Chapitre 18

3 minutes de lecture

De retour chez elle, Eva retrouva ses habitudes oubliant presque l’épisode Tina tout comme le baiser échangé avec German dont ils ne parlèrent plus jamais. La seule chose avait changé, ses cauchemars revenaient plus vivaces. Revoir ses fantômes du passé, se replonger dans les souvenirs, provoquaient cette réminiscence troublée. Avec ce voyage, elle prit conscience qu'Il était temps pour elle de dépasser ses peurs. Le baiser de German l'avait confronté au survivant désir de son âme. S'ouvrir lui paraissait insurmontable, mais une vie privée de son feu lui semblait pitoyable. Elle ne voulait plus se dérober. Peter était d'ailleurs d'accord avec sa réfléxion et il trépignait d'impatience de voir Eva se remettre sur les rails de la vie. Jude se mit à contribution. Elle embarqua Eva dans des soirées où elle lui fit rencontrer des hommes. Aucun ne trouvait grâce à ses yeux. Seul German habitait ses pensées. Elle se laissa même embrasser. Elle ne ressentit rien. Le feu dévorant du baiser de German restait de braise. En son for intérieur, Eva savait qu'un seul homme pouvait le raviver et elle en était dépitée. Vouloir à ce point son patron ne pouvait que lui attirer des ennuis.

Quelques semaines plus tard, German entra dans son bureau, lui déposant une enveloppe marron sur le bureau :

- Les magasins Tina’s en France sont intéressés par notre collection. Il va nous falloir préparer un business plan pour être prêt à diffuser la collection dès juillet dans l’ensemble de leurs magasins. Pouvez-vous préparer un plan avec tous les besoins compilés du client…

Eva cessa de respirer, son visage vira au blanc, son ventre se noua, cela ne pouvait pas être une coïncidence, elle lui avait pourtant demandé de rester loin de lui et voilà que maintenant elle s’intéressait à la collection Bouchard. Eva pris l’enveloppe d’une main tremblante. German, s’apercevant de son malaise, lui demanda :

- Vous ne vous sentez pas bien Eva ?

- Non, oui…Je ne sais pas.

Les yeux d’Eva exprimaient une telle panique que German en resta perplexe, planté devant son bureau, il l’observait. La fragilité et le mystère qui se dégageait de cette fille remuaient sa poitrine. Il l’aurait presque pris dans ses bras pour la réconforter. Il repensa à leur baiser échangé, à la douceur de ses lèvres… Eva le regardait toujours sans bouger, respirant à peine. Il s’ébroua et revint dans l’instant présent.

- Pouvez-vous me faire ça pour demain ?

- Oui, pour demain, ce sera fait. répondit-elle mécaniquement .

Quelques jours plus tard, Eva revenant juste de sa pause déjeuner, surpris, par la porte ouverte du bureau de German, une conversation avec M. Bouchard.

- J’ai eu Tina Lombard au téléphone. disait M. Bouchard. Elle souhaite venir après le week-end de Pâques. Elle veut se rendre compte par elle-même de nos capacités de production…. Elle demande que nous lui présentions notre business plan à ce moment-là.

Eva tomba abasourdie sur sa chaise. Elle nourrissait l’infime espoir que Tina ne se déplacerait pas, ne traverserait pas l’Atlantique. Elle s’était raccrochée au doute d’une simple coïncidence.

- Très bien, je préparerais la partie juridique… disait German.

- Parfait, elle sera accompagnée de son associé. Nous ne devons rien négliger. rajouta M. Bouchard.

Le mot associé détona dans l’oreille d’Eva. Tina n’avait qu’un seul et unique associé. Elle le savait. Cela n’avait pas de sens, elle ne pouvait pas la livrer sur un plateau après lui avoir commandé de tenir ses distances.

Le week-end de Pâques approchait, le vendredi German entra dans le bureau d’une Eva concentrée sur son travail.

Celle-ci tourna la tête vers lui à son entrée.

- Eva ?

Il paraissait tendu et gêné ce qui n’était pas une habitude chez lui. Il se passait nerveusement les mains dans ses cheveux.

- Oui ?

- Ce soir préparez une valise, je vous amène dans les Hamptons chez mes parents pour le week-end.

Eva le regardait comme si sa phrase n'avait aucun sens, les sourcils froncés dans un vain effort de compréhension.

- Nous devons préparer la présentation Lombard avant mardi, il ne nous reste plus que ce week-end sauf que cette fois ma mère me tuera si je ne viens pas. Noel est déjà mal passé alors…

Elle ne répondait pas et les sourcils toujours froncés, elle secoua la tête.

- German, je ne vois pas pourquoi je vous accompagnerais pour un week-end familial.

- Disons que cela sera plus simple que de le faire à distance.

- Mais….

- Ne discutez pas Eva, ce dossier est important pour Bouchard. Nous devons y travailler 24h sur 24, sans relâche et j’ai vraiment besoin de vous pour cette présentation. Je viendrais vous chercher demain matin à 9h.

- Mais….

- Demain matin 9h c’est bien clair.

Mais quel mufle pensa Eva, il était le patron d’accord, mais tout de même, il y allait un peu fort.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 5 versions.

Vous aimez lire Vanecia ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0