65 - LN

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LN. Je m'appelle Hélène. Je ne suis pas une fille comme les autres. Je suis un accident de parcours. A moi maintenant de provoquer l'accident dans mon parcours. Toutes ces années cloîtrée à travailler pour décrocher la meilleure place d'un concours où il n'y a plus personne, génération "wait and see". Et là, j'arrive à 20 ans et je n'ai pas vécue. Bien jouée ! Que la meilleure gagne ! Je dois faire une pause. Cet été j'ai mon grand frère pour moi toute seule. Je monté une galerie sur le toit de ma voiture et on part, direction le grand nord, pour respirer un peu. Un premier arrêt dans un gîte, on est déjà au bord de la mer, la Manche. Le même nom sur l'ID Card, un regard sur nos doigts, il se trouve qu'on est bagués et direct on nous envoie du monsieur madame. On fait si vieux que ça ? Le soir dans le lit il me laisse me rapprocher un peu de lui. En cherchant l'entrée de son caleçon, je lui murmure doucement à l'oreille :

  • montre moi

Ça fini en chatouilles et fous rires. Une autre journée de route, on s'arrête au restaurant, ensuite on se promène un peu, main dans la main jusqu'au prochain gîte où on a reprend notre rôle de monsieur madame. Ce soir je n'ai pas besoin de demander. Je peux rentrer dans son caleçon. Il me guide. Il rallume même la lumière pour me montrer. Et puis tout d'un coup il convulse et tout gicle, il est désolé parce que j'en ai sur moi, sur mon avant bras, je le regarde dans les yeux et sans le quitter du regard, je goûte. C'est salé. Le troisième jour on attend pas le soir et après le pique-nique il m'étend sur la couverture et il me touche. Partout. Avec sa bouche. Alors moi aussi, je le goûte. Et il me guide, il me montre. Je lèche la partie la plus sensible et la plus désireuse de son corps. Il gémit et juste après je reconnais le goût. On arrive à destination en fin d'après-midi. On se déshabille et je le place sur une chaise, dos à la baie vitrée avec vue sur la mer. Je m'assois sur lui, face à l’horizon et je lui dit :

  • je veux voir le grand bleu pendant que tu me fais mal, pour à chaque fois me rappeler de notre moment à nous, Fred, rien qu'à nous.

Ça ne fait pas si mal que ça. Mais pas si bien que ça non plus. Sauf pour lui. Il raconte des trucs étranges du genre :

  • J'aime tes petits seins, ils sont petits mais ils ont une forme parfaite, plus vite, moins vite, attend...

J'aime bien ses caresses dans mon dos et ma nuque. On s'embrasse même pas, finalement c'est triste. Je décide d'arrêter. C'est fini. On rentre. Sur le retour il est tout plein d'attention pour moi. Tout doux, tout tendre. Le soir à l'hôtel on s'embrasse. Et finalement, on recommence, c'est mieux, mais cette fois-ci c'est lui qui s'interrompt. On discute. C'est peut-être pas une bonne idée tout ça. Il devient plus froid sur le reste du retour. Sauf à la dernière halte. Il m'explique une autre pratique, qu'il connait bien, en connaissance de cause, il m'y fait quelques caresses avec des produits lubrifiants, ses doigts s'aventurent en terrain inconnu, il me remue doucement pour ouvrir le passage avant de m'entreprendre et là je souffre, sauf quand il se retire… Ouf. Je le sens encore. Ça pique. Je crois qu'on a fait le tour. On arrive. Chez le sous-préfet, dans le ménage à trois. Je reste dîner. Il y a comme de l'eau dans le gaz, entre les DOM TOM et la République. Au café on s'installe sous la clim avec Thomas et on discute. En cuisine les jumelles mijotent quelque chose. Je suis détendue, je ferme les yeux pour sentir l'air frais. Je les rouvre et il me sourit. On se regarde. Je lui souris aussi. Je jette un œil en cuisine et ils sont toujours en train de s'affairer en messes basses. Et tout d'un coup je sens un bisou dans mon cou. Mince! Je n'avais pas compris. Il y a du avoir des signes ou je ne sais quoi. Pour m'excuser je l'embrasse, sur la bouche. Mon premier vrai baiser, à moi, que je donne, à lui. C'est magique. Pendant ce temps les deux autres se pointent avec un plateau et quatre petites coupes, ils sont surpris, penauds, on les voit mais on s'en fiche on continue de plus belle. Finalement ils font demi-tour et Dominique commente :

  • Bon, on remballe le philtre.

Je viens de comprendre, je ne suis sans doute pas la première qu'on lui amène. Tant pis, ça me plait, d'être essayée, par lui. La situation m'excite.

Mon Dieu quelle nuit ! Que s'est-il passé ? Il m'a hypnotisée ? J'aime bien. Il est là, sous les draps, à côté de moi. Le jour se lève. Le premier jour du reste de ma vie, j'espère. Il me plaît. Je crois que je ne suis pas le coup d'un soir. Cette nuit on a fait une pause dans la cuisine, nus devant le frigo ouvert qui faisait bip bip. On buvait de l'eau froide, pure. Et il s'est raconté à moi. Il m'a expliqué qui il était. Qu'il n'était plus sous-préfet mais que tout le monde continue de l'appeler comme ça ou de le considérer comme tel tellement il marqué sa fonction avant de devoir accepter un autre poste pour des raisons pas très catholiques. Je me suis donc aussi présentée à lui. Ça l'a excité. On a remis ça dans la lumière froide. Il m'a secouée contre la porte ouverte, des œufs sont tombés, il a ramassé un jaune intact pour me l'éclater sur la poitrine et me lécher, ensuite on a essayé d'autres aliments avant de finir sous la douche où je l'ai laissé dans son coma, assouvi de plaisir, pour revenir fermer la porte du frigidaire et tout nettoyer avant de le rejoindre à nouveau pour l'essuyer et le ramener au lit.

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