Chapitre 31

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Elliott et German se retrouvèrent à l’entrée du restaurant où ils devaient déjeuner avec Tina Lombard.

Un homme d’environ quarante ans l'accompagnait. German le reconnut immédiatement pour être l’homme qu’il vit à deux reprises avec Eva. Il se rappela comment la rencontre avec Tina Lombard bouleversa Eva.

« Mme Lombard dit Elliott en lui tendant la main.

- Elliott bonjour, M. Baxter. Laissez-moi vous présenter mon associé, mon frère Stéphane.

Le prénom déclencha une sonnette d’alarme dans la tête de German. Il l’avait entendu plusieurs fois, prononcé dans le sommeil d’Eva. Sauf que ce prénom-là, elle ne le murmurait pas avec passion, mais avec effroi. Se pouvait-il qu’il ne s’agisse que d’une coïncidence ? Il n’en croyait rien. Ce prénom s'associait trop souvent aux cauchemars d'Eva. D'autant que la crise de panique d'Eva en voyant Tina Lombard, venait confirmer ses soupçons.

Le Stéphane en question dévisagea German d’une façon étrange qui le mis mal à l’aise, ne répondant pas à la main qu’il lui tendait.

Elliott et German passèrent en revue leur stratégie sous l’oreille attentive d’une Tina Lombard qui parfois jetait des coups d’œil sur son frère qui inspectait toujours German sans vergogne et jouait avec son verre.

Puis de but en blanc, Stéphane prit la parole, ne lâchant pas German des yeux :

- Baxter, dit-il d’une voix basse où on pouvait percevoir une menace à peine voilée. Cela vous arrive-t-il souvent de coucher avec vos assistantes ?

German releva la tête toisant le questionnant.

- Comment ça ? dit Elliott réagissant le premier.

- Mon cher Bouchard, vous n’êtes donc pas aveugle à ce point. Dit Stéphane dans un petit rire ironique. Voyez-vous pour ma part, je ne le suis pas et j’ai une sainte horreur des chasseurs qui viennent braconner les terres des autres.

Elliott tourna la tête vers German l'interrogeant du regard. German resta silencieux et se contenta de dévisager Stéphane. Tina Lombard intervint :

- Bon ! Messieurs, je crois que j’ai tout ce qu’il me faut et mon frère et moi avons un autre rendez-vous et nous sommes déjà en retard. Stéphane, dit-elle impérieuse en se levant imitée par son frère. Je prendrais rendez-vous pour la signature des contrats.

Ils s’éloignèrent laissant German et Elliott. Ce dernier se recula sur sa chaise croisant les mains sur son estomac :

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire Baxter ?

German ne répondit pas. Comment ce Stéphane pouvait-il savoir ? Était-ce Eva qui s’était confiée ? Et alors pourquoi ?

- Au moins, vous ne cherchez pas à nier Baxter. J’apprécie, mais vous n’êtes pas sans savoir que je proscris ce type de relation dans mon entreprise. Cependant, s’agissant d’Eva et la considérant un peu comme une fille, je me sens en devoir de comprendre vos intentions à son encontre.

- Elliott, pour être tout à fait franc, j’ai moi-même du mal à détricoter les fils de mes sentiments et encore plus de mal avec ceux d’Eva. Mais force est de constater que j’ai été un imbécile. »

Le soir German se décida à se rendre chez Eva, il avait besoin de comprendre tout ce qu’il s’était passé aujourd’hui.

Lorsqu’Eva ouvrit la porte, elle eut un mouvement d’exaspération et voulu lui refermer la porte au nez. Porte qu’il repoussa de sa main forçant le passage, il entra.

Le visage fermé Eva le dévisagea attendant qu’il entame la conversation. Nerveusement, German se passa une main dans les cheveux.

« Eva, je voulais m’excuser. Sincèrement, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, mais lorsque je t’ai vu sur la piste de danse comme si de rien n’était alors que je souffrais le martyre, j’ai…j’ai déraillé.

- C’est peu dire.

- Pardonne-moi. Il soupira. Je crois que ma famille à raison, si je prends les choses tant à cœur avec toi, c’est que je suis en train de tomber amoureux. Avoua-t-il en la regardant avec intensité dans les yeux.

- Quoi ? Souffla Eva.

- Tu as très bien entendu. Il se rapprocha, Eva recula d’un pas, butant sur son canapé.

Ses pommettes rosirent. Elle secoua la tête en signe de dénégation.

- Non ? Interrogea German.

- Non German, tu ne peux pas, tu ne dois pas. Je… Tu… Tu ne sais pas. Ce que tu aimes chez moi c’est la fille douce et docile, bien sous tous rapport mais ce n’est pas moi.

Il fit un pas de plus rapprochant son corps du sien, entrant dans sa sphère intime.

- Tu as raison Eva, j’aime ta fragilité, ta douceur. Mais j’adore aussi celle qui rit, qui chante, qui danse. Je suis captivé par la femme sensuelle en toi. Je respecte aussi celle qui me gifle lorsque je dépasse les bornes.

Les émotions qui passaient sur le visage d’Eva ressemblaient à une palette multicolore passant de la surprise, traversant un éphémère moment de joie pour revenir à une douce tristesse.

- Non, je ne suis pas cette personne German, tu ne parlerais pas ainsi si tu savais vraiment qui je suis.

Il sortit un magazine de la poche arrière de son jean et le lança sur la table basse. Eva reconnut le magazine qu’elle avait laissé au bureau. Idiote qu’elle était. Elle ramena son regard perdu vers German.

- Alors apprends-moi de qui je suis amoureux. De la fille en face de moi ou de celle du magazine ?

Cela fit l’effet d’une douche froide à Eva. German était trop intelligent pour qu’elle nie une évidence qu’il avait bien comprise.

- Si tu ne veux pas tout me dire, tu en as le droit et j’accepte de n’entendre que ce que tu seras capable de me révéler.

Il avança encore collant presque son corps au sien. Elle pouvait sentir son souffle chaud dans son cou. Le cœur battant à tout rompre, elle tourna la tête vers le magazine et murmura :

- Peut-être des deux ?

Et elle releva la tête vers lui.

- Même si je pense que tu préféreras celle devant toi à celle du magazine.

- Moi, je suis sûr de pouvoir aimer les deux.

Il se pencha sur ses lèvres et fit naître une pluie de légers baisers sur la longueur de sa bouche. Il s’attarda sur sa cicatrice.

- Cette petite cicatrice t’a trahie. Bien que j’ai vu une autre facette de la femme que tu es sur ce podium à Paris, je n’ai pu m’empêcher de voir mon Eva dans ses yeux.

Eva se crispa au souvenir de la cause de cette cicatrice. Puis German se serra plus près contre elle et elle se détendit.

Il mordilla sa lèvre inférieure entre ses dents la forçant à entrouvrir sa bouche qu’il accueillit dans la sienne. Tel un assoiffé, il s'abreuva du suc de sa langue. Il la moula contre lui, elle s’agrippa à ses épaules écrasant ses seins contre son torse. N’y tenant plus German la souleva dans ses bras et se dirigea dans la chambre où il la dépouilla de ses vêtements un par un profitant du corps qui se pâmait sous lui à chaque caresse. Peu lui importait qui elle était, cela ne comptait pas, car c’est elle qu’il voulait là, tout de suite, de toutes les façons possibles. Avec urgence, il se dévêtit à son tour et s’inséra dans la douceur de ses cuisses. Il prit son temps pour l’amener dans un tourbillon de volupté qui les propulsa ensemble à l’extase.

Eva rassasiée, nicha son nez dans le creux de son cou, respirant son odeur, elle s’endormit épuisée.

German, caressant son bras et écoutant sa respiration apaisée, pensa que tout n’était pas réglé loin de là, mais il ne pouvait plus nier qu’il aimait cette femme et qu’il se sentait prêt à déplacer des montagnes pour la garder.

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