En septembre 2023, j'ai rencontré Arthur. Dès le premier instant, il m’a impressionnée.

À 23 ans, il avait cette allure posée et élégante qu’on remarque sans même le vouloir : des cheveux soigneusement rejetés en arrière, un sourire espiègle qui semblait dire qu’il savait déjà l’effet qu’il produisait, et cette façon de se tenir, à la fois simple et assurée. Tout, chez lui, respirait le charme discret mais implacable.

Moi, je venais tout juste de sortir d’une relation bancale qui m’avait plus abîmée qu’autre chose. Dix-huit ans, le cœur frais mais un peu cabossé, et la promesse faite à moi-même de ne plus courir après ces illusions qu’on appelle l’amour. Pourtant, face à lui, cette promesse s’est effritée. Parce que chaque fois que nos regards se croisaient, il y avait comme une évidence. Un sourire involontaire m’échappait, et le sien répondait, naturel, complice. À ce moment-là, j’ai compris ce qu’on appelle un coup de foudre, cet éclair qui brûle sans prévenir.

Bien sûr, la raison reprenait parfois le dessus. Il avait cinq ans de plus. Il venait d’un milieu bien plus aisé que le mien. Rien, en apparence, ne nous destinait à nous rapprocher. Et pourtant, chaque fragment de mystère qui l’entourait, son métier un peu flou, sa vie à Vincennes, son air énigmatique, ne faisait que me donner envie d’en savoir davantage.