80. Yersinia, Royaume du Lyis

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Il faisait beau cette lune-là, le ciel était exceptionnellement bleu dans cette cité habituellement brumeuse. Les rues de la cité étaient bondées et personne ne remarqua le groupe d’une dizaine de cavalier entrant par la porte principale. Il y en avait tant d’autres dans la cité, des carrosses surgissant d’une ruelle à l’autre et surtout beaucoup de familles se baladant dans les rues de la cité, profitant du beau temps.

Le groupe de cavaliers s’éloigna de la foule. Ils s’arrêtèrent devant un bâtiment à la bordure ouest de la cité. Chacun descendit de son cheval. Sept d’entre eux inspectèrent discrètement les alentours, étrangement vide, et se postèrent finalement autour du bâtiment. Trois autres entrèrent dans le bâtiment. Ils étaient tous habillés de la même façon : longue cape noire, avec une armure noire couvrant l’abdomen et le thorax ainsi que les bras. C’était l’accoutrement classiques des patrouilleurs. Un des trois hommes qui était déjà entré leur fit signe qu’ils pouvaient les rejoindre. Ils entrèrent alors dans le bâtiment. C’était une Maison littéraire de taille modéré. Il n’y avait étonnement personne à l’intérieur.

Les trois hommes se dirigèrent vers une salle plus isolée de la maison. Deux hommes les attendaient, assis autour d’une table ronde. Ils se levèrent en apercevant les hommes entrer.

« Messieurs, Le Roi Eynard d’Eryn. » affirma un des hommes en noirs.

« Majesté » dirent-ils en se prosternant.

« Vous pouvez vous assoir » affirma le Roi Eynard.

Il n’y avait aucun moyen de deviner que l’un des trois hommes étaient le Roi si on ne l’avait pas déjà vu auparavant. Il s’assit devant eux.

« J’espère que le choix de l’endroit ne vous a pas déplu » déclara le Roi, un sourire courtois aux lèvres.

L’un des hommes répondit avec un fort accent étranger :

« Non c’est parfait, majesté. C’est discret, c’est ce que nous recherchions en évitant une rencontre dans la cité royale »

« Très bien, commençons alors. Nous parlons de trente milles kilogrammes de Lancère, confirmez-vous ces quantités ? »

Un bruit sourd se fit entendre à l’extérieur du bâtiment. Le Roi se retourna vers ses hommes, le regard inquiet. Il n’avait pas l’habitude de sortir de la cité royale mais cette transaction était cruciale. Le lancère était un métal rare et cher et le commerce de celui-ci était fort lucratif. Il était non seulement utile contre les Kaaïns, mais aussi contre des adversaires humains. Il ne fondait pas même dans des flammes. Forger des armes de lancère était un art à part entière.

Un de ses hommes sortit de la pièce pour vérifier si tout allait bien. Le Roi n’avait pas de raison de s’inquiéter. Personne en dehors de ses plus proches conseillers ne savaient qu’il était là. Il se retourna vers ses interlocuteurs attendant toujours une réponse.

« Comme je l’ai dit à vos conseillers : cinq-cents carrosses entiers. » répondit le même homme.

« Quel prix demandez-vous ? »

« Le prix de votre tête. » répondit une voix derrière lui.

Le Roi se leva et pivota avec une rapidité impressionnante. Il brandit son épée sur du vide. Il n’y avait personne, pas même son deuxième garde. Il se retourna encore une fois et eut un haut le corps : il vit ses deux interlocuteurs morts sur leur chaise, du sang dégoulinant de leur crane. C’était un piège. Il devait sortir de la salle et vite. À peine eut-il atteint la porte, qu’il vit surgir de nulle part cinq personnes : deux femmes et trois hommes, vêtus de longues capes encapuchonnées.

« Qui êtes-vous ? »

« Au nom de Drey Rothfuss et de tous les innocents qui l’ont précédé… » dit un des hommes.

« A jamais, Majesté. »

Il sentit soudain une épée transpercer son dos. Les cinq s’approchèrent et le poignardèrent à leur tour. Tous disparurent dans les airs avant même qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit. Il s’écroula sur le sol, incapable de se tenir debout.

Il resta là longtemps, gisant dans l’agonie. Puis l’obscurité l’envahit.



Fin.

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