ERROR : Panique sur la plateforme !

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L'horreur ! L’angoisse ! Le site de ma plateforme d'édition préférée était hors ligne… pendant quatre jours ! Quatre jours ! Quatre jours d'incertitude, de frayeur et de désespoir. Comme un château de cartes qui s’effondre au moindre souffle, l’âme de l’écrivain, déjà fragile, s’est vue secouée comme une bouteille de soda prête à exploser sous la pression. Enfer et damnation, que faire sans le lieu où mes idées prennent vie ? Comment survivre sans ce havre de créativité où mes plus grands chefs-d'œuvre prennent forme sous mes doigts ?!

À peine avais-je tenté de me connecter que l'écran m’a rejetée comme une vieille chaussette oubliée dans un coin. Impossible de retrouver le chemin de ma maison virtuelle. L'angoisse m'envahit. « Ce n’est pas possible, » me disais-je, « il doit y avoir une erreur. Mon mot de passe ?! Est-ce que je l’ai oublié ? Est-ce que je suis maudite ? » J'ai tout essayé : de réinitialiser le mot de passe, de redémarrer l'ordinateur, d'allumer des bougies et de prier les anciens Dieux de la technologie. Mais non, rien ne fonctionnait. La plateforme était bel et bien en grève, laissant mes œuvres abandonnées, comme des enfants égarés dans un centre commercial bondé, les yeux remplis d’angoisse, à la recherche d'un parent qui ne reviendra jamais.

Le temps s’écoulait lentement, comme une mélasse figée. Chaque minute sans la plateforme était une décennie de solitude, de doute et de... de panique. J'ai cru un instant que mes projets de vie entière étaient réduits à un amas de données perdues dans un abîme numérique sans retour. "Et mes révisions ?! Et mes chapitres ?! Et… mes idées géniales qui, maintenant, se sont envolées, comme des oiseaux trop fâchés pour revenir !"

J'avais l'impression que mon univers entier était en train de se décomposer, de s’effriter comme un vieux château en ruines, et je n’avais pas la moindre idée de comment le reconstruire. L’intrigue, le suspense, les personnages, tout cela s'évaporait à chaque seconde. Oh, où étaient mes mots, où étaient mes pensées ? Tout était perdu, englouti par le grand trou noir du numérique !

Et pendant ce temps, dehors, la vie continuait. Mes amis se promenaient tranquillement dans un monde en paix, s'adonnaient à leurs loisirs, enfilant leurs chaussettes sans tracas et allant boire un café en discutant du dernier film vu au cinéma… et moi, je vivais dans la peur. Une peur viscérale. Une peur déraisonnable, mais bien réelle. Prisonnière d'un monde sans mes précieux écrits, comme un détective sans son carnet, un peintre sans ses pinceaux, une diva sans son micro.

Je me suis rendue à l’évidence : il n’y avait qu’une solution : pleurer, oui pleurer à chaudes larmes sur le sort tragique qui m’était réservé, mais avec élégance et raffinement, bien sûr. Et puis, je me suis rappelée la vieille règle d’or des écrivains : quand tout va mal, écris. Alors j’ai décidé de me mettre à l’ancienne, avec ce vieux carnet que j'avais soigneusement rangé dans un coin, juste au cas où. J'écrirais, je noterais mes idées de l’époque prétechnelogique, où tout était plus simple, où l’on écrivait à la main et où l’on respirait l'encre fraîche.

Mais la question persistait : vais-je survivre à ce calvaire ? Dans mon esprit, les scénarios les plus apocalyptiques défilaient : un bug mondial, la fin du Wi-Fi, l'extinction des plateformes d'édition, la fin de l’écrivain tel qu’on le connaît… et moi, seule et sans repères, cherchant désespérément un signe, une solution, un miracle. Mais le temps passait. Et l’on m’avait dit que "tout venait à point à qui sait attendre". Un proverbe que je n’avais jamais cru, mais qui, bizarrement, semblait me faire sourire au milieu de ma détresse.

Et voilà qu’un matin, alors que je croyais que la situation était sans espoir, un miracle s’est produit. La plateforme est revenue ! Non pas avec un feu d’artifice ou un rugissement héroïque, mais avec un petit bip discret, comme un chaton qui rentre à la maison après avoir fait une sieste un peu trop longue. Oh, miracle ! Ô magie divine ! La page s'est ouverte devant mes yeux ébahis…

Je n’en croyais pas mes yeux. Mes œuvres étaient sauves ! Mes milliers de mots, mes passions et mes rêves, toujours là, tels que je les avais laissés, attendant sagement d’être mis à jour, prêts à poursuivre leur vie de plateforme. J’ai ressenti un soulagement immense, une sorte de catharsis. C’était comme si, après avoir traversé l’enfer, je revenais enfin en territoire connu. Mon royaume d’écritures retrouvées. Mes personnages, mes chapitres, mes notes ! L’univers était à nouveau complet.

Mais malgré tout, une partie de moi ne pouvait s’empêcher de sourire devant ce ridicule. Quatre jours d’angoisse pour rien ! Quatre jours d’apocalypse psychologique… pour quoi ? Pour un bug de serveur ! Ah, la vie d’un écrivain… Ce délicieux mélange de génie et de comédie tragique. La douleur était réelle, mes amis, mais aussi très fugace !

Et bien sûr, maintenant que tout est rentré dans l’ordre, je me permets de ricaner doucement en pensant à ce désastre. À la place de pleurer, je choisis de rire. Car après tout, ce n’est que partie remise. Le prochain plantage de serveur est déjà dans les tuyaux, et je serai prête. Armée de mon carnet, de mes mots, et de mon humour.

Que la plateforme vive, que mes projets prospèrent, et que le Wi-Fi soit à jamais mon ami !

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