Chapitre 18H: mars 1770 ⚠

3 minutes de lecture

Célestin m'imposa de me voir accompagnée de Chocolatine chez Camille, pour ne pas que je fasse de bêtises. Je demandais à ce qu'on l'habille bien, loin de son tablier de toile habituel, pour bien paraître auprès d’elle. Cependant, les seuls habits disponibles étaient ceux de Marguerite et cela me dégoûtait trop de voir porter les vêtements de ma chère tante par une sorte de singe qui risquerait de les salir. Je demanda donc à ce qu'elle reste en tablier.

Je pris la voiture, comme nous n'avions plus de cocher, je dirigeais le cheval, qui appartenait à Célestin avec habitude pour me rendre chez ma sœur. J'avais une certaine appréhension, mais aussi une certaine hâte, de voir son fils.

Chocolatine avait l'air enjouée de sortir de son quotidien, mais je la prévenais, elle devait rester à son statut d'esclave et ne pas s'immiscer dans ma relation avec ma sœur. Une fois arrivée, je descendais de mon siège culminant, et montais vers l'appartement de Camille.

Je frappais une fois, en ayant bien pris soin de prévenir Chocolatine de rester en arrière. Auguste m'ouvrit, et me permis d’entrer. Tandis qu'il allait s'en retourner vers son bureau, il m'informa, sans attendre que je pose ma question.

— '' Camille est sortie se promener avec l'enfant.

Auguste disparut ensuite de ma vue. J'attendis peut-être vingt minutes sur le fauteuil le retour de ma sœur, quand elle arriva, tenant son enfant d’un bras, sa besace qui lui tombait de l'épaule de l’autre.

Je me levais.

— '' Voulez-vous que je vous aide ?''

Elle ne me répondit pas. Je préférais insister.

—''Vous m'en voulez toujours ? ''

—''Je suis occupée, là, et puis parlez moins fort, le fils dort.

—''Vous n'êtes pas obligée de me répondre sur ce ton, si vous êtes de mauvaise humeur, reposez-vous ou ressortez prendre l'air.

Apparemment, elle m'en voulait toujours. Je n'étais pourtant pas décidée à abandonner. J'avais ma technique.

Elle alla recoucher son fils dans son berceau, et se mit aux fourneaux. J'en profitais pour l'interroger.

—''Quand naîtra-t-il ?

Elle eut l'air d'hésiter, puis elle chuchota.

—''A la fin de l'été si tout va bien. Je ne l'ai pas encore dit à Auguste.''

—''Qu'attendez-vous ?''

—''Je comptais lui dire prochainement, mais rien ne presse. Vu sa réaction quand je lui avais annoncé ma première grossesse, je préfère attendre.''

—''L’avait-il mal pris ?''

—''Disons qu'il s'en fichait un peu, au lieu de... Je ne sais pas moi, sourire, ou m'embrasser, il avait hoché la tête et était retourné dans son bureau.''

—''Sans doute une fois partit avait-il sauté de joie ? Je crois qu'il n'ose pas tout simplement afficher ses émotions, mais il aime son fils, j'en suis sûre.''

—''Je n'en doute pas, mais c'est juste que...

—''Quoi ?''

—''C'est difficile de le dire, mais comme vous le savez, je n'ai jamais été très proche des enfants. J'aime mon fils comme n'importe quelle mère, mais parfois je m'en passerais bien. J'ai mal au dos, au ventre, lors de mes grossesses, je galère avec le fils qui pleure la nuit, qui a de la fièvre, qui régurgite le lait de sa nourrice et l'accouchement est un supplice. Quand je vous demande de m'aider, je ne vous prends pas pour mon souillon, jamais je n'aurais pensé que vous le prendrez de cette manière.

—''Ne vous en faites pas, je vais vous aider. J'ai été bête, je sais bien que vous ne me prenez pas pour votre bonne.''

La réconciliation tant attendue arriva, elle m'embrassa rapidement sur le front, et retourna à sa cuisine. Comme Auguste fils manifesta sa colère du loin, je le récupérais pour le prendre un temps sur mes genoux.

Après que j'eus dressée la table pour trois personnes, Camille me reprit.

—''Auguste mange avant. Mettez la table pour une seule personne. Vous n’allez pas prendre votre dîner maintenant ?''

Ma sœur voyant mon étonnement, m'expliqua.

—''C'est toujours comme ça que je fais, parce qu’il prend son souper très tôt et que je n’ai pas forcément faim. Nous mangerons un peu plus tard, mais si vous avez vraiment l'estomac vide, vous pouvez manger avec lui…''

— '’ Ça ira. ''Lui répondis-je peu encline à dîner avec son mari.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Lanam ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0