Ah, cette pauvre lune ! Avant les hommes la vénéraient, voyaient en elle une déesse. Ils organisaient des sacrifices pour elle, et elle les rassurait la nuit, en les éclairant. Le soleil était la seule chose qui la surpassait. C'était les temps heureux, pour elle !

 Mais, petit à petit, les hommes ont commencé à s'éclairer à la bougie, puis à l'ampoule, l'ignorant complètement. Et elle, elle pleure. Elle pleure les moments où elle savait qu'elle était adorée. Elle pleure les moments où elle aimait rassurer les hommes avec sa lumière argentée. Elle pleure l'amour qu'elle a jadis reçu et qui est maintenant perdu.

 Les villes maintenant s'éclairent seules, avec des lampadaires, des lampes, des néons. Et la lune crie son chagrin aux hommes, qui préfèrent rester sourds à son appel. Car c'est comme ça qu'ont toujours fonctionné les hommes. Ils reçoivent, mais ne donnent rien en échange.