XLV : Le breuvage

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Ça alors, on dirait moi quand j'étais jeune, en mieux. Je rencontre enfin Sophie, la fille de Jean-Paul, elle entre dans notre petite maison de la petite rue Saint Honoré, elle enlève son manteau qui laisse apparaître une ligne parfaite. Elle rayonne, elle est en joie, elle a l'air si heureuse, j'adore sa coiffure. Elle demande :

  • Je peux vous embrasser ?

J'ai Pauline dans les bras.

  • Alors voilà ma petite sœur !

Elle lui montre un petit doudou qu'elle lui a amené, une chouette. L'ambiance est tout de suite chaleureuse. Jean-Paul à l'air gêné, ou un peu inquiet ? Mais tout se passe bien. Elle est vraiment charmante, fraîche, spontanée. Elle a l'air gentille et douce. Pleine d'émotions, j'ai l'impression qu'elle retient une larme. Jean-Paul reste debout avec les deux bouteilles qu'elle a amené. Je le regarde en souriant, il est rassuré et va les déposer à la cuisine. Sophie sait que son émotion se voit et lance une explication à Aline à voix basse :

  • Désolé, je suis souvent comme ça, vous savez, je bois du vin toute la journée ! Un travail de tous les instants pour rester dans la limite légale. Je privilégie les transports en commun.

Au bout d'une heure elles étaient amies.

Du coup elle passe souvent. Et l'invite à l'appartement, des fois avec Pauline, des fois non :

  • Alors c'est ici qu'elle a été conçue ?
  • Sans doute, oui. Ou au bâtiment paroissial, je n'ai pas fait le calcul.
  • Moi, en ce moment je vois deux personnes. Une femme, maître de chai sur la côte et une fille, une étudiante du cours que je suis obligé de donner pour continuer mon cursus de recherche.
  • C'est sur quoi déjà ? Le taux de sucre des raisins ?
  • Oui, un traitement contre le diabète pour Jésus. Le sang du Christ !

Et elle éclatèrent de rire. Sophie en profite pour se rapprocher un peu :

  • Je comprends pourquoi Jean-Paul n'était pas pressé qu'on se rencontre.
  • Ah bon ?
  • Je me rappelle bien. La première fois qu'on a parlé de toi. On était ici, sur ce canapé. Je lui avais dit que j'aimerais bien te rencontrer et lui a tout de suite senti qu'on allait trop bien s'entendre, que tu allais me voler à lui.
  • Oui, je sais. Je suis irrésistible.

Sophie prend sa main et l'embrasse doucement en la regardant droit dans les yeux. Aline se dégage doucement sous le regard étonné de Sophie, pour ensuite passer son bras autour d'elle et la rapprocher encore un peu en soupirant. Sophie pose délicatement sa tête sur son épaule. Une de ses mains s'aventure sous son chemisier :

  • Tu lui donnes le sein ?
  • Oui.
  • Je peux ?
  • Oui.

À la bibliothèque du couvent, Patrice montre les vieux manuscrits au père Simon :

  • Tu vois, là, on a le descriptif des vampires comme ceux que papy pourchassait.
  • Ah oui, mais en fait sur la gravure il y a une erreur. Ils n'ont pas de cornes, je me rappelle bien.
  • Bref, regarde de l'autre côté. Le texte a été rajouté. Comme une note, un commentaire.
  • Ça dit quoi ?
  • Que les vampires ont leur contraire. Qu'ils sont bien plus nombreux. Mais qu'ils se révèlent rarement, sauf au contact des réceptifs ou un truc du genre. Il y a un point commun par rapport aux fluides corporels comme nourriture. Regarde ces deux mots là.
  • La boisson, le breuvage ? Et dame nature ? Le lait maternel.
  • Exact.
  • Mince !
  • Quoi ? Demande Patrice en se rapprochant du texte pour mieux voir.
  • Ce n'est pas dans le texte. C'est Marwah. Elle m'a parlé d'Aurélie. Qui lui a raconté un truc sur Noëlle. Elle a goûté au lait maternel d'Aurélie.
  • Ah ?
  • Directement sur elle.
  • Oh...

Où va l'eau, où va l'âme et la sève et les larmes évanouies
Aller où, aller là Hallelujah, aller où il est où il luit
Et voilà que je fais une fontaine de lui
Et voilà que je suis une fontaine de lait
Elle avale éblouie sous les arbres du lit
L'oiseau jouit à l'aval, où l'on vit
La veut pâle, l'eau de vie pâle eau oui

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