Chapitre 6 : Kyrie Eleison
~ Le soleil foudroie l'horizon de son zénith, la chaleur torréfie l'air. Le vent réclame au loin la pluie et l'ennui brûle la peau. Il pleut sous les hommes des ombres gigantesques et lui, il observe tout depuis le balcon de l'église.
Était-il venu prier avant de s'en aller où parce qu'il se sentait obligé de quelque chose ?
Lassé de toute cette effervescence, il se sentait ramolli, comme bercé par l'air. Ses lèvres sèchement craquelées demandaient de l'eau et le pardon.
Il se demandait si l'ombre du soleil, c'était la nuit où le cœur des hommes ?
Il se demandait pourquoi personne ne l'aimait vraiment et que partout ou il allait, on lui réservait toujours la solitude.
Dans les bars, personne ne le remarquait, dans la rue, des fois, il avait même l'impression que les gens lui passait à travers.
Il avait beau tout donner, être le plus gentil, le plus attentionné, tout ce qu'il aimait finissait par lui échapper.
Il a demandé le père, il a montré du doigt confessionnal.
Mon père : "Je suis bien ici, mais je ne suis pas là, je n'ai envie de rien. Je m'ennuie, mais je ne veux pas bouger. J'ai l'air vif, mais en fait, je me suis refroidi. Je crève la dalle des jours heureux, de nous tous libres, moi et mes frères, torses nus dans la rue. Jeunes et stupides... Tout ce que je sais, tout ce que je ressens, c'est cette envie de retourner entre les mains de mon enfance et j'ai mal " susurra-t-il avant d'essayer d'être calme.
Au prêtre de répondre " Que voulez-vous vraiment ? "
Kuro s'exclama : "Je veux le pardon ! "
Au père : "Qu'avez-vous donc fait ? "
~ Ensuite survint un silence long et interminable, glacial, presque sidéral, c'est ce silence qui s'échappait des gens trop seuls, on savait toujours qu'ils avaient trop à dire.
C'était le silence de ce que le cœur refuse de dire lorsqu'il respecte au lieu d'aimer, de ce qui se passe dans la forêt derrière la montagne et dont personne ne sait rien.
Le silence est le filtre du bruit, c'est le domaine des dieux, des sentiments plus forts que la musique, des pleurs immergés dans le cœur, des souffrances qui ne se voient pas et qui déchirent les entrailles. Une histoire raconte que le silence est tombé du ciel un jour de pluie après le bruit de foudre. ~
La vérité déchira la honte : "J'ai tué, j'ai violé, j'ai blasphémé, j'ai fait tout ce qu'il n'y avait pas à faire. Toute cette souffrance autour de laquelle je me suis construit, ces jours vides qui m'ont fait tomber dans la peau de qui je suis. Les cigarettes, la drogue, la pègre et les partis de haine, les comptes, l'armée, j'ai déserté ".
"J'ai envoyé une lettre à l'enterrement de ma mère parce que je ne voulais plus jamais revoir ma famille".
"J'ai été un homme dans la ville, un enfant trop tôt dans la rue"
"J'ai été conscient de tuer."
"J'ai commis des infamies, mon territoire était la nuit et tout ce que l'on pouvait violer."
"J'ai déserté l'armée et j'ai retourné ma veste, j'ai pillé et j'ai tué, j'ai tellement de sang sur les mains, si vous saviez... Des fois, je me noie dans le mien quand je dors ¡ "
Il sortit, craché par la honte et le silence criminateur. Pauvre désespéré de Gustave Courbet ¡
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