Le pendentif

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« Je comprends pourquoi Patrice reprogramme tout le monde avec plein d'amour. C'est pour contrer tout le mal qu'il perçoit. Comme je le vois moi aussi, maintenant. J'espère que le traitement de Natacha va fonctionner. Je ne peux pas vivre avec cette douleur, avec ces visions. C'est hors de question. Je veux ma vie d'avant. Si ce n'est pas possible, j'irai là où le train passe à toute vitesse. Je volerai un scalpel dans la mallette de Natacha. Je trouverai la bonne boite de médicament à avaler en entier. Mais il y a peut-être une autre solution. Marwah était folle et possédée avant. Je vais aller lui parler. »

Marwah, qui n'est jamais très loin du Père Simon, l'entend s'expliquer avec Patrice :

  • J'ai relu les écritures et les comptes-rendus de nos prédécesseurs. Avec les filles, c'est transmission directe du pouvoir mais seulement dans leur âge de femme, des premières aux dernières règles. Pour les garçons, ça saute une génération et la réceptivité est permanente.
  • Et si Noëlle a un fils, qu'est ce qui se passe ?
  • Je ne sais pas. Il faut que je cherche.

Noëlle retrouve Marwah dans la cure du Père Simon et lui raconte tout ce qu'elle a sur le cœur :

  • Ma pauvre petite, comme je te comprends. Si je replonge je chercherais à en finir aussi.
  • Comment ça se passe, tu as un traitement ?
  • Non, rien. Mais j'ai eu beaucoup… d'interventions, dangereuses. Finalement ils ont réussi.
  • Ils ?
  • Patrice et le père Simon. Ils ont réussi à me guérir d'un coup. J'ai eu quelques rechutes mais vites traitées, en une minute sans rien faire, juste une formule magique au creux de l'oreille. On a découvert un signe avant coureur de rechute. Un don qui est apparu à ma première guérison. Je dois le tester tous les jours. Si il ne marche plus, je vais les voir.
  • C'est quoi ?

Noëlle sent des chatouilles dans son cou, ses cheveux se soulèvent, elle cri, Marwah lui montre son poing fermé. Elle l'ouvre. Noëlle reconnaît son collier et le pendentif, une marguerite, que sa mère vient de lui donner.

  • Télékinésie. Je peux déplacer les objets, par la pensée.
  • Jésus, Marie, Joseph.

Et elles éclatèrent de rire. Marwah lui remet son collier et l'embrasse puis la serre dans ses bras en fermant les yeux et en lui souhaitant plein de bonnes choses. Noëlle est émue. Elle sent les larmes monter, puis couler, soulagée. Le Père Simon a sans doute la solution.

Noëlle le retrouve à l'ancien couvent, au premier étage. Il y passe ses journées en ce moment.

  • Noëlle, pour l'instant c'est Natacha qui a la solution. Je vais faire des recherches. Ça tombe bien je viens de finir la numérisation de tous les document du Vatican sur le sujet, avec reconnaissance de caractère, même manuscrite. Je n'ai plus qu'à lancer les mots clés. En attendant, garde-bien ce pendentif sur toi.

« Qu'est ce qu'ils ont tous avec ce truc ? Ce n'est qu'un gris gris de plus dans leur folkore à la noix. Je vois que personne ne peut vraiment m'aider. Il faut attendre, toujours attendre. Ils me disent ça à moi, de la génération tout tout de suite. Ils ne sont pas à la hauteur de mes exigences. La hauteur ? »

Noëlle

Au sommet de la tour Philippe Le Bon du palais des ducs, on domine la ville. J'ai vais. J'ai vu ce que Marwah a fait avec le pendentif. Si elle peut, je peux. À chaque porte je regarde la serrure, je vois en elle, elle me raconte comment elle fonctionne, ce qu'il faut bouger pour la déverrouiller et hop ! Ça s'ouvre. Je referme derrière moi. À chaque marche je réfléchis. J'emporte toutes mes pensées en haut, j'arrive sous une voûte, encore une porte à passer et je suis sur la terrasse d'observation. Je laisse mes pensées à l'intérieur, elles s'envolent comme de la fumée, elles se concentrent en nuage sous le toit qui les retient. Je passe dehors. Je referme derrière moi. Sur la terrasse il y a une table en forme de demi hexagone qui explique et décrit le panoramique sur la ville. Je monte dessus. Je regarde la cathédrale Saint Bénigne au loin. La preuve de la force et de la puissance de ce qu'on peut faire croire au peuple et ça traverse le temps et les civilisations, un message pour le future, pour nous, pour moi. No future. Je redescends pour m'approcher de la barrière de protection pour accéder aux bords. Mais au moment de l'enjamber je tousse, je manque de souffle et je sens une piqûre sur ma poitrine. C'est le pendentif, il chauffe, il brûle. Je recule. J'ai froid. Je suis triste. J'en ai marre. Je veux ma maman. Je pointe la cathédrale au loin et je la menace : "J'en ai pas fini avec toi, connasse !" La porte s'ouvre, je récupère ma fumée de pensées et je redescends.

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