Mercredi 22 Août 2012 (1/2)

8 minutes de lecture

Après cet interlude au bord de la piscine, qui me laisse, malgré tout, songeur, nous découvrons que la secrétaire de la mairie a trouvé une solution pour nous loger ce soir. Un de ses voisins propose de nous accueillir dans son jardin pour la nuit et de partager le barbecue de ce soir avec quelques voisins, la soirée s'annonce des plus agréables.

Bonsoir les Loulous!

Encore une superbe journée sur les routes de l’Aude, avec les premiers dénivelés et les premières portions de piste. Au programme aujourd’hui: visite du château d’Aguilar qui trône sur son Rocher aux Aigles, d’où la vue est magnifique et le panorama sur le vignoble du Haut Fitou impressionnant.

Après un repas rapide, promenade et découverte de Tuchan avant un interlude aquatique à la piscine municipale.

Ce soir les jambes sont un peu lourdes, les kilomètres et le dénivelé commencent à se faire sentir, mais notre soirée s’annonce sympathique chez des habitants qui nous laissent squatter un bout de leur jardin, leur pool-house et leur piscine. Une soirée qui devrait être bien sympathique, au contact de la population locale et qui nous permettra d’en savoir un peu plus sur l’histoire de la région.

A demain les Copaings!!!

C&J

Le lendemain nous nous empressons de remercier nos hôtes après le petit déjeuner pris au bord de la piscine, puis de filer sur la route, car la journée s’annonce un peu plus compliquée que les précédentes. Pas par la distance, puisque nos étapes ne peuvent être trop longues si nous voulons profiter des visites, mais plutôt par le dénivelé annoncé pour atteindre le château de Quéribus par une partie du sentier Cathare, qui n’a de sentier que le nom sur ce secteur et se trouve être un chemin tout à fait praticable avec nos vélos. Il nous faut plus d’une demi-heure pour parcourir les quatre premiers kilomètres de la rude montée, avant d’atteindre la crête et d’entrevoir enfin ce fameux château.

Quéribus est une magnifique forteresse érigée, elle aussi, sur un piton rocheux qui s'élève à plus de sept cent mètres d’altitude. Vue de l'extérieur elle ressemble un immense bloc de pierres, défendue par ses trois enceintes, protégeant le donjon contre les ennemis, prêtes à décourager les assaillants les plus téméraires.

A l'intérieur pourtant, l’architecture se révèle tout autre avec notamment la salle du pilier, où nous découvrons l’énorme pilier central entouré de quatre voûtes et leurs croisées d’ogive, dignes des plus belles cathédrales. Une fois l’escalier jusqu’au toit terrasse du donjon franchi, nous découvrons un panorama à couper le souffle, qui embrasse toute la plaine du Roussillon, de la mer aux contreforts des Pyrénées et domine le massif des Corbières. De nouveau, il n'est pas difficile de s’imaginer la vie des soldats ici, à l’époque où ce château était un des bastions défensifs les plus redoutés de la région.

Nous sommes attendus dans l’après-midi à Duilhac-sous-Peyrepertuse par un nouvel hôte, qui doit également nous servir de guide pour la visite du château de Peyrepertuse, aussi une fois notre première visite terminée nous ne trainons pas pour reprendre la route. Une belle descente jusqu’à Cucugnan, que nous traversons en nous octroyant une pause photo et pique-nique, puis retour sur le sentier Cathare pour quelques kilomètres avant d’entamer la montée jusqu’au château, deuxième grosse difficulté de notre voyage et de notre journée.

Nous retrouvons facilement François, un jeune homme très sympathique, originaire du village, sur le parking au pied du rocher sur lequel trône le château. Il nous avait contactés avant même notre départ pour nous proposer un hébergement dans son gîte, au cœur de Duilhac. Il a peut-être une dizaine d'années de plus que nous et vit simplement de la production de ses fruits et légumes qu’il vend sur les marchés du coin ou depuis sa ferme.

- Bonjour François, enchantée, je te présente Justin, mon compagnon de route.

- Bonjour à tous les deux, quel courage de vous lancer dans cette aventure en cette saison, je vous suis depuis lundi, et votre départ, je vois que vous avez de l’énergie à revendre, j’aurais pu vous attendre au village et vous conduire ici en voiture.

- Notre but c’est vraiment de faire le maximum de chemin en vélo, c’est vrai que la montée jusqu'ici n'est pas simple, avec l'enchaînement de Quéribus en plus, mais bon, on y est arrivé.

- J’avoue que j’ai failli finir à pied, mais Justin n'aurait pas apprécié…

- Allez, rangez vos vélos dans le fourgon, et en avant pour la visite, c’est pas tout à côté.

- Juss, je te laisse porter le sac à dos, j’ai pris de quoi boire et manger un bout.

- Yes…

Quinze minutes de marche sur un chemin cabossé et nous découvrons cette merveille qu’est le château de Peyrepertuse, source de notre motivation que nous apercevions depuis plusieurs kilomètres.

Ce château perché sur une falaise de près de quarante mètres de haut, mérite tous les superlatifs possibles de la langue française, sublime, impressionnant, fabuleux, époustouflant, immense, emblématique, grandiose, de par sa situation mais également par ses dimensions puisqu’il mesure plus de trois cent mètres de long en prenant en compte les aménagement apportés tout au long de histoire, et soixante mètres de large au maximum.

A couper le souffle je dirais pour ma part, lorsque nous découvrons la vue, enfin, les points de vue, à chaque pas une nouvelle découverte, un nouveau pan du paysage, de nouvelles constructions, s’offrent à nos yeux.

L’occupation de ce site ne date pas de l'époque des Cathares, mais de bien avant, du premier siècle avant J-C d’après les fouilles réalisées, ce qui dénote le caractère exceptionnel du lieu.

Nous passons plus de trois heures à arpenter les ruines de ce château, découvrant le vieux donjon, l’église Sainte Marie, l’enceinte basse, le donjon San Jordi, l’escalier Saint Louis…

François nous explique qu’il a travaillé ici étant plus jeune et se mue en guide nous contant histoires et anecdotes historiques au fil de la visite qu’il rend fort agréable.

Je suis impressionné par la découverte de ce monument, par l’ingéniosité des constructeurs face aux défis du relief, par l’immensité de ce château, bref cela restera la plus belle visite de ce séjour.

Il est presque dix-sept heures lorsque nous quittons le parking pour rejoindre notre logement et je dois dire que François ne s’est pas moqué de nous, au cœur du village il nous fait découvrir un magnifique appartement d’une cinquantaine de mètres carrés au premier étage, avec, oh bonheur ultime!, jacuzzi semi-extérieur donnant sur une terrasse avec vue sur le château.

- François, c’est trop… Tu n’aurais pas dû, un simple carré d’herbe à la ferme nous aurait suffit…

- J’ai eu la chance de voyager comme vous le faites, il y a quelques années, le long de la côte Atlantique, au printemps, et j’ai rêvé de trouver quelqu’un pour me loger comme ça… Ne serait-ce que d’avoir une baignoire pour me détendre chaque soir, mais je n’ai pas eu cette chance. J’ai même eu droit à deux jours de tempête sous ma tente… Alors quand j’ai vu votre annonce, j’ai bloqué le gîte pour vous, je me suis dit que ça vous ferait du bien, puis moi, ça me fait vraiment plaisir.

- C’est super ce que tu fais là… Comment peut-on te remercier?

- Juste un peu de pub, sur votre page, ça me suffit, et vos sourires, votre joie. Je vous ai laissé un plat de cassoulet dans le frigo, c’est celui de ma grand-mère, il est inimitable, le meilleur du monde, il y’a de quoi faire dans les placards et le frigo, servez-vous, faites comme chez vous et profitez bien de votre soirée.

- C’est trop, t’aurai pas dû…

- Ça te dirait de nous accompagner demain? On doit bivouaquer à Bugarach, on a l’autorisation de la mairie pour nous installer au bord de la Blanque.

- Avec plaisir, je vais vite réviser mon vélo alors. J’espère pas trop vous ralentir, ça fait un an que j’ai pas touché à cette chose… Et je crois que ma compagne sera ravie, elle-aussi, de vous accompagner…

- Pas de soucis de ce côté, on est pas là pour faire la course, vu le poids de notre chargement…

- Oui j’ai vu ça…

Après le départ de François, nous filons rapidement nous rincer sous la douche puis nous nous glissons dans le bain bouillonnant, la sensation est géniale, la journée a été rude, éprouvante pour les organismes entre les deux grosses côtes grimpées, les chemins de terre et les trois heures de visites, la chaleur assez présente encore pour la saison.

- Alors? Heureuse?

- C’est vraiment génial… Quand il m’a envoyé les photos, j’y ai pas cru, et jusqu'à ce qu’on arrive, je m’attendais à une blague…

- C’est clair que c’est un putain de super cadeau… Je crois que je vais passer la nuit ici…

- Tant que tu me laisses le lit, tu dors un peu où tu veux…

- De quoi?

- Ben quoi, une chambre, un lit… Tu dors sur le canap’...

- S’tu veux… M’en fous moi… Même sur la terrasse si il faut…

- Merci Juju…

- Tu crois qu’il a laissé des bières dans le frigo?

- Va voir…

Je quitte le jacuzzi et file ouvrir le frigo, débordant de fromages, de charcuterie, le plat de cassoulet, une bouteille de vin, et des bières…

- Madame est servie…

Deux heures plus tard, notre repas a été englouti, arrosé d’un excellent vin, nous nous sommes attelés à rédiger le résumé de notre journée accompagné de quelques photos, à donner des nouvelles à nos proches et nous nous replongeons dans les remous.

Salut la compagnie!

A chaque jour son lot de belles surprises et aujourd’hui ne déroge pas à la règle.

Après la superbe soirée d’hier, nous avons eu droit à une journée éprouvante conclue par une magnifique surprise, non, deux en fait, non tout un tas au final…

Après une première partie de route goudronnée et plate, nous avons enfin mis les roues sur le sentier Cathare, enfin une piste de terre qui le suit, et une fois franchie l’énorme côte de plus de quatre kilomètres nous découvrons notre premier but au bout de la crête.

Quéribus est le château le mieux conservé de notre programme, sorte d’immense vaisseau de pierre qui surplombe les environs de plusieurs centaines de mètres, mais quelques images valent mieux que mille mots.

Après la visite, direction Cucugnan, célèbre pour son curé mis en lumière par Alphonse Daudet, où nous prenons notre repas au bord de l’eau. Puis retour sur nos montures pour rejoindre Duilhac, le château de Peyrepertuse et François, notre hôte du jour par le sentier Cathare.

François se mue en guide pour la visite puis nous accompagne à notre gîte: un vrai lit, une vraie salle de bain, une terrasse avec jacuzzi où nous nous plongeons avec délectation une bonne bière à la main, profitant de la ve sur le château, un frigo et des placards pleins à craquer, un cassoulet maison délicieux que nous venons de terminer, arrosé de délicieux vin…

Nous allons terminer notre soirée dans le bain à bulles sous les étoiles et demain nous retrouverons François qui fera la route avec nous.

Bonne nuit les Copaings!

C&J

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