26* PETITE SEPARATION.
Le jour J est enfin arrivé pour Solveig, mais
contrairement à ce qu’elle pense depuis
l’annonce du départ, ils partent en journée et
non de nuit. Le rapport de son mentor a duré
plus longtemps que prévu, ce qui a retardé le
processus. Elle ne se doute pas une seule
seconde de ce qu’il se passe, et Trikon en a bien
conscience. Il compte bien endurcir cette petite
marquise comme un vrai assassin qui se respecte,
même si pour le moment, il la trouve bien naïve.
Solveig garde le sourire et ne peut s’empêcher de
regarder autour, imaginant un programme de titan,
sortant de la réalité. Il semble percevoir son
imagination débordante et pense devoir travailler ce
point-là avec elle, afin de rester discret à ce sujet. Elle
est si transparente au travers de ses émotions, sa
façon de parler, et semble n’avoir aucune limite de ce
côté-là. Ce n’est pas vraiment l’image que les gens ont
d’un assassin, même si ce n’est pas leur point de vue
qui l’intéresse. Ce qui le préoccupe c’est que si elle
laisse ses émotions transparaitre au grand jour,
n’importe qui peut s’en servir contre elle, et c’est un
grand danger pour sa personne et son entourage.
Solveig est si enjouée par rapport à son mentor,
mais ils donnent l’impression de ne pas être compatibles,
inquiétant certaines personnes quant à la réussite de
l’entrainement. Le grand-père de Natz a quelques
réticences également, voyant leur écart de personnalité,
mais il sait que cet assassin peut la rendre très forte,
encore faut-il qu’ils se supportent. Solveig se doute bien
que Trikon n’est pas un grand bavard, mais cela ne la
dérange pas car Anton n’est pas quelqu’un d’aussi
hyperactif qu’elle, ce qui ne les empêche pas d’être amis.
Elle imagine Anton a la place de son mentor et rigole toute
seule. Sans prononcer un seul mot, et se sentant visé, il se
demande à quoi elle pense. Semblant lire ses pensées, elle
lui explique qu’il lui rappelle Anton dans sa façon d’analyser
les gens.
A la différence c’est que son professeur a l’air beaucoup
moins sociable que son ami. Il lui dit que son entrainement
consiste à effectuer des quêtes furtives où elle se doit d’être
efficace, rapide et précise. Chaque mouvement inutile est
une fatigue supplémentaire qui peut être éviter afin de rester
opérationnel au maximum. Il affirme que ses efforts ne
seront pas vains et que le jour où elle reverra ses amis,
chacun d’entre eux auront leur progression fulgurante. Du
côté d’Anton, Astavia décide également de quitter le village
vers des lieux plus adaptés pour eux. Elle prévient alors sa
famille pour leur départ imminent. Ils prévoient donc une
bonne journée en perspective avant leur départ, ce que
redoute le professeur, sachant comment se passent leur
divertissement. Elle prévoit une grande fatigue au moment de
quitter le village. En effet cette famille est très dynamique et a
le don de mettre l’ambiance par tous les temps. D’où le
caractère très enjoué de Natz. Celui-ci s’étonne d’ailleurs de la
réaction d’Astavia, qui n’est pas très à l’aise à l’idée de sortir de
chez eux avec un débutant, bien sûr par rapport à elle.
Celle-ci assure que c’est le mieux pour former le meilleur des
élèves :
« - Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe tout d’un coup, ne
prends pas trop la grosse tête, tu débutes à peine en tant
qu’enseignante je te signale. se moque-t-il.
- Et qui c’est qui est venu me voir pour donner une chance à
son ami, pour l’aider à progresser hein ? ce n’est pas toi
peut-être ? alors même toi tu reconnais mes talents.
réplique-t-elle.
- Tu te plaignais à chaque fois de ne pas être sûre de pouvoir
entraîner quelqu’un, parce que mademoiselle ne se sentait
pas à la hauteur ! Maintenant comme par miracle tu as
changé d’avis ? Tu es vraiment sûre que tu y arriveras ? tacle
durement Natz.
- C’est méchant ça, c’est toi qui es venu me voir ! » réplique
Astavia, les larmes aux yeux.
Natz se rend compte trop tard qu’elle n’est pas si confiante,
et qu’elle essaie juste de se donner du courage :
« - Oh la boulette hi hi ! se moque le grand-père chuchotant
ses dires à son petit-fils.
- Oh ça va pleures pas, je te taquine, et c’est toi qui as
commencé. C’est vrai que je ne serais pas venu te voir si je
t’en croyais incapable. » se rattrape-t-il, en lui tapotant
nerveusement l’épaule.
Anton demande alors quel est leur lien de parenté, et
Natz affirme qu’ils sont cousin et cousine. Il lui chuchote
qu’elle est très mature au niveau des techniques et de la
façon de se servir de la magie, mais pour ce qui est de la
force de caractère, elle a encore plus de chemin à faire
que lui, ce qui amuse Anton. Celui-ci promet à son
professeur de faire de son mieux pour assimiler ses leçons,
changeant immédiatement son humeur. Anton a
l’impression de voir une petite fille innocente aux humeurs
changeantes, ce qu’il n’a pas remarqué une seule fois
depuis qu’il s’entraîne avec elle. Astavia décide d’en profiter
à fond, puisque de toute façon elle prévoit leur fatigue du
lendemain. Anton demande si c’est raisonnable et elle lui
confie vouloir se rendre à l’auberge la plus proche une fois
sortie du village, afin de s’y reposer, en lui conseillant d’en
faire de même, ce qu’il accepte d’office.
Maëlo vient de terminer son programme du jour, et il
fait encore grand jour. Ayant appris la nouvelle pour Anton,
il décide de remettre son intention de visiter les librairies aux
alentours pour plus tard, préférant s’amuser avec ses
équipiers. Surtout que le livre le moins cher coûte pas moins
de cinq pièces d’argent. Il passe par le lieu d’entrainement
habituel de Zia, mais celle-ci ne s’y trouve pas, et l’un des
barbares lui prévient qu’elle est toujours au village, c’est
juste qu’ils se sont déplacés à l’opposé :
« - Oh d’accord, si vous la voyez, vous pourrez lui dire
qu’Anton s’en va demain ? Du coup on en profite
aujourd’hui. » demande-t-il.
« - Ok, mais tu ne veux pas plutôt qu’on aille la chercher
là-bas ? » demande innocemment le barbare.
« - Houlà non, surtout pas malheureux ! Si elle s’entraine
intensivement là-bas, je préfère qu’elle ait finie. Il ne
manquerait plus qu’on la dérange dans sa progression !
Merci mais le mieux est de la prévenir pendant une petite
pause ha ha ! » s’exclame-t-il nerveusement.
Le barbare rit sans aucune gêne avant d’affirmer son
accord. Il lui assure de la prévenir au bon moment, en
souriant amusé. Maëlo rentre alors directement au lieu
des festivités. Il a tellement de professeurs différents
qu’il n’a nul besoin de sortir de ces lieux. Il arrive donc
vers Natz et Anton, puis commence à papoter comme
à son habitude, sans trop parler de son entrainement.
Il assure uniquement que tout se passe pour le mieux,
rien de plus. Natz assure s’entrainer en étant rémunéré,
et qu’il ne peut pas espérer mieux. Son mentor est sympa
et il n’y a pas de coup foireux entre eux. Anton espère
assimiler les leçons d’Astavia, en s’entendant avec elle le
long du voyage, sinon ça risque de devenir compliqué.
Natz lui assure que malgré ses allures de petite fille, elle
se donne toujours à fond dans le domaine de la magie.
Dans la soirée, Zia rentre couverte de boue et Natz
s’en moque demandant si elle a fait un combat de boue
contre d’autres filles. Elle lui tire tout simplement la
langue sans rien dire, allant directement prendre son
bain. Au retour, elle fait comme si de rien n’était et
papote avec ses amis, de tout et de rien. Elle commence
alors à s’empiffrer de toute la bonne nourriture exposée
sur une immense table :
« - Servez-vous, c’est fait pour manger, pas pour regarder
comme dans la vitrine d’un musée ! » S’exclame
joyeusement le grand-père de Natz.
Ils ne se font pas prier pour se mettre à manger. Zia
salive devant toutes sortes de plats de viande. D’une
bonne cuisse graisseuse cuite au four traditionnel,
remplie de sauce marinée pendant quelques heures
auparavant recouvertes de quelques céréales amenant
le craquant du plat. Elle remarque ensuite un plat d’un
mètre de long et de quarante cm de large, rempli de
morceaux de viandes de plusieurs créatures mélangées,
plus que comestibles. L’odeur toute aussi alléchante que
le visuel, hypnotisant Zia qui s’empresse de se servir de
ces mets aux airs succulents. Après une bouchée, elle
gémit de plaisir, passant aux bouchées suivantes, comme
si quelqu’un la manipule. Les légumes amènent de belles
couleurs, accompagnés de plusieurs épices aux multiples
saveurs. Les pâtissiers du clan se sont également donnés
du mal pour faire plaisirs aux convives, surtout que la fête
est tout ce qui est de plus improvisée. Pour le
divertissement, c’est un talent inné et chacun anime comme
il peut, exprimant la joie de vivre du lieu. Le lendemain matin
Astavia et son disciple se dirigent vers leur prochaine
destination, assez confiants.
Un groupe d’individus semble observer Solveig et
Anton depuis un bon petit moment, surveillant chacune
de leur progression avec attention. Pour l’instant rien ne
se passe à leur encontre, mais ils les suivent sans que
nos amis ne s’en rende compte :
« - Bien, ils se sont séparés. On aura plus de chance de
les capturer. dit l’un d’eux, assez costaud et semble
mesurer au moins deux mètres, ne laissant rien
transparaitre sous sa tunique mauve sombre.
- Qu’est-ce qu’on fait de leurs professeurs respectifs ? nous
n’avons aucune info sur eux. dit une autre mesurant un
mètre soixante-quinze, elle aussi couverte du même
uniforme.
- Peu importe, ce n’est rien d’autre qu’un pauvre assassin
déchu et un apprenti mage qui tente de se faire bien voir
parmi les plus grand. Rien de bien méchant. » répond le
premier interlocuteur de la bande.
Il a l’air de mesurer un mètre soixante-quatre et porte
un masque métallique de la couleur de la tunique, comme
ses deux autres compères. Il préfère envoyer des familiers
à leur place, pour tâter le terrain :
« - Ce n’est pas qu’ils font peur à voir, car nous sommes de
classes très élevées, et un assassin ne peut rien faire à
distance. Quant à cette jeune fille, ça se voit qu’elle n’a
jamais rien connue de la vie encore. Je suggère donc qu’on
envoie chacun de nous plusieurs familiers. Deux de chaque
pour les partager en deux, ce qui donne le résultat de trois
familiers par gamin. dit le plus petit.
- Merci pour ton calcul mais envoyer trois familiers pour
chacun d’entre eux aurait été plus simple. » rétorque la femme.
Il acquiesce disant que le résultat est le même. Ils
attendent quelques jours, pour mieux préparer l’effet de
surprise. Ils comptent les attaquer en même temps chacun
de leur côté pour les analyser en parallèle, et établir un plan
de capture infaillible, si leur victime ne se font pas avoir avant.
Déjà plus d’une semaine que Solveig est en compagnie de son
mentor sur les routes, et elle vient d’accomplir sa deuxième
quête. Trikon n’hésite pas à lui rapporter ses erreurs et ne fait
pas dans la dentelle. A chaque remarque, Solveig a l’impression
de se faire transpercer le corps par des flèches électrisantes :
« - Trop bruyante dans tes déplacements. Paniquer pour de
petites bestioles n’est pas digne d’un assassin. Quant aux
mouvements, la plupart reste inutiles et dangereux pour
toi-même. Tu as de trop grand mouvement et l’ennemi
risque de t’avoir facilement. Tu te laisses distraire beaucoup
trop rapidement. Tes lames doivent ne faire qu’un avec le
reste de ton corps. Tu hésites trop sur l’action que tu souhaites
entreprendre entre capturer, tuer, assommer ou autre. Tu ne
vaux pas mieux que tous les marquis qui augmentent leur
niveau sur un coup de chance. » dit-il sévèrement, après avoir
analyser la façon dont elle a accompli sa quête.
Il ne peut s’empêcher d’être gêné en la regardant,
ressentant sa déprime après avoir terminé d’exposer
son point de vue, et voir ses larmes couler le long de
ses joues :
« - Tu es dur quand même, c’est à peine ma deuxième
quête avec toi ! réplique-t-elle toujours avec ses larmes,
mais toujours souriante, ce qui étonne son mentor.
- Hum, néanmoins, c’est moins horrible que la première,
et tu te focalise mieux sur tes cibles. Ne perds pas cette
motivation et tu continueras à progresser. continu-t-il.
- Au moins il ne me dit pas que je régresse, c’est déjà ça.
J’espère qu’Anton ne deviendra pas comme lui. Même si
je préfère la franchise, il est super vexant. » se dit-elle
intérieurement.
Elle soupire et lui demande ce qu’ils vont faire maintenant.
Il lui répond alors qu’ils vont changer d’endroit, pour être
plus tranquille. En effet, il se sent observé depuis qu’il est
aux côtés de son élève, et se demande ce qu’ils veulent,
attendant patiemment qu’ils bougent. Un bout de chemin
plus loin, il demande à Solveig d’établir un petit camp de
fortune pendant qu’il s’absente, ce qu’elle accepte sans lui
demander d’explications. Elle se dit qu’il a ses affaires
personnelles, et que c’est déjà bien qu’il s’occupe de son cas.
Trois heures après son départ, des familiers sortent de nulle
part attaquant Solveig sans crier gare. Celle-ci esquive au
dernier moment et prend automatiquement du recul pour
voir la situation.
Trois grosses bestioles en ayant clairement après elle,
se dressent autour de celle-ci :
« - Je ne sais pas ce que vous me voulez, mais vous vous êtes
attaqué à la mauvaise personne mes cocos. assure-t-elle.
- Ha ha, si tu penses que ton tuteur va te sauver tu te trompes,
ça fait trois heures qu’il est parti et même s’il le voulait, il
n’arriverait pas à temps pour venir t’aider! dit le plus baveux,
sûr de ses paroles.
- Beurk… et je n’ai pas besoin de lui pour vous anéantir. Au
contraire, je peux faire ce que je veux en son absence hé
hé ! » réplique-t-elle, avec un sourire en coin.
Cependant, elle compte utiliser le plus possible ses talents
d’assassin, puisque son objectif actuel est de progresser en
ce sens. Ils lancent alors les hostilités en lui chargeant dessus
tous les trois. Elle arrive à esquiver et tente de riposter dès
qu’elle le peut mais, fatiguée de sa quête précédente, elle a
bien du mal à s’en dépatouiller. Après quelques petites
minutes, elle est très vite essoufflée, mais repense aux
conseils de Trikon qui lui apprend à se calmer malgré les
situations difficiles, et récupérer autant que possible son
souffle. Elle essaie alors de reprendre sa respiration, et une
fois que l’un des familiers l’attaque, elle le retient pour souffler
de la magie du feu en plein sur le museau de l’attaquant, avant
d’utiliser ses lames pour le faire disparaitre.
Elle s’étonne elle-même de sa prouesse, en même temps
que les deux autres familiers, mais se reconcentre rapidement,
se disant que ce n’est pas terminé. Elle n’hésite pas à respirer
fort pour reprendre son souffle, mais les deux autres rattaquent
différemment pour ne pas se faire avoir comme l’autre membre
de la meute. Il fonce alors sur chaque flanc de Solveig et
s’attendent à ce qu’elle saute en l’air pour les esquiver.
Malheureusement pour eux, elle reste sur place, se met en
défense et se prend de plein fouet leur attaque. Sur le point de
s’évanouir, elle s’égratigne le bout d’un de ses doigts, qui permet
de se réveiller rien qu’en appuyant sur un point précis. Reprenant
instantanément ses esprits, elle lance une grosse attaque
magique de combat rapproché sortant de son poignard gauche,
combinant la magie de l’eau et de la terre sur l’un des familiers
qui le fait disparaitre sur le champ.
Elle lance alors un sort de capture sur le dernier d’entre eux
et met sa lame sur le museau de celui-ci, le faisant trembler :
« - On la ramène moins là ! s’exclame-t-elle, essoufflée.
- Tue-moi qu’on en finisse ! réplique celui-ci, pas rassuré, mais
gardant sa fierté.
- J’hésite entre resserrer les liens petit à petit en rajoutant des
épines empoisonnées, ou te découper en petit morceau très
lentement, je me demande combien de temps tu vas tenir ! »
menace-t-elle, effrayant encore plus le familier.
Il ressemble à un loup-garou avec un mélange de vert, marron
et bleu foncé :
« - Tu n’as pas l’air sadique comme ça, mais ça craint… tu vas
vraiment faire ça à un familier ? demande-t-il moins
grossièrement.
- Je sais que les familiers de ton espèce sont des dures à cuire,
mais ils ne peuvent pas toujours tout encaisser non plus,
surtout quand il n’est pas question de force brute. Tu veux une
démonstration peut-être ? dit-elle en tirant un tout petit peu plus
sur les liens, resserrant à peine la technique, suffisamment
pour l’effrayer encore plus.
- Hey non… je sais très bien que je ne suis pas en position de
force, mais je te rappelle quand même que je suis juste un
familier hein, du calme. Tue-moi décemment au moins… »
s’étrangle presque celui-ci.
Solveig se dit que pour un simple familier, il lui a bien
fanfaronner en pleine figure au début. Mais elle ne compte
pas se venger sur lui, car les familiers sous contrat ne peuvent
pas désobéir à leur invocateur sous certaines conditions.
Elle soupire alors avant de relâcher un peu les liens, de
sortes à ne pas lui faire trop mal :
« - Dis-moi juste qui vous a envoyer m’attaquer, je sais que
ça, tu peux le dire, tu n'as pas d’excuse. » demande-t-elle,
reprenant son sourire habituel.
Il ravale sa salive avant de lui répondre :
« - Un groupe pas très net qui te surveille toi et ton ami
depuis que vous avez quitté Greencall. Franchement, je ne
sais vraiment pas ce qu’ils veulent, je sais juste qu’on devait
tenter de vous capturer, dans le cas échéant, ils observent
le combat pour vous jauger. » avoue-t-il.
« - Comment ils font pour observer ? demande-t-elle.
- Je n’en sais rien, tu peux toujours leur demander ! lance-t-il
sans hésiter.
- Oh d’accord, tu vois bien qu’elle ne compte pas te faire de
mal, donc tu te permets de cacher des informations utiles à
ce sujet. Je vois que tu as trouvé un nouveau maitre.
Malheureusement pour toi, ce n’est toujours pas le bon. Je
suis sûr que lui non plus n’a toujours pas réussi à exploiter
ton potentiel. » dit le mentor de Solveig, sortant de l’ombre.
Le familier est pétrifié en le voyant se rapprocher :
« - Ah ben tiens, tu étais là toi. dit simplement Solveig.
- Bien joué, tu t’en sors plutôt bien quand tu es à l’aise. En
revanche toi, tu n’es toujours pas du bon côté. dit-il en
s’arrêtant juste devant le familier.
- Chouette un compliment à graver dans les mémoires,
comment ça se fait que tu le connaisses ? » demande
Solveig.
Ignorant la remarque, il préfère répondre brièvement
à la question :
« - Longue histoire. En gros, j’ai éliminé son premier
invocateur, et je pense en faire de même avec le second.
Passe-moi tes liens magiques, il ne dit pas tout. dit le
mentor en tendant sa main vers son disciple.
- Wow non fais pas ça, il va me charcuter, ce n’est pas la
peine d’en arriver là. essaie-t-il de convaincre, tout nerveux.
- Désolée ha ha mais c’est mon mentor ! » annonce-t-elle
avant de lui confier les liens magiques.
Le familier s’imagine les pires horreurs à son encontre.
Un familier tué quel que soit la façon, retourne dans sa
dimension instantanément et ne peut être utilisé pendant
un certain laps de temps selon la catégorie :
« - Plutôt pas mal, ils ont l’air bien renforcés c’est bien. Je
t’apprendrais à en faire de meilleurs liens magiques. Alors
Vagor, tu fais des petites cachoteries ? dit en serrant bien
les liens dans sa main pour être sûr de ne pas lâcher prise
en cas d’attaque.
- Tu sais comment je suis Trikon, ce n’est vraiment pas la
peine de me torturer. Et je ne peux pas annuler le contrat
tant qu’il n’a pas fait quelque chose d’interdit. se défend le
familier.
- Donc c’est un homme. Autre chose ? questionne l’assassin.
- Il est dans une équipe de trois personnes pour le compte
d’un groupe pas très net comme je l’ai dit à ton disciple, je
n’en sais pas plus sur ce groupe, mis à part qu’ils s’infiltrent
un peu partout dans le monde sous différentes identités.
Ah oui, et ils recherchent des sphères malsaines pour je ne
sais quelle raison. Sérieux ne sois pas trop barbares cette
fois... » explique-t-il en stressant complètement.
- On verra. Est-ce qu’il y a des métamorphes chez eux ?
demande-t-il.
- Il me semble que oui, mais je ne connais pas leur quota. »
continu Vagor.
Il parle alors du peu qu’il sait de ce groupe mystérieux,
parlant de leur uniforme de ces trois personnes. Il assure
que tous ceux qui appartiennent à ce groupe détiennent
cet uniforme :
« - Pour les adeptes, c’est une autre tenue pour ne pas que
des gens comme toi ne remontent vers eux. explique-t-il.
- Comme moi ? demande Trikon en ricanant.
- Ha ha oui, comme toi, perspicace, tenace, et puissant…
ce n’est pas une critique… » s’exclame-t-il très nerveusement.
Après avoir entendu ce qu’il veut, il décide d’enfermer le
familier pour que l’invocateur ne puisse pas l’utiliser à
nouveau :
« - Attends, je dois quand même retourner dans ma
dimension au bout d’un moment sinon… commence Vagor.
- Avant que tu ne sombres complètement ? dit Trikon sur
un ton extrêmement sadique, donnant même des frissons
a Solveig, qui repense à l’enfermement de Kaiser.
- Tu vas vraiment faire ça à un familier ? demande Solveig
assez inquiète pour le sort du familier.
- Tu préfères qu’il tombe entre les mains d’un mauvais
invocateur ? Supposons qu’on le tue l’un et l’autre. Qui dit
que le prochain sera meilleur. » demande-t-il.
Trikon demande à Vagor combien de temps il peut
tenir sans rentrer dans sa dimension, avant de sombrer
dans les ténèbres. Il ne peut pas tenir plus de quinze jours.
Dans son cas, il vient de subir une défaite, donc six jours
maximums. Solveig assure que cela reste cruel, mais
l’assassin lui répond froidement que c’est comme ça et
que c’est la meilleure chose à faire :
« - Dans six jours il va sombrer et puis c’est tout ?
s’agace-t-elle.
- Sauf si on retrouve son invocateur, qu’on le neutralise
et prend possession de son familier. » dit-il calmement
en la regardant de nouveau.
Elle rougit, se rendant compte qu’elle s’est encore laisser
envahir par ses émotions au lieu de réfléchir, et accepte
ses conditions. De riches aventures en perspectives pour
nos amis. En quelques années, espérons qu’ils
deviendront très puissants.
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