Aide providentielle.

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Chapitre 3

De l'auteur Alwecrivaine

Toutes ces visions du passé m’ont fait réfléchir. Malgré tout, je suis décidée à mener cette guerre et à en trouvé l’origine en espérant que ce soit une histoire moins grave que celle qui m’a été contée. Je suis tout de même inquiète, je n’ai aucune nouvelle de quelque partie que ce soit. Les Nains n’ont pas tenté de me contacter, peut-être n’ont ils pas besoin de mon aide… Mais les Elfes ne m’ont pas communiqué d’informations, c’est étrange pour un peuple aussi en difficulté qui se lance dans une guerre. À moins que tout ceci ne soit qu’une répétition du passé et qu’ils ont recours à de mauvaises forces, ce qui les oblige à régler ce conflit en interne sans soutien extérieur ? Cela fait maintenant deux jours que je suis enfermée dans ma chambre à réfléchir, j’ai prétendu être légèrement malade, et c’est vrai que ces visions m’ont perturbée et laissée pantoise. J’ignore encore comment cela s’est produit. Je suis interrompue dans ma réflexion par un appel de l’autre côté de la porte. On m’annonce l’arrivée imminente d’un Nain. Je me lève dans un regain d’énergie, persuadée que je vais avoir les réponses à mes questions. Je l’accueille solennellement dans le ton qu’il convient à pareille situation.

Je laisse finalement mon invité poser ses questions en premier. En toute honnêteté, je lui assure que je me battrai à ses côtés, tant que la guerre ne dure pas une moitié de siècle et que je n’ai toujours aucune nouvelle des Elfes. Il tremble de rage à cette mention, mais fait bonne figure. Je me permets de lui proposer d’être mon hôte quelque temps, pour régler avec lui certains détails. Je préfère ne pas lui poser les interrogations qui fusent dans mon crâne pour laisser place à mon nouveau plan. Avant que l’audience ne se termine, il me rassure sur le fait que son peuple nous fournira de quoi nous battre et nous défendre. Il me remercia pour mon offre et me demanda une ultime faveur avant de prendre congé ; aller visiter l’armurerie pour vérifier notre matériel. Me rappelant étrangement d’un avis d’un de mes conseillers, je demande à ce que le Nain soit escorté et glissant à un garde de me rédiger un rapport sur toute attitude suspecte. J’ignore pourquoi je suis si méfiante, mais la perspective d’une trahison ne me plaît guère. Il ne se passa rien de plus qu’une revue banale avec l’assurance d’un arrivage de matériel supplémentaire. L’un des gardes favoris de la reine, chercha à se renseigner le plus diplomatiquement possible si cette histoire de mauvaise qualité d’armes était vraie. Le Nain ne souhaitait visiblement pas répondre en détails et se contenta de dire que son roi avait tenté un arrangement commercial avec les Elfes, mais s’était heurté à la mort subite de chaque messager, suivit d’attaques soudaines qui s’étaient soldées par une déclaration de guerre. Le Nain, légèrement outragé, avait ajouté qu’il n’y avait aucune raison qu’ils aient vendu du matériel défectueux alors que c’était exactement celui que tout le monde possédait. Selon lui, c'était juste un prétexte pour leur faire la guerre sachant que ce savoir-faire touche profondément l’orgueil Nain.

À la suite de ce rapport tout à fait acceptable, je décide d’accorder ma confiance à mes alliés en dépit des conséquences désastreuses s’il s’avérait que j’aie fait une erreur. En l’honneur de mon invité et de mes résolutions, mais aussi pour célébrer ces derniers instants de paix, je fis organiser une soirée de réjouissances. Pendant la fête, je mettrai mon plan à exécution et les liqueurs servies de toutes parts masqueront mon absence momentanée.

Beaucoup ignorent encore pourquoi ce royaume n’est pas nommé royaume humain, contrairement à chaque royaume qui est nommé par le peuple qu’il abrite. Moi, Alicia de Borderie, je suis reine des Territoires. Ce nom mystérieux l’est pour de bonnes raisons. La première fois que j’ai su pourquoi ce royaume ne portait pas le nom de ma dynastie, c’est lors d’une des nombreuses crises nocturnes de mon père. Je me laisse pleurer à ces souvenirs d'un passé révolu… J'aimerais tant revoir son visage en vrai, tout ce qu'il me reste, c'est ce portrait sur lequel elle me regarde droit dans les yeux. Un visage large, ni trop carré ni trop rond, d'où dévalent une cascade de soyeux cheveux bruns, raides et abondants. Ses oreilles sont cachées, mais l'on décèle l'éclat brillant d'une grosse perle que je porte aujourd'hui en souvenir. Ses sourcils bruns ne sont pas très fournis, encadrent bien ses yeux bruns, impénétrables qui regardaient le peintre, un peu sur la droite, d'un air sage et patient. Sa bouche fine qui sourit en coin, me redonnant toujours courage, son nez pointu descend assez bas, mais comme son front est court ce n'est pas un détail que beaucoup de gens connaissaient. Son menton n'était pas pointu ni proéminent, et il semblait compléter à merveille ce visage plaisant. J'ai beaucoup de chance de lui ressembler, ne tenant de mon père que ses pommettes hautes et ses yeux verts. Je songe encore avec un frisson à ce que je pourrais être si j'avais hérité de plus de traits physiques et de son caractère. Mais pour l'instant, je me reconcentre sur la révélation de ma mère. Elle m’avait alors emmenée dans la nuit pour échapper à ces violences paternelles. Doréana prétendait que la famille royale possédait un lien de sang avec les créatures des landes tranquilles et que moi possédait aussi. Nous nous sommes assises dans une clairière et la jeune princesse vit apparaître des feux follets, un dialogue silencieux s’échangea avec la promesse d’une aide prochaine.

Ces créatures libres vivent sans servir personne, mais au cours de l’histoire, ils ont aidé de nombreuses fois le royaume des Territoires. Mais aujourd’hui, devenue reine, je doute ; cela ne fait-il pas cinq cents ans qu’aucune créature ne s’est montrée publiquement ? Sa dame de compagnie frappe à sa porte pour l’aider à s’habiller pour la soirée. Blanche choisit une robe noire, pour symboliser le deuil qui s’installera prochainement, avec un corset renforcé d’un plastron qui assurera une protection. Je m’assure que la robe n’est pas trop longue pour pouvoir courir au besoin. Je congédie Blanche et cherche dans ma bibliothèque ce livre à la couverture bleu indigo vieillie par le temps. Je jette un coup d’œil au portrait de ma mère à mon chevet et je suis fière de lui ressembler, elle m’a appris tellement de choses importantes. La page qui m’intéresse est déjà cornée et facilement repérable, j’espère que cette nuit j’arriverai à me rappeler toutes les incantations… Il est temps que j’apporte mon soutien personnel à cette guerre, mais il me faut une aide bien plus puissante que mes propres citoyens.

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