Les jours suivants se déroulèrent dans une tension insupportable. Karel le ressentit, mais fut incapable de comprendre ce qui se passait, à part que beaucoup d’adultes disparaissaient sans explication. Le Mage brilla encore par une absence qui dura toute la journée. Même Elma était devenue bizarre. Elle évitait grandement tout le monde, même lui. Karel se demandait bien ce qu’il avait pu faire pour la froisser.

Déterminé à ne pas laisser cette affaire sans suite, Karel décida de la rejoindre et la trouva dans sa chambre. Il tapota doucement à sa porte et attendit qu’elle s’ouvre. Elma ne tarda pas et Karel fut frappé par l’expression anéantie qu’elle affichait. La gêne la prit, mal à l’aise de se révéler ainsi devant lui. Elle semblait avoir pleuré.

Peiné, Karel lui demanda pourquoi et s’il pouvait faire quelque chose pour l’aider. Il s’excusa aussi dans le cas où il l’aurait déçue sans le vouloir.

Elma lui répondit avec un sourire difficile et s’accroupit face à lui. Comme elle le put, elle lui fit comprendre qu’il n’était responsable de rien et qu’il n’avait rien fait. Karel soupira en son for intérieur : encore des problèmes d’adulte que personne n’allait prendre la peine de lui expliquer à cause de son jeune âge. Toujours la même excuse. Il n’insista pas.

Conscient qu’il ne pourrait pas faire grand-chose de plus, Karel fit la seule chose qui lui traversa l’esprit, ne sachant en réalité pas comment rendre le sourire à Elma. Tout ça le dépassait, c’était trop compliqué. Pourtant, il se sentait mal de la voir comme ça.

Il pointa un doigt sur lui-même, croisa ensuite les bras contre son cœur les poings serrés et termina en pointant Elma du doigt. « Je t’aime. »

La jeune femme lui forma le signe d’excuse et l’étreignit. Karel l’entoura aussi de ses bras avec toute l’affection dont il était capable.