Chapitre 6

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Deux semaines après notre déménagement, j'avais un déplacement sportif d'organisé. Mais même loin de lui, j'espérais pouvoir échanger quelques messages.

« Bonjour Mr,
J'ai un dilemme, dans le train, je me demande s'il est plus judicieux de vous envoyer des mails perturbateurs, de les envoyer à mon mari (qui a signé pour le meilleur et pour le pire, mais qui est parfois moins drôle) ou de dormir.
Quelle est votre opinion avisée ? », écrivai-je alors que j'attendais pour réserver mon billet.

« Bonjour Mme,
Je vote pour les mails perturbateurs !! »

En fait il savait comment me faire plaisir.

Alors pendant le trajet, j'eu le plaisir d'échanger quelques messages avec Paul.

À peine sortie du train, je me rendais au gymnase, mais le risque du sport, c'est la blessure. Et mon genou ne résista pas aux efforts et je me fis une belle entorse. Aux urgences avec un genou tout tordu, ma première angoisse fut de me retrouver longtemps en arrêt et surtout longtemps, loin de lui. Je commençais à comprendre l'importance qu'il prenait dans ma vie et surtout dans mon bien-être.

J'étais donc bonne pour une opération, mais en attendant, je pouvais quand même retourner au travail.

Je retrouvais donc Paul quelques jours après au bureau.

Égal à lui-même, il revenait à la charge pour Laura, même s'il savait que je n'aimais pas parler d'elle. C'était une discussion stérile, car sûrement insoluble, à moins que je fasse tous les efforts. Mais je crois au fond qu'il aimait jouer avec mes nerfs, je les compris plus tard.

« On n'avait pas dit qu'on arrêtait de parler de Laura », écrivai-je.

« Et si je veux la rencontrer ? ;) »

« Demande à Dieu, il a peut-être son 06 ! »

« Cher Dieu,
Puis-je avoir le 06 de Laura ?
J'ai été sage à l'école et j'ai bien travaillé », me demandait-il.

« Cher Paul, je crois que tu t'es trompé de destinateur.
Tu es tombé chez Lucifer.
Ici, on signe des contrats !
Veux-tu me vendre ton âme ? »

« C'est possible,
Tout dépends des conséquences derrière... »

Comme à son habitude, il glissait ces « ... » partout, sachant très bien la connotation qu'elle impliquait. Il n'était pas idiot.

« Plaisir immédiat et souffrance éternelle ☺ », répondis-je donc, fidèle au diable.

« Des fois, il faut savoir prendre des risques ☺ »

« Alors qu'es-tu prêt à Donner au démon ? »

« Pleins de choses ! »

« Il y a 7 péchés Capitaux.
Fait ton choix :
Paresse.
Avarice.
Colère.
Envie.
Gourmandise.
Luxure.
Orgueil. »

« Envie ou gourmandise ! Au choix ! »

C'était la première fois que j'avais envie d'avoir le 06 d'une fille. Mais je n'avais pas malheureusement celui-ci.

Nos échanges me laissaient une sensation étrange. Il cherchait à obtenir, par mon intermédiaire, les faveurs d'une jolie fille. Et en même temps, il me proposait à moi « le diable » de partager envie et gourmandise. Nous flirtions avec les limites, sous couvert d'une tierce personne. Nous flirtions tout court peut-être. Je ne mettais jamais senti aussi bien avec un homme. Souvent, mes filles me demandaient « pourquoi souris-tu maman ». Je leur disais « pour rien », alors que je savais très bien que Paul était le magicien, responsable de tout ce bonheur. Étonnamment, je ne culpabilisais pas, car j'avais seulement l'impression d'être en accord avec mes sentiments et j'avais encore la conviction que nous resterions toujours en surface, mais jamais en profondeur.

Nous avions commencé nos échanges par mails, mais il avait fini par me demander mon portable, ce qui facilita nos échanges.

Mais ma préférence allait toujours à nos discussions verbales. Et plus d'un mois, s'était déjà passé depuis cette première bière chez lui. Et même si j'avais eu le courage une fois, de l'inviter, j'étais toujours tétanisée, à l'idée de me jeter à l'eau, une deuxième fois.

Je recommençais donc le coup du regret :

« Ce soir, j'avais envie d'aller boire une bière et j'étais à deux doigts de te demander de m'accompagner et puis je suis rentré chez moi »

« C'est dommage !!
En plus, je ne fais rien ce soir »

« Le comble, c'est que la maison est vide »

« Tu aurais dû rester à Nancy... »

« Oui, j'aurais dû ! »

« Tant pis, une prochaine fois ☺ »

« On dit ça à chaque fois »

« A toi de faire en sorte que ça se réalise alors. »

Je me souviens, de cette sensation de bien-être. Tout était parfait ! Je souriais ! Dehors, le ciel était bleu, comme pour ajouter à la perfection de cet instant.

Après quelques heures, je lui ai demandé : « Alors mercredi prochain, on va boire une bière après le boulot. »

« Vendu »

« Tu choisiras le lieu »

« Ça marche ! »

« A demain, passe une bonne soirée »

« Bonne soirée ☺ ».

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