Chapitre 35

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Depuis longtemps, mes pensées étaient tournées vers Paul. Mais depuis quelque temps elles étaient voluptueuses. Pendant les pauses-café, adossée contre le mur, j'imaginais Paul m'étreindre et m'embrasser dans le cou. Le soir, en allant me coucher, je m'inventais des histoires érotiques. Le matin au réveil, avant de me lever, j'imaginais Paul glissant ses mains sur mes seins. Mais un regret persistait. Il partirait bientôt et tout ceci ne resterait que des fantasmes. Pourtant, si j'étais allé chez lui quand il m'avait proposé de dormir sur son canapé, nous aurions sûrement profité d'une nuit d'amour. Il me l'avait d'ailleurs dit une fois. Pourrais-je vivre avec ce regret toute ma vie.

Petit à petit, l'idée d'accepter de faire l'amour avec Paul, sans l'embrasser, me semblait être une alternative envisageable.

Comme souvent, quand j'avais quelque chose d'important à dire à Paul, j'attendais le week-end. Ça m'avait toujours paru moins effrayant. Comme si ma peur de voir sa réaction, s'apaisait avec les jours.

« Paul, si j'acceptais de ne pas t'embraser, changerais-tu ton choix ? »

« C'est le risque »

« Je n'ai plus rien à perdre et de toute façon, je crois que c'est mon corps qui a pris la direction des opérations. Ma tête n'est plus bonne à rien ? »

« Et il dit quoi ton corps ? »

« Qu'il veut ton corps ☺ »

« Et il le suggère de quelle manière ? ☺ »

J'étais toujours déstabilisé par ce genre de question. J'étais tiraillée entre ce que je ressentais vraiment, ce que je pensais que Paul était prêt à entendre et ce qu'il voulais.

« C'est la question que je me pose en boucle. J'ai bien la finalité en tête, mais le démarrage reste flou. »

« Ah... »

« J'ai jamais pratiqué la version sans embrasser sur la bouche. Mais tu peux m'expliquer. »

« Dommage alors ! »

« Pourquoi, tu penses que c'est mieux ? »

Mais pas de réponse.

De retour au travail le lundi, je retrouvais le sourire de Paul, avec un léger air espiègle en plus. Les études, pour lesquelles Paul m'aidait, arrivaient à leur fin. Mais il y avait encore des détails à régler et Paul me trouvait trop perfectionniste. La matinée avançait et toujours pas le moindre message de Paul, alors le midi, je craquais.

« Une personne perfectionniste, a amélioré chacune de ces caresses en fonction des frissons perçus... ☺ Donc ça peut avoir du bon »

« Je ne dis pas le contraire »

Mais là, c'est moi qui laissais cette discussion en suspens.

À 18h00, mon téléphone vibrait et le nom de Paul s'affichait sur mon téléphone.

« Ça va »

« Oui
Au fait tu es dure avec moi. Lécher l'enveloppe comme tu l'as fait, alors que tu sais que je n'ai as le droit de t'embrasser, mais que j'adorerais ça », dis-je me rappelant Paul qui volontairement avait porté celle-ci à la bouche de la manière la plus sexy possible.

« Et ouais... C'est réservé aux enveloppes ☺ », avoua-t-il simplement.

« Au fait, on est dans la version : on joue, mais il ne se passera jamais rien, ou celle du tout pour le tout ? »

« Pour l'instant, plutôt celle où il ne se passera jamais rien »

« Alors si on joue, j'ai une petite carte à jouer. Un truc que j'ai écrit il y a quelques jours... »

Ce matin, va savoir pourquoi, j'ai eu des images dans la tête très hot. Je me suis imaginée en train de danser langoureusement avec un homme, celui-ci glissant ses bras autour de ma taille et pressant son corps contre le mien. La musique latine, faisant balancer nos bassins l'un contre l'autre, en dessinant un signe infini, comme infiniment bon. Sa main remontait ensuite sous mon tee-shirt passant de mon dos, à mon ventre et se dirigeant vers la naissance de mes seins. Une main étant restée dans mon dos, il me rapprochait de lui pour embrasser mon cou. Toi, tu t'approchais de nous, venant te glisser aderrière moi, pour te mettre à notre rythme. Ta main droite venant dégager les mèches de mes cheveux, tu embrassais le haut de mon épaule et mon cou. Ta main rejoignait la sienne sur ma poitrine. Tu venais ensuite déboutonner mon pantalon pour glisser tes doigts vers mon sexe. Pendant ce temps, tes lèvres remontaient le long de mon cou, puis vers le lob de mon oreille. Je tournais lentement mon visage vers le tien et tu déposais tes lèvres sur les miennes, pour ensuite glisser ta langue dans ma bouche, pour que nos langues viennent faire connaissance. En même temps qu'elles commençaient à se caresser, tu glissais un doigt dans mon vagin. William (il faut bien lui trouver un nom), aurait pendant ce temps libéré ma poitrine et aurait commencé à l'embrasser et la lécher. Tu aurais ensuite pris ma main pour m'accompagner dans un lit ou la suite est trop torride pour que j'ose l'écrire.

Je ne sais pas ce que tu me fais, mais j'ai rarement été aussi excitée qu'en ce moment.

« Tu as le droit d'écrire la suite », ajouta-t-il.

« Peut-être, seulement si ça t'a plu »

« Ça m'a plu »

« Quelle partie plus particulièrement ? »

« Celle où je mets un doigt dans ton vagin et que je te touche tes seins (particulièrement gros aujourd'hui) »

« Le soutien-gorge était flatteur ☺ »

« Je confirme »

« Au fait, je pense qu'en plus de leurs tailles généreuses, mes seins sont enveloppés par une peau douce. »

« Il faudrait que je les touche pour ça... »

« Je suis bien d'accord, j'aimerais vraiment savoir si ma peau est plus ou moins douce que toutes les femmes que tu as connues. »

« J'aimerais bien les voir »

« Seulement en vrai dommage ! »

« Dommage »

« Pour les voir sur leur meilleur jour : je dirais, moi au-dessus, assise sur ton bassin, légèrement cambrée, dans une chambre fraîche pour qu'ils pointent. »

« Mmh ouais ! Je peux imaginer un peu »

« J'adore que tu m'imagines comme ça. Et j'espère même que je te donne envie de prendre du plaisir !? »

« Un peu, il est vrai »

« Je serais seule ça ferait bien longtemps que j'aurais soulagé mes tensions ;) »

« Ahah et tu aurais bien raison ☺ »

« Il n'y a pas de mal à se faire du bien, mais là, il va falloir que je trouve une autre solution !
Donc bonne nuit ! Et un soir, on finira la fin de mon fantasme sur Snap. Tu m'aideras, je l'espère !? »

« Je veux bien !! »

Lui parlais-je de Florian pour le rendre jaloux ? Un peu, mais surtout, Paul, avait dit « pas de relation romantique » et je voulais lui faire croire que je n'attendais pas une relation sérieuse. Au fond, j'espérais, que petit à petit, il est l'envie de m'embrasser, de me prendre dans ses bras et de passer plus de temps avec moi. Était-il l'homme fait pour moi, ou avais-je idéalisé une chimère. Je ne pourrais le savoir qu'en allant au bout de cette relation. La peur du regret était mon moteur dans cette relation, surpassant de loin ma peur du rejet.

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