Première Lettre à Ao
Cher ami, le nouvel an est si proche. Je me demande ce qu'elle me réserve et pourquoi je suis parti. Puis, tu sais, je viens juste de rentrer au bercail. Cette année, je ne compte pas vraiment faire d'efforts et je n'attends rien. J'ai toujours su que je ne serai pas quelqu'un de grand, en tout cas, pas un bon citoyen. Je suis médiocre et nul, vraiment vivant seulement un jour sur deux. J'ai repris les mauvaises habitudes, l'alcool, le tabac, les maisons closes et l'automutilation.
Me voilà maintenant perdu au fond d'un mois de décembre.
Je ne fais jamais rien d'intéressant, rien de spécial. Je vis juste.
La vie passera par tout, s'arrêtera au bord de l'éternité, mettra un pied dehors comme pour tâter l'horizon puis continuera sa course à jamais. N'est-ce pas ?
C'est pourquoi je suis si pressé de vivre, les horloges me rappellent la mort et que je dois vivre maintenant.
Et des fois, nous pensons vivre, mais nous ne sommes que vécus. Vécus par le temps qui conjugue une partie de l'univers au je, au tu, au nous. On se prends la tête et on se fait le centre du monde.
Moi en ce qui me concerne, je ne crois pas aux bonnes choses, ni à la chance. Je n'attends rien, je ne crois pas au destin. Cela me soulage de ne pas espérer, de ne pas vouloir.
Adieu, je ne compte pas revenir mais ne te sens pas seul, parce que moi, je t'ai au fond de mon cœur. Demain, j'irai me balader à l'aube, pour me rafraîchir et un peu revenir à la vie. Une sorte de nouveau départ...
Je t'écrirai dès que je pourrai.
A toi, Mon frère.
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