La vengeance

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DISCLAIMER :

C'est une nouvelle a fin ouverte, nouvelle écrite pour un devoir de troisième il y a maintenant plusieurs années. Ma prof de français était justement très fan de cette brutalité, sûrement moindre comparè à ce que le garçon a fait, et aussi de cette fin frustrante, c'était ce qu'on étudiait au moment où j'ai écris la nouvelle. Je sais qu'elle divise pas mal. Mais c'est le texte original de la gamine de 13 ans que j'était et qui lui vallut un 20/20 :) Bonne lecture.

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Judith est une jeune fille allemande de naissance. Elle a emménagé en France à l’âge de 6 ans et à 7 ans rentra à l’école française. À l’école primaire, ses camarades l’insultaient et la traitaient de tous les noms : « Sale Nazie ! » ; « Fille de pute » ; « Retourne tuer les Blums ! ». Pourtant, elle ne leur parlait pas, ne les regardait pas et elle ne faisait rien qui pouvait faire penser que… ; bref Judith était irréprochable. Elle le disait à la maîtresse, mais celle-ci lui rabâchait toujours le même refrain :

-Mais ne les écoute pas ma puce, ils sont juste jaloux !

Judith se demandait de quoi ils pouvaient être jaloux. Elle ne trouva jamais. Elle se dit donc, qu’elle n’avait plus que trois ans à tenir avant d’aller au collège, et peut-être de changer de camarades. Enfin, elle se retrouvait au collège…
Quand elle vit les grandes grilles et les élèves souriants auprès des parents, cela la rassura un peu. Ses parents à elle ne pouvaient pas l’accompagner ce jour-là, celui de la rentrée, elle trouvait cela ignoble. Pourquoi les autres parents pouvaient-ils se libérer et non les siens ?

Judith longea longtemps les couloirs immenses, elle commença à s’inquiéter car elle ne trouvait toujours pas sa classe. Au tournant d’un couloir, deux garçons de 4° la regardèrent passer, et marmonnèrent quelque chose puis eurent des petits gloussements. Judith n’y prêta aucune attention, trop concentrée à trouver la salle C 133. Soudain, une main se posa sur son épaule et la força à se retourner face au mur. Judith s’affola et cria :

-À l’aide !!

La même main…ou une autre se posa sur sa bouche. Judith mordit à pleine dents, la main partit en hurlant de douleur. Mais il restait la première main, celle qui l’avait forcée à s’arrêter dans sa recherche. C’était celle qui broyait son bras droit ; Judith la griffa avec une telle ardeur qu’elle crut avoir senti la peau craquer sous ses ongles. Elle put ensuite se dégager complètement. Elle ne se retourna pas et courut ; comme par miracle sa classe était juste à sa gauche.

-Et bien bravo ! Une retardataire ! Votre nom ? Demanda la prof.

-Excus…

-Votre nom ? La coupa-t-elle.

Judith rougit de honte et répondit :

-Judith Racht.

-Bien, allez-vous asseoir.

Ce fut sa première journée de toute son année de 6°. Le soir même, sa mère lui demanda :

-Comment s’est passée ta journée ?

-…Bien, mentit-elle.

Ce fut tout. Pendant près de trois mois, les deux mêmes garçons l’insultaient, l’humiliaient en public, sur les réseaux sociaux ils mettaient des photos choc d’elle (bien sûr retouchées) et la rackettaient. Mais elle remarqua que c’était davantage le fait du leader du duo.

C’était un vendredi de janvier, il était 17h06 et tous les élèves se précipitaient pour sortir. Judith sortait de sport normalement, toute sa classe était partie, il ne restait plus qu’elle. Elle entendit des pas, elle se rassura vite en se disant que c’était sûrement la prof de sport qui faisait sa ronde pour n’enfermer personne. Une fois prête, elle enfila son sac, tira la porte…Celle-ci lui résistait, elle força de plus belle jusqu’à épuisement. Soudain, la lumière des vestiaires s’éteignit. Une main, qu’elle ne connaissait que trop bien, la retourna et l’obligea à s’asseoir sur le banc.

-Non ! cria-t-elle la peur au ventre.

-Si ! Lui répondit la voix de toujours, celle de ses cauchemars éveillés.

Et puis plus rien, elle se tut et pleura. Le garçon la déshabilla de force et lui fit faire des choses encore plus atroces. Ce soir- là, Judith n’était plus la même, le jean arraché, le t-shirt bayant ; elle rentra chez elle. Son premier réflexe fut de prendre une douche, elle se sentait horriblement sale. Elle ne dit rien à ses parents, de peur de les affoler…ou pas. Et elle termina l’année comme ça, sans un mot.

Elle était en 5° quand l’occasion se présenta. Il était seul dans les vestiaires, elle ramassa une barre de fer, éteignit la lumière et le laissa s’exciter sur la porte qu’elle avait soigneusement fermée. Puis par la petite porte de derrière arriva dans les vestiaires. Elle l’écouta se plaindre et pleurer.

-S’il vous plait ! J’ai froid….OOOOh il y a quelqu’un ? Hurla-t-il.

-Oui ! Lui répondit-elle.

Judith alluma la lumière. Il la dévisagea puis avec un rictus lui dit :

- Et pourquoi ici ?

- Parce que la vengeance est un plat qui se mange froid.

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