L'averse (final)

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Mais soudain, au loin, un son retentit.

Une autre cloche.

La tête de du robot se redresse, et la cosse laisse échapper un cri de surprise.

Un autre jaillit à l’est.

Les ondes soniques balaient la surface des nuages comme les vents qui les portent. Une tempête de tintements retentit, de partout dans le monde, fissurant la surface de l’océan de pollution.

Dans tous les temples des montagnes, des hommes, des machines et toutes les créatures qui ont surmonté l’extinction du monde, se révèlent pour répondre à l’appel de la cosse.

Les craquelures de l’océan de nuage s’élargissent.

Une faille s’ouvre sous la mer de lumière.

Les flots s’insinuent dans l’ouverture, et les nuages se gorgent du liquide qui les brûle de l’intérieur, faisant s’évaporer le carbone.

Lorsque les nuages redeviennent clairs, une averse d’eau brûlante et brillante tombe sur les vallées en contrebas.

Les gouttes roulent avant d’être bues par les boutons de chair des poinsettias.

Partout dans le monde, des masses palpitantes croissent des fleurs et tombent sur le sol.

Des débuts de membres jaillissent des boules organiques.

Depuis le sommet de la montagne, la cosse regarde l’océan de nuage s’éclaircir et découvre le spectacle de l’émergence de ces êtres inconnus.

Sur l’épaule du robot, une créature à huit pattes rejoint la contemplation du phénomène, sans que ses yeux ne lui permettent de voir jusque-là, ses trichobotries ressentant d’ici les sons produits par l’averse.

Des ondes qu’elle n’a jamais captées.

Des lèvres de la cosse, jaillissent ces quelques mots :

« … la lumière est revenue dans le ciel. »

La tête du robot retombe.

La cosse redescend des épaules de l’épave, et s’enfonce avec ses racines dans le sol.

En contrebas dans les vallées, les masses de chair rampent en dévorant les fleurs des poinsettias.

La terre boit l’eau qui continue de choir des nuages. Et cette lumière liquide, descend dans les entrailles de la terre, jusqu’à la traverser totalement, et se réunir dans une goutte qui perle de l’autre côté du monde plat.

Et lorsque la goutte est à nouveau complète, elle s’effondre dans le vide, traversant une fois encore le cosmos, sur le chemin d’un autre monde à féconder.

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