Mars 2011 (1/2)

4 minutes de lecture

À partir de ce jour, nous avons profité de chacune des absences de nos parents, toutes les occasions étaient bonnes pour passer du temps tous les deux, pour continuer à se découvrir, personnellement et surtout sexuellement. Caro appréciait de plus en plus nos moments d’intimité, prenait confiance en elle de jour en jour et de plus en plus de plaisir à chacune de nos étreintes passionnées.

De mon côté, je vis cette histoire à deux cent pour cent, rapidement je suis devenu accro à mes sentiments. J’avais trouvé avec Caroline celle que je cherchais depuis longtemps, Clémence, elle, s’en était rendu compte, et tentait de me modérer, en vain…

Les semaines sont passées, Noël, puis l’hiver, et est arrivé le printemps, notre routine est restée la même et pourtant, je sens Caro moins en forme, de légères cernes soulignent ses jolis yeux verts, les étoiles bleues qui s’y éclairaient avant ont quasiment disparu depuis quelques jours, son sourire ne s’affiche plus aussi éclatant. Quant aux séances de sport, elle les écourte de plus en plus, pour finir par me laisser seul tandis qu’elle s'assoit au bord de la piste après notre échauffement, pour me regarder en attendant la fin. Je la voyais s'essouffler plus rapidement, perdre cette vivacité qu’elle avait pourtant naturellement.

- Caro? T’es sûre que ça va?

- Mais oui, c’est juste que je suis fatiguée en ce moment, je sais pas pourquoi… Je dors mal, pas assez, je crois que c’est pour ça…

- Tu devrais aller voir un médecin… Ou au moins en parler à tes parents…

- T’es chou quand tu t’inquiètes pour moi…

- C’est pas chou pour moi… Je suis sérieux ma puce, je m'inquiète vraiment…

- Promis, je vais m’en occuper, faire une prise de sang, et tout…

- Allez on traine pas, je te raccompagne et je rentre…

- Tu restes pas un peu avec moi?

- Non tu as besoin de te reposer… Vraiment…

- Juste quelques minutes…

- Caro? Rentre chez toi et appelle ton médecin… De suite… Je plaisante pas!

- Okay… T’as raison…

Son état m'inquiète vraiment et j'aurais voulu rester auprès d’elle, mais je sais aussi comment tout celà va se terminer si je la suis jusque dans sa chambre et je ne crois pas que ce soit le bon moment.

“ RDV doc demain matin, je serai pas en cours… Tu me manques mon coeur, je T’AIME!!!”

“ Repose-toi et prends soin de toi… Tu me tiens au courant. Tu me manques aussi… Je T’AIME ma puce…”

“ Ma mère est inquiète, elle semble avoir compris quelque chose mais ne veut rien me dire… Je stresse à mort…”

“ Ne te prends pas la tête, ça va aller… Bonne nuit…”

“ Bonne nuit…”

Cet échange de messages n’a rien de rassurant pour moi, au contraire, si sa mère a compris, mais qu’elle ne veut pas lui en parler, c’est que c’est sûrement quelque chose de grave. Pour la première fois depuis longtemps, je n’ai pas fermé l'œil de la nuit, totalement envahi par le stress, l’inquiétude, j'imagine les pires scénarios, mais je crois que finalement je suis bien loin du compte…

La journée suivante est le début de mon calvaire, la matinée s’étire sans fin, je passe mon temps à consulter discrètement mon téléphone, impatient de recevoir des nouvelles de Caroline, d'être rassuré. Ma délivrance arrive aux alentours de midi.

- Ma chérie… Enfin…

- Salut mon coeur… Désolée mais ça a pris plus de temps que prévu…

- Alors?

- A priori rien de grave… Le médecin pense à une carence ou un mauvais virus. Je dois encore faire une prise de sang demain pour confirmer, et des analyses aussi.

- Et toi t’en pense quoi?

- Je sais pas… Je suis vraiment pas dans mon assiette, et mes parents me font la gueule depuis hier soir…

- Tu veux que je passe te voir ce soir? Je prendrai le dernier bus pour rentrer…

- Je veux bien… Mais je suis pas sûre que mes parents…

- Caro… Tiens leur tête pour une fois…

- Ouais, t’as raison, mais je suis vraiment pas en état de me battre. Alors passe, au moins on se verra, même si c’est que cinq minutes… Tu me manques… Vraiment…

- Je fais ça alors… Je serais là vers 17h15… Je t’aime ma petite chérie…

- Je t’aime aussi… A ce soir…

Un peu rassuré par cette discussion, mon après midi est un peu plus tranquille, même si le temps me paraît toujours aussi long, et qu’au fond de moi, la peur reste présente.

Après la fin des cours, je file à toute vitesse retrouver une Caro toujours aussi pâle et fatiguée, ses cernes encore plus marquées, ses yeux éteints, seul son sourire, quoique forcé, me soulage un peu.

Je passe plusieurs minutes à la serrer contre moi, à embrasser son front, à caresser ses cheveux, je ne peux pas faire grand chose de plus de toute façon, je ne suis ni médecin, ni magicien. Je sens sa propre inquiétude, sa lassitude toujours présente, les larmes au bord des yeux.

Nous n’échangeons pas beaucoup de mots, nous contentant de profiter de la présence de l’autre, comme si c’était la dernière fois… Je l’ai quittée, le cœur lourd et les yeux humides, j’ai immédiatement senti que quelque chose clochait, et ce n'était pas fait pour me rassurer…

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