Ouvre ton cadeau

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Les Consortiums demandèrent aux Machines de produire à la place de l’Homme.

Évangile selon l’Algorithme, 1-6.


Le bureau d’Angelo ressemblait à un tableau de Jackson Pollock en trois dimensions. Une version macabre. Il y avait du sang partout. La tête de mon ami avait éclatée, comme le ferait un fruit trop mûr tombant d’un arbre trop haut. Son contenu avait éclaboussé les murs, le plafond et le sol, jadis d’un blanc immaculé, de substances blanchâtres, rosâtres et noirâtres. Au milieu de cette composition malsaine, l’équipe du Ministère de la Sécurité de l’Etat s’affairait silencieusement comme des automates privés de parole. Le Guoanbu ne traînait pas.

J’avançai avec peine. Une mauvaise nuit, mon état de choc, et la combinaison de protection intégrale, qu’on m’avait demandé de revêtir avant d’entrer, ne facilitaient pas les choses. Mon corps était parcouru de frissons et mes mains tremblaient. Caféine mise à part, je n’avais rien pris depuis hier. Ni tranZ, ni boosT, ni relaX. Je me souvins que ma boîte de médocs était dans une de mes poches, sous la combinaison, hors d’atteinte. Pourquoi en avais-je envie à ce moment précis ?

La lumière trop vive brûla mes rétines et le silence relatif qui régnait sur les lieux me sembla assourdissant. L’odeur était écœurante, épaisse et collante. Elle traversait le masque de protection qui recouvrait ma bouche et mon nez. On aurait pu l’attraper. Totalement désorienté, j’eus du mal à réaliser que le corps décapité qui reposait sur le bureau en fibre de carbone blanc était celui de mon ami. Le haut de son fauteuil à oreillettes avait été pulvérisé. Derrière lui, la grande surface vitrée donnant sur les alentours semblait étrangement intacte. Seul un petit rond parfait et plus clair que le reste signalait l’entrée du projectile.

C’était pour cela que Lena Dwarcolovna avait cherché à me joindre un bonne partie de la nuit.

Ce matin, j’avais d’abord nettoyé le vomi qui avait séché sur ma table basse. J’avais pris ma douche et bu deux cafés. J’avais fait tout cela sans l’aide de Tom. Je n’acceptais pas qu’il soit dans ma tête. Comment le pourrais-je ? Moi, le cul-plat devenu un augmenT à mon insu.

Je rappelai l’agent chef Dwarcolovna. Peut-être parce que j’avais besoin de m’occuper l’esprit, ou parce qu’il devait me rester un reliquat de conscience professionnelle. A moins que ce fut un pressentiment. Je ne saurais pas dire.

“Je vous attends dans le burrreau de votrrre patrrron au plus vite !” s’était elle contentée de me dire. Ni formule de politesse, ni explications.

Vingt minutes plus tard, j’étais devant ce qu’il restait de mon ami.

Un roulement de tambour me sortit de mes pensées.

- Il est morrrt surrr le coup !

“Sans blague”, pensai-je. “En voilà une info !” Mon regard resta figé sur le corps de mon ami. J’avais une boule dans la gorge. Je m’envoyai un post-scriptum mental “Ne pas vomir devant la dame ça lui ferait plaisir ! En plus tu portes un masque !”

- Vous êtes là en temps qu’ami ou en tant que rrrenifleurrr ?

- Les deux mon colonel ! Répondis-je sans réfléchir, et avec l’agressivité d’un mari découvrant qu’il est cocu. Vous m’avez appelé pour que je vienne. Vous avez déjà oublié ?

Lena Dwarcolovna n’avait pas de masque. Cela devait, sans doute, lui créer trop de buée sur l’objectif de sa neuroCam. Elle m’adressa un sourire contrit d’augmenT compatissant. Un rictus qui me donna envie de la frapper. Une grimace qui me renvoyait à la figure ma pauvre condition de cul-plat. Elle plissa son unique œil pendant que sa neuroCam faisait le point. “A quelle vitesse mon coeur battait-il ? Etais-je en train de craquer ? Oui sans aucun doute ! Allais-je vomir ? Peut-être !”

Mais qu’est-ce que je me faisais comme idée ? Elle devait être au courant pour mon servCom. Elle savait que j’avais ce truc dans le crâne. Elle devait bien savoir que je n’étais pas un cul-plat mais un augmenT comme elle. Alors pourquoi ce sourire ? Bon sang encore ce tourbillon de pensées. Ne pas se laisser déborder.

- Balle autoguidée EXACTO. Tirrr longue distance depuis l’immeuble Le Magnifique. C’est ce qu’il y aurrrait de plus logique pour un tirrr pareil.

Le Magnifique ? Mille deux cent mètres à vue de nez. Sacré distance pour un tir de précision. Mais avec un projectile EXACTO pas besoin de s’y connaître. Il faut juste savoir tenir un fusil et viser la cible. L’autoguidage fait le reste, pensai-je. Mais ce matériel il fallait quand même pouvoir se le procurer. Ce n’était pas à la portée du proD lambda.

- Du matériel de pointe. Vous avez collecté des Data ? Demandai-je.

- Non. Plus rrrien. On a tout effacé. Cela semble êtrrre à la mode ces derrrniers temps.

- Les mauvaises habitudes s’installent très vite il paraît.

Elle sourit. Elle pouvait avoir un beau sourire. Elle aurait pu être belle s’il n’y avait pas eu cette neuroCam.

- Vous n’avez pas rrrépondu à mes appels hierrr Monsieur Sirrrce.

- Je n’ai pas de compte à vous rendre Agent Dwarcolovna.

- Agent-chef je vous prrrie. Peut-êtrrre sur vos enquêtes Rrrenifleurrr, mais surrr les miennes vous devez me rrrendrrre des comptes. Alorrrs je rrrepose ma question. Pourrrquoi n’avez-vous pas rrrépondu quand je vous est appelé hierrr ?

Pas un muscle de son visage ne bougeait tandis qu’elle me dévisageait avec intensité. Une lionne n’aurait pas regardé autrement une antilope avant de lui bondir dessus. Il n’y avait plus ni lion ni antilope sur notre planète, mais j’avais vu pas mal de vieux reportages sur le sujet.

- Je dormais. J’étais fatigué. Alors je me suis couché tôt. Ça vous va ?

De toute façon pourquoi me posait-elle ces questions ? Elle n’avait qu’à consulter les Data.

Je me souvins alors de Lydia.

- L’épouse de Monsieur PERADA est-elle au courant ? Repris-je.

- Oui. Mais nous n’avons pas eu à lui dirrre. Un message automatique lui a été trrransmis via le strrraphone de votrrre patrrron au moment prrrécis de son décès. 00:01:11.

Par quel miracle la chose avait-elle été possible ? Comment Angelo aurait-il pu connaître l’instant précis de sa mort ?

Je tentai de jouer l’impassible.

- Que disait le message ?

Léna pris quelques secondes avant de me répondre. Le temps pour sa neuroCam de faire plusieurs mises au point.

Je me demandai, si comme nous, les gonzes du Guoanbu portaient un servCom dans le crâne.

- Le message de Monsieur Perada était un message d’adieu à sa femme : “Lydia je t’aime. Mon Bébé rrrose n’oublie pas d’ouvrrrirrr ton cadeau. Parrrdonne-moi. Adieu.”

Il me fallait un plan.

Primo : ne rien montrer.

Deuxio : contrôler mes réactions.

Tertio : collaborer, du moins faire semblant.

Ce message n’était pas que pour Lydia.

Je passai directement au point trois.

- Agent-chef Dwarcolovna, je vous apporterai toute l’aide nécessaire. Angelo était mon ami avant d’être mon supérieur hiérarchique, déclarai-je. Surtout ne pas être trop obséquieux, cela paraîtrait suspect. Mais Madame Perada va avoir besoin de soutien, et je souhaite y aller.

Je n’attendis pas son autorisation. Je traversai la pièce comme si elle tanguait. Il fallait éviter les éclaboussures de sang indiqués par de petits marqueurs en plastique jaune. Je pouvais presque sentir, sur mon occiput, la neuroCam de Lena tenter de lire mes pensées et détecter mon mensonge.

Je n’avais pas prévu de rendre visite à Lydia. Pas pour l’instant. Je rentrai chez moi.

J’avais mis le cadeau d’Angelo dans le tiroir du meuble me servant de vide poche, à l’entrée de mon appartement. Le seul meuble qui me restait de mes parents. Mon ami avait réussi à le récupérer et à le stocker chez lui. Je l’avais récupéré plus tard quand, quelques mois après l’accident, j’étais enfin sorti de l’hôpital.

La boîte était toujours là, attendant sagement que je la délivre de son costume en papier. Je ne pouvais pas parler de papier cadeau. Angelo s’était servi d’une vieille note du Consortium sur laquelle il avait griffonné pendant certain de ses appels. Des petits dessins géométriques qu’on fait à la vite et machinalement pendant que votre interlocuteur vous parle. Un emballage fait à la va-vite.

Je m’assis sur le canapé et me mis à le déballer. L’odeur du désinfectant, utilisé le matin même, flottait encore dans l’air.

Le paquet contenait une petite boîte en bois d’assez belle facture. Sur le couvercle un post-it avait était collé avec un court message écrit en lettres capitales. Je reconnus l’écriture de mon ami maintenant décédé.

Sa signification me parut pour le moins énigmatique : “Tais-toi, ouvre la boîte, active l’appareil. Fais-moi confiance. Ne te pose pas de questions. Fonce !”

Intrigué et impatient je l’ouvris sans hésiter.

Un appareil carré en plastique noir imprimé me fixa de son oeil unique. C’était certainement l’appareil le plus banal qu’on puisse imaginer. Des surfaces noires et lisses sans fioritures, sans inscription, un seul bouton d’allumage. L’objet était plutôt léger. L’intérieur devait contenir quantité de nanocomposants . Le bouton d’allumage était facilement repérable sur la droite de l’appareil. Il me rappela l’appareil que j’avais vu dans le bureau d’Angelo lors de notre dernière rencontre. Le hérisson en plastique imprimé que j’avais vu était bien plus volumineux.

Je l’allumai. Un sifflement à la limite de l’ultrason annonça sa mise en route. Je sortis délicatement l’appareil de la boîte. Il restait froid au toucher. Seule une légère vibration et le clignotement du bouton d’allumage indiquaient que l’appareil était en marche.

En retirant la machine, je pus voir une petite enveloppe en papier, carrée elle aussi, au fond de la boîte en bois.

Je la saisis aussi délicatement que je pus, comme un enfant recevant son premier billet de 1000 ren.

Je n’eus aucune peine à reconnaître au toucher la présence d’un nanoS à l’intérieur.

Sans reprendre mon souffle, j’insérai le nanoS dans le lecteur intégré à un des accoudoirs de mon canapé.

L’écran mural s’activa automatiquement et Angelo apparut. Il était assis dans son bureau aussi ébouriffé que le matin où il m’avait sorti du lit. Il portait les mêmes vêtements. Il avait dû se filmer ce jour là. Les Data, permettant de préciser le contexte du message, s’affichèrent en gras dans le bandeau latéral réservé aux données.

Oumane, secteur 1 , Tour La Splendide

Dimanche 9 janvier 2033 , 01:27:36

Bureau d’Angelo Perada, Responsable du Service d’Enquête du Consortium

Durée du message : 6 minutes 02 secondes

(Angelo Perada est assis dans son fauteuil à oreillettes. Il fixe une caméra posée sur son bureau)

Waldo mon ami. Pardonne moi. Les choses m’ont échappé depuis le début, depuis l’accident de tes parents. Je te prie de me croire j’ai cru bien faire.

Je ne sais pas de combien de temps tu disposes avant que les types du Service d’Ordre te tombent dessus. Dès que l’Algorithme se sera aperçu que tu brouilles les Data, les analystes vont chercher à savoir pourquoi et le SOC va te filer le train. (Sourire gêné d’Angelo Perada)

Je me suis réveillé Waldo, alors j’ai aussi voulu te réveiller.

Pour moi cela s’est passé de manière totalement fortuite.

Tu t’en souviens peut-être, je t’avais parlé de ce brouilleur de contrebande que nous avions trouvé il y a quelques mois. Au départ, nous pensions que c’était un moyen pour les improDs d’éviter le recensement et le fichage, d’échapper aux Data et à l’Algorithme. Et puis nous avons commencé à nous rendre compte que de plus en plus d’appareils du même genre étaient trouvés. Nous les trouvions sur des improDs mais aussi sur des proDs. Au départ, nous nous sommes contentés de les détruire, avant de chercher à comprendre comment ils fonctionnaient. Nous ne savions pas comment ces appareils de contrebande parvenaient à brouiller la collecte de Data. En tant que responsable du SEC j’ai voulu assister à tous les tests.

Au bout de quelques semaines d’exposition aux ondes diffusées par les brouilleurs, j’ai commencé à ressentir des effets que le Consortium pourrait qualifier d’indésirables. (Angelo Perada boit un verre d’eau).

Indésirables est un euphémisme. En effet, avec les deux techniciens nous nous sommes rendus compte que nos pensées, nos émotions se modifiaient. Nous recommencions à nous poser des questions d’ordre moral. Nous redécouvrions que nous avions un regard critique. Nous nous sommes rendus compte que nous éprouvions désormais du dégoût envers le Consortium et toutes ses conneries qu’on nous sert chaque jour sur les Data et l’Algorithme.

Un jour, lors d’un énième test, nous avons pris conscience de la véritable nature du servCom. (Angelo Perada se rapproche de la caméra et pose sa tête sur ses mains en prière).

Les serVcom ne sont pas les gentils “ordinateurs serviles” que la propagande nous vante. Ils ne sont pas dans nos strapphones et autres gadgets à la con. Ce truc là est dans notre tête, directement relié à notre cervelle. (Le visage d’Angelo Perada s’empourpre. Il prend une profonde inspiration et soupire longuement).

Pourquoi on ne s’aperçoit de rien me diras-tu ?

Nous pensons que le servCom est couplé à un dispositif qui leurre le cerveau du porteur. Ainsi, l’hôte n’a pas l’impression d’être parasité. Nous l’avons appelé inhibiteur.

Un des techniciens en est arrivé à la conclusion que les ondes diffusées par les brouilleurs devaient finir par cramer l’inhibiteur du servCom. (Angelo Perada reprend sa position initiale dans le fauteuil. Son visage est moins rouge.)

Je me suis alors posé un certain nombre de questions Waldo. Ces brouilleurs ont-ils été conçus pour détruire les inhibiteurs délibérément ? Ou était-ce juste ce que l’on pourrait qualifier d’effet secondaire ? Qui est à l’origine de ces brouilleurs ?

Avec les deux techniciens nous avons bien-sûr décider de faire comme si de rien n’était. Nous devions paraître les mêmes, après tout les servCom continuaient de fonctionner normalement et transmettaient les Data à l’Algorithme dès que les brouilleurs étaient éteints. Je dois dire que nous avons parfaitement joué la comédie.

J’ai décidé de mener l’enquête pour trouver qui pouvait être à l’origine de ces brouilleurs. Je n’étais pas certain d’y parvenir mais la chance a été de mon côté Waldo. Ce serait trop long de t’expliquer ici, mais j’ai fini par trouver. C’est Erika Vyltmöss, aidée par Abel Montrivaje qui sont à l’origine de tout ça. (Angelo Perada saisit son verre et boit une nouvelle gorgée).

Mais on n’abuse pas l’Algorithme éternellement et des changements dans les Data ont mis la puce à l’oreille des analystes qui ont tout remonté aux Pontifes. Les deux techniciens qui m’aidaient ont disparu.

Sachant qu’ils ne tarderaient pas à comprendre et que mes jours deviendraient alors comptés, j’ai décidé de te réveiller.

Pendant deux semaines, chaque jour, à chaque fois que tu venais dans mon bureau je t’ai exposé au rayonnement d’un super brouilleur que nous sommes parvenus à reconstruire. Nous en avons construits d’autres. Si tu as bien suivi les consignes dans ton cadeau, tu en utilises un actuellement. (Angelo Perada affiche un aire satisfait).

Il fallait que je protège également Erika Vyltmöss, et que je la protège de toi. Car tu devais la tuer Waldo. Je te rassure, sans que tu en sois conscient Waldo car la merde que tu avales tous les jours depuis deux ou trois mois te transforme en machine obéissante. Un nouveau moyen inventé par le Consortium pour nous enlever nos dernières bribes de libre-arbitre.

Alors je me suis servi de toi Waldo. Ne m’en veux pas, je t’en prie.

J’ai réussi à t’assigner une autre cible. C’était plus simple qu’il n’y paraît. Quand tu es sous tranZ tu es facile à reprogrammer. Excuse-moi pour cette expression malheureuse mon ami. Je t’ai demander de tuer Abel Montrivaje, une diversion, un sacrifice nécessaire, pour gagner du temps. Je savais que tu étais proche du réveil. Et si tu continue de visionner ce message alors je ne me suis pas trompé.

Parallèlement, j’ai essayé de contacter nos frères d’armes, ceux de la section Fantôme, où du moins ce qu’il en restait. Je t’avoue ne pas avoir été très chanceux en la matière. Je n’avais que Blanche-Neige sous la main. Pour les autres, mystère. Quentin ne porte pas de servCom, il a été facile à convaincre. C’est lui qui m’a conseillé d’adjoindre Elvis au groupe. Tu ne pourras pas agir seul Waldo.

C’est à toi de jouer mon ami et de finir ce que j’ai commencé. Erika Vylmöss sait beaucoup de choses. Elle est donc en grand danger. Tu dois la sauver avant qu’ils la liquident.

(Angelo Perada se rapproche de la caméra. Il parle plus fort et plus vite).

Ne traîne pas Waldo. Quitte ton appartement au plus vite et planque toi. Tant que ton brouilleur est activé ton servCom ne remonte aucune données. Souviens-toi que tu es un augmenT désormais. Ton servCom reste très utile.

Prends avec toi tous tes nanoS et efface toutes les données résiduelles que tu peux.

Adieu mon ami. (Clin d’oeil à la caméra).

Fin du visionnage

Merci de votre attention

J’étais figé devant l’écran redevenu noir. Interdit.

Je me laissai aller en arrière sur le dossier de mon canapé et je fermai les yeux. C’était une bien étrange journée.

L’appartement était redevenu aussi silencieux qu’un tombeau égyptien. Je dressai l’oreille comme un chien aux aguets. Pas de crissements de pneus dans la rue, pas de sirènes. Aucun ramdam. Les analystes du Consortium n’avaient encore rien remarqué dans l’immense flux quotidien des Data.

Je me repenchai sur la table. Le message d’Angelo était clair : “Ne te pose pas de questions. Fonce !”

Je me redressai. J’actionnai la commande d’éjection manuelle du nanoS de mon lecteur. Je rangeai le tout dans la petite boîte en bois et me dirigeai sans traîner vers mon placard pour y récupérer le maximum d’affaires.

- Tom.

- Oui Waldo.

- Efface toutes les données résiduelles qui peuvent traîner dans les appareils de l’appartement.

- Dois-je soumettre l’autorisation à l’Algorithme Waldo ?

- Non plus d’autorisation désormais.

- Bien Waldo.

Étrangement, cela me fit du bien de reparler à mon servCom. C’était comme retrouver un vieil ami avec qui je m’étais fâché. En revanche l’entendre m’appeler par mon prénom me dérangea quelque peu. Pour qui se prenait-il ? C’était mon servCom, pas un ami.

- Tom.

- Oui Waldo.

- Prépare la robocar et isole le trajet le plus court vers l’hôtel Le Fidèle.

- Bien Waldo.

- Au fait Tom.

- Oui Waldo.

- Appelle-moi Monsieur.

- Bien Monsieur.

En moins de dix minutes j’avais récupéré l’essentiel : quelques fringues et affaires de toilette, l’intégralité de mes nanoS, mon fusil et ma machine à café.

Après avoir fourré le tout dans la robocar, je m’avalai deux boosT. Il valait mieux ne plus toucher au tranZ jusqu’à nouvel ordre. Maintenant que j’avais retrouvé le contrôle j’avais intérêt à ne plus le lâcher.

Je commandai l’ouverture de la porte du garage et me préparai à un assaut des membres du Service d’Ordre du Conso. La rue était vide. Seule la lumière m’attaqua avec sa violence habituelle.

Après avoir affiché sur le tableau de commande l’itinéraire que Tom avait retenu pour Le Fidèle, j’activai le pilotage manuel de la robocar.

Je n’avais pas de temps à perdre si je voulais sauver Erika Vyltmöss.

- Fin de la première partie -

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