Un peu plus encore

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Les jours suivants se passèrent à l'identique. Tout comme ceux de la semaine suivante. En deux semaines, j'avais appris par cœur près de trois chapitres de notre manuel. Je les oubliais, aussitôt récité, pour faire de la place au suivant. J'étais devenue son souffre-douleur. Et par ces récitations réussies, moi je le soutenais. Je voulais qu'il redevienne le bon prof que nous avions. Le prof heureux et joyeux.

Alors que la journée de ce mardi se terminait, je restais en salle d'étude pour apprendre mon texte. Je mettais de plus en plus de temps pour y arriver et mes autres matières en pâtissaient.

Exaspérée mon amie me demanda, inquiète pourquoi je m'évertuais à vouloir faire plaisir à ce professeur qui ne me le rendait pas. Sa voix avait des accents de reproches et d'anxiété.

  • Ce n'est pas bon pour toi. Tu restes de plus en plus tard, tu travailles moins les autres cours, tu dors moins. Tu dois arrêter...
  • Non, tu ne comprends pas, c'est le seul cours bien que l'on ait dans cette Fac. Et ce prof est le seul vraiment bien. Je veux continuer pour lui prouver qu'il a toujours le soutien de ses élèves. Qu'il peut redevenir comme avant. J'y tiens à lui moi...

Secouant la tête d'incompréhension, elle me souhaita bon courage et partie, me laissant seule dans la classe. La lumière jaune éclairait fortement pour compenser la noirceur de la nuit qui tombait de plus en plus vite en cette période d'hiver.

Alors qu'épuisée, je quittais la salle, je ne remarquais pas la porte du fond qui était entrouverte et par laquelle notre professeur avait entendu ma conversation avec mon amie.

Le lendemain, je récitais de nouveau mon manuel alors que mon amie lançait un regard frustré et de mécontentement à notre professeur. Rincée, mais heureuse d'avoir réussi, je suivis le reste du cours avec attention, comme les autres élèves. Le niveau avait beaucoup augmenté et toute notre concentration était mise à rude épreuve pour noter le cours et le comprendre.

Je passais désormais également mes midis à apprendre les pages par cœur, sachant pertinemment que je serais la personne interrogée. Je grignotais mon sandwich et ma pompe me faisait gagner un temps précieux, n'ayant pas à aller à l'infirmerie pour me faire piquer.

Ce soir-là alors qu'il faisait déjà nuit, j'aperçus mon professeur au coin de l'université. Curieuse de le voir dehors à cette heure, sachant qu'il était célibataire avec une petite fille, je le pris en filature. Sa course en vélo s'arrêta devant l'hôpital.

Me faisant discrète, je le suivis jusqu'à l'étage réservé à la pédiatrie et entendis l'infirmière lui indiquer un numéro de chambre. Lorsque je fus sûr qu'il ne pouvait m'entendre, je demandais à l'infirmière ce qu'il se passait.

- « Je suis désolée, mademoiselle, les heures de visites sont terminées depuis longtemps et je n'ai pas le droit de vous dire quoi que ce soit si vous n'êtes pas de la famille. »

Maugréant légèrement, mais comprenant, je décidais de faire mon enquête le lendemain, en séchant les cours de l'après-midi.

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