XXXIX : Les alliés

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Aurélie invite tout le monde à la ferme. Ils arrivent tous en même temps. Tout le monde se fait la bise. Thomas est venue avec Frédérique. Aline présente Jean-Paul à Thomas qui présente Frédérique à Jean-Paul qui demande dans le creux de l'oreille d'Aline :

  • Il n'est pas venu avec son mec ?
  • Si.

Il regarde à nouveau Frédérique.

  • Ah ? Ouais, pas mal.

Et il reçoit un coup de coude.

  • T'es pas mal non plus.

Aline s'absente en cuisine pour s'annoncer à Aurélie et demande à Natacha de continuer les présentations, elle donne une flûte de Crémant d'Alsace à Jean-Paul.

  • Salut ! Comment ça va ?

Natacha est la première personne de la tribu que Aline a présenté à Jean-Paul. Une jeune fille s'approche et se l'accapare :

  • Bonjour monsieur, je vous ai vu à la cérémonie. Vous avez beaucoup de médailles. C'est quoi la plus importante ?
  • La médaille militaire.
  • Pas très original comme nom de médaille. Vous avez fait la guerre ?
  • Oui, la Yougo.
  • You go ?
  • L'ex-Yougoslavie, un pays d'Europe centrale qui a éclaté. Boum. Qui es-tu ma belle ?
  • Votre future belle-fille, peut-être.
  • Noëlle ?
  • Oui, enchantée.

Et elle lui tend la main. Il la saisit. Elle le regarde droit dans les yeux. Patrice a bien travaillé. Mais il reste quelque chose.

  • On peut se faire la bise ?

Aline revient pour continuer les présentations et assiste à la scène. Elle voit Noëlle dire quelques mots à l'oreille de Jean-Paul. Danger. Elle garde son calme, s'approche tout sourire et embrasse sa fille. Un peu plus tard, elle demande :

  • Qu'est ce qu'elle a dit ?
  • Vous êtes guéri.

Et Marwah vient se présenter avec ses bébés dans les bras et leur dit :

  • Félicitations ! Aline, ça commence à se voir.
  • Il serait temps. Avec ma carrure ça s'est jamais trop vu.
  • Tu es resplendissante. Voluptueuse.

Ils arrivent enfin en cuisine pour rencontrer la maîtresse de maison qui les met vite à la besogne pour tout finir de préparer, servir et dresser avant de continuer de faire connaissance, à table.

Natacha, Marwah et Noëlle se relaient pour s'occuper des quatre bébés. Aurélie est soulagée d'avoir souvent Noëlle sous la main pour gérer Gabrielle.

« Et les animaux. Je pourrai les montrer à Jean-Paul ? »

Tout le monde passe à table. Un repas de famille plein d'ambiance. A boire et à manger, que du bio. Entrées, plats, fromages, desserts, cafés, digestifs etc. Ceux qui ne boivent pas d'alcool s'ennuient vite à table et s'éclipsent à droite à gauche. Noëlle cherche Jean-Paul. Elle passe devant le cellier où Noël range des légumes. Elle entre et ferme la porte :

  • Je voulais de dire. J'ai découvert un truc. En fait, ce qui est arrivé dans l'abri, c'était un one shot. Je n'aurai plus besoin de toi.
  • Tu es sûre ?

Elle s'approche et l'embrasse. Une fois. Deux fois. Le regarde dans les yeux :

  • Oui. Plus rien. Et toi ?
  • Euh… tu vas partir alors ?
  • Non, je ne peux pas. Il y a les animaux. Et je viens à peine d'arriver à mon nouveau collège tout près. Et puis je dois aider Aurélie pour Gabrielle. En tout cas, ne t'inquiète pas, je maîtrise et je ne t’embêterai plus avec mes trucs de vaudou.
  • Je suis content que tu ailles mieux.
  • Merci. C'est gentil.
  • C'est normal. Tu es encore ma sœur.
  • Demi.
  • La meilleure moitié.
  • Celle qui te sera toujours redevable. Je serai toujours là pour toi. Quoi qu'il arrive. On est unis.
  • Pour toujours.
  • Et à jamais.

Elle sourit, lui fait un clin d’œil, tourne les talons, ouvre la porte et s'en va, le laissant penseur, lui aussi avec un sourire.

Il est dans la serre. Sa visite est presque terminée. Noëlle se pointe juste à temps pour dire : « À mon tour, Jean-Paul. On continue la visite avec les animaux. » Elle l'arrache à Aurélie qui reste discuter avec le père Simon et Natacha sur les prochains légumes à planter. Noëlle commence par la visite extérieur, un grand parcours pour lui laisser le temps de parler. Une fois un peu à l'écart, elle lui prend les mains et le regarde un instant. Puis elle commence :

  • Tout le monde a peur de moi. J'ai hérité l'année dernière de dons que j'ai du mal à maîtriser. Je leur en ai fait voir de toutes les couleurs, à tous. Mais maintenant ça va mieux. Je sens que tu es une bonne personne. Finalement maman aura eu 3 enfants avec 3 hommes différents. C'est dingue. Sinon, il faut que je te prévienne. Il peut se passer des choses étranges. Je suis contente de de connaître, enfin quelqu'un de normal dans les parages. Et puis j'ai besoin de toi. Je galère à aller jusqu'en ville et tu es à la retraite, libre, disponible non ? C'est quoi ton numéro ?
  • Il faudra que j'aille rechercher ma voiture alors. Je l'ai laissé chez moi, enfin, chez ma femme. Je me demande si elle s'est aperçue que j'ai disparu…
  • On ne comprend jamais tout sur ce qui se passe ici. Même moi j'ai du mal. En fait, il y a une sorte de société secrète derrière tout ça, genre Franc-Maçon ou Illuminati. Patrice veille et il est à l'origine de toutes les histoires de la famille, le père Simon est plein de ressources étranges du Vatican, Marwah a des pouvoirs, mon père est bien placé etc. Des signes partout. J'ai besoin d'un allié dans tout ça. J'ai besoin d'aide. Je sens que tu peux m'aider. Et je suis à ta disposition aussi. Je peux t'expliquer des trucs. Sur maman. Je ne sais pas si elle en est consciente mais elle fait des choses qui sont peut-être programmées. Comment vous êtes vous rencontrés ?
  • À l'église du quartier. Le soir, on était les deux seuls à passer, prier.
  • Qui à fait le premier pas ?
  • C'est elle qui un jour est venue s'asseoir à côté de moi.
  • Et après, qui a fait le … premier pas ?
  • Elle a posé sa main sur la mienne au cinéma.
  • Tu sais, ça ne remet pas en question tout l'amour sincère qu'elle a pour toi. L'amour en fait, c'est une sorte d’envoûtement. Je pense qu'il peut être programmé ou contrôlé. Il est quand même de façon naturelle dans la nature, c'est une astuce pour la survie de l'espèce. Ça aide. Soyez heureux, que le bonheur ne vous quitte jamais.

Et elle lui fait ensuite vraiment la visite.

Aline :

  • Alors ?
  • Elle a besoin de moi. Je dois faire le taxi pour elle. D'ici à la ville, de temps en temps.
  • Elle est pas trop bizarre ?
  • Si. Mais bon. On verra bien. T'inquiète pas. Ça va aller.

Le lendemain, il la récupère directement au collège pour aller en ville :

  • Salut, Whoua, la classe, c'est une Jaguar ?
  • De collection. À ma femme. La mienne est en panne.
  • Tu pourras me ramener à la ferme après ?
  • Pas de problème. A ton service.

Sur le trajet, à la librairie Grangier, place Bareuzai, tout le temps elle parle :

  • Qu'est qu'on s'ennuie au collège. Personne d'intéressant à hypnotiser. Enfin, il me faut des diplômes, un métier, une couverture quoi. Et vraiment vivre à côté de tout ça. Regarde ce stylo. Chouette, ils ont le bouquin dont j'ai besoin. Je peux prendre un café ? J'ai envie de faire un tour de manège, tu viens avec moi ? Non, je déconne.

Il la ramène à la ferme. Il l'accompagne à l'intérieur pour dire bonjour à Aurélie qui l'accueille chaleureusement et lui fait goûter la soupe qu'elle est en train de préparer. Elle en prépare un bocal :

  • Ce soir, entrée chaude pour les amoureux, il y a trois bouches à nourrir !

Jean-Paul rentre et trouve une langoureuse Aline, les pupilles dilatées, détendue, euphorique. Elle le prend dans ses bras et raconte :

  • Je l'ai sentie aujourd'hui. Elle s'appelle Pauline.

Il appelle Noëlle et il lui raconte la scène. Elle lui explique :

  • Quand on est au contact de l’Invisible, le passé, le présent et l'avenir se mélangent. Félicitations pour Pauline. En tous cas n'hésite pas, à la moindre question. Et merci pour aujourd'hui, c'était chouette. Je voulais te dire aussi… Bienvenue dans la famille.

Le voilà réengagé dans une autre aventure humaine mais pas pour se battre, juste par amour où il y a tout à gagner et rien à perdre alors qu'il croyait que sa vie était finie. Il passe d'une vie perdue sans repère à ce phare qui le guide et qui l'attire à elle dans une tornade de plaisirs assouvis, Aline. Qui sera toujours là pour le réconforter avec affection et en présentiel. Le jeu en vaut la chandelle. Adieu le confort de la vie de château. Bienvenue aux vraies valeurs de l'envie de la vie simple et efficace.

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