Indicatif GSTQ – au dessus de l’Angleterre ou de ce qui l’en reste. Des feux partout, des émeutes, le radar de sécurité bip constamment.

• On est éclairés laser! !

De temps en temps on se fait piquer. C’est le pic pic des armes légères qui tirent du sol. Noëlle vérifie la carte, on descend, on passe en thermique pour avoir plus de puissance, on rallume des lumières. A côté Gabriel s’exécute.

• Hyène 3, je dois passer à l’arrière !
• OK ! On descend, je coupe le thermique. J’allume les projos.

Noëlle regarde à droite et à gauche puis les écrans, elle tape dessus.

• Putain, j’y vois rien, on est où là ?

Il fait sombre, de la fumée partout. Elle n’a plus qu’à se fier aux instruments. Le GPS la guide, elle surveille le radar d’un œil et la hauteur par rapport au sol de l’autre. Une alarme de klaxon enroué se déclenche, elle la coupe et relève ses deux visières, allume la visée tête haute et se penche en avant pour regarder en bas puis à gauche :

• C’est bon, on se pose ! Accrochez-vous !

Les patins pneumatiques s’enclenchent automatiquement juste avant de toucher le sol. J’ouvre la porte, j’ôte mon masque et je vomi. Ce n’est que le début. On va devoir repartir après. Où elles sont ? Je baisse ma visière de réalité augmentée. Je cri :

• Contact !

Je me décroche et je descends, je place mon micro et j’annonce :

• Hyène 1, éjection. Bienvenue à Windsor.

J’entends les turbines derrière moi remonter en pression, je cours, j’y suis presque. Je m’arrête, tout un groupe s’avance vers moi. J’écarte les bras. Une femme et une ado s’arrêtent devant moi, les autres nous contournent, ils portent des bagages à l’hélico, Gabriel s’apprête à les accueillir. Je regarde mes pax. Super, elles ont de bonnes tenues pour le voyage. Ma visière confirme pour la dame :

• Princesse Charlotte.

Je regarde la plus jeune :

• Princesse Frances .

Et je lui dit :

• We go, to France !

Et je les prends par les bras, arrivées à l’hélico, il ne reste de la place que pour nous trois, les porteuses sont déjà reparties. On monte, on s’accroche :

• Bye bye England !

on ferme la porte et on décolle. On change le numéro du transpondeur pour indiquer qu’on est l’hélico de la Couronne Royale Britannique, du moins ce qu’il en reste. Sur le retour, c’est calme. Il n’y a plus d’éclairage laser ou de pic pic. Charlotte regarde les côtes s’éloigner par le hublot avec un regard triste. J’enlève mon casque pour ressembler à une être humaine. Frances me regarde, elle a peur. Je dégrafe mon gant droit et je lui tends la main. Elle me la prends de ses deux mains. Contact. Je suis bonne pour la quarantaine mais ça vaut le coup, pour elle et pour moi. Quand Aline va voir ça…

L’Angleterre est totalement désorganisée. C’est le réseau des sociétés secrètes qui a proposé la mission. On remplissait tous les critères. De toutes façon il n’y avait personne d’autre de disponible et nulle part où aller en lieu sûr que chez nous. On a le château en visuel. Gabriel aux jumelles voit quelque chose. Il enclenche son micro :

• Hyène 3 de Hyène 4, demande passage bas sommet donjon et top salut.

Noëlle lève le pouce en l’air et va se positionner à proximité du donjon.

• Top !

et on salut comme les militaires anglais. Nos passagères regardent par la fenêtre de la porte. Nos amis les Bretons ont installé le mat au sommet du donjon avec un drapeau du Royaume-Uni.

On se pose près du hangar. Elles descendent, accueillies par Aline. Indicatif God Save The Queen désenclenché. Gabriel annonce

• “Well done commander !”

C’est ce que nous disait le simulateur à chaque réussite de mission. Et on rit, on se congratule. On se tape sur les épaules. J’en ai même oublié de vomir tellement on est contents. Quoi que... et Noëlle qui me cri dessus :

• Gabrielle ! Pas dans l'hélico !

Trop tard.