « L'histoire est incomplète. En fait, depuis toujours, il est là. Mais son pouvoir ne s'exprime qu'une génération sur deux. Natacha, c'est toi qui aura le garçon. Pourquoi croyez vous que l'évêque le protège et fait appel à lui depuis tout ce temps ? » Tout le monde réfléchit et se rappelle certains détails qui expliquent beaucoup de choses. Marwah rétorque au père Simon :

  • Patrice est protestant.
  • Oui, et bien il y a du progrès. Jésus était juif.

Ils éclatent tous de rire. Sauf Noël. Puis le silence s'installe. Marwah demande à Noël ce qu'il en pense. Tour le monde tend l'oreille. Il est sans doute le meilleur médium de l'assistance : « Le père Simon lit trop de rapports du Vatican. Ça déteint sur toi. Laissons ces bébés tranquilles. Chaque époque est différente. Quand ces bébés auront leur rôle à jouer, le monde sera autre, je pense qu'ils auront chacun des missions de leur côté, dans le même camp mais pas ensemble. Je suis d'accord sur le fait que si il y a bien quelqu'un à suivre, c'est Patrice. Peut-être qu'on comprendra un jour pourquoi lui. Lui-même ne sait pas d'où lui vient ce pouvoir. Son grand-père avait peut-être la réponse. On ne saura jamais, jusqu'à que le père Simon trouve la bonne archive du Vatican. Sinon oui, je pense qu'avec Aurélie on va avoir une fille. »

Le soir dans le lit froid Marwah vient réchauffer son Padre. Il n'a plus besoin de boire pour dormir. Tant qu'elle est là contre lui, il semble protégé de tous les démons qui le hantent. Comme souvent avant de s'endormir, il raconte une histoire à Marwah : « Quand j'étais jeune prêtre j'ai croisé un vampire qui a essayé de m'attaquer. Le grand-père de Patrice était là et il n'a eu à faire qu'un seul geste pour faire fuir le démon. » Marwah glisse sa main dans le pantalon du pyjama de son Padre avant de déclarer tout doucement « Moi aussi je sais faire des geste pour éloigner tes démons ». Et elle l'embrasse tendrement sur la joue.

Le soir dans le lit froid, Natacha est seule. Il n'est pas rentré, comme souvent. " Tu parles d'un Messie, il a disparu au ciel, j'espère qu'il redescendra dans l'amphi pour assister à ma thèse." En tous cas c'est bien pratique pour Patrice de travailler pour une administration classifiée. Pas le droit de dire ce qu'il fait, même à sa fiancée. Natacha se rappelle d'une de leur conversation:

  • Pourquoi tu as choisi de travailler pour eux, précisément ?
  • Pour leurs activités parallèles. Ils seront encore actifs après la fin du monde.

Effectivement, c'est bien un discours de Messie. Natacha cri seule dans son lit : " Je ne suis pas une Marie Madeleine, je suis une pharmacienne, libre ! " Elle espère que son bébé entend et comprend. Mais son vœu est exaucé car elle entend la voiture se garer dans la cour. Il rentre. Il passe par la salle de bain avant de venir la rejoindre. Sans allumer la lumière, il entre dans le lit, il est nu, il est chaud, il est câlin, c'est bien lui ? On s'en fiche, même si c'est le Messie. C'est bien lui, elle reconnait les mouvements de sa langue entre ses cuisses, la façon de lui masser les seins pour ensuite soulever ses jambes et les appuyer sur ses épaules, elle entend le capuchon d'un tube se refermer, puis elle sent le froid en elle, devant et derrière, elle se demande bien par où il va commencer, elle sent un doigt la stimuler derrière et en même temps il vient l'honorer devant. En complément, Natacha descend sa main entre ses cuisses pour accompagner les sensations de violentes caresses. De l'autre elle cherche le visage du Messie qui commence à lui lécher et avaler ses doigts. Natacha sent ses fesses rebondir sur le lit sous les impulsions et les pulsion de son prophète, elle cherche son souffle et elle sent une vague et un cri monter en elle et quand ils s'échappent par sa gorge elle les transforme en deux mots : "Mon !" "Dieu!" Elle lâche tout, s'écroule en elle-même, inspire profondément pour ne pas perdre connaissance, elle se sent ballotée comme dans une barque dans une mer agitée, en fait il n'a pas fini, il continue de la secouer, de secouer ce corps dans lequel elle ne semble plus être, elle vit alors pleinement l'expression "se donner" à son amant qui se termine avant de se laisser tomber sur elle lui souffler ses râles dans son cou. Avant de sombrer, elle se pose juste une question : "Est-ce qu'il va me mordre ?"

En reprenant ses esprit elle le sent toujours sur elle et en elle, ses mains partent à la découverte de son dos, de douces caresses jusqu'à ses fesses. Elle ose tenter une petite approche, une moyenne puis une grosse, elle le sent se réveiller, se durcir, se remettre en mouvement, doucement, tendrement, calmement, en essayant de ramener le plaisir sans aller le chercher, le laisser venir, le laisser grandir, le ralentir quand il s'empresse, le dompter en dosant les caresses, et il vient l'embrasser comme jamais, comme si sa bouche était un fruit juteux perdu au milieu d'une oasis.

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