Grand Poème pour un Grand Frère (3)
Mais qu'importe, maintenant est fait le Mal,
Comme tu l'avais écrit : « C'est Fatal ! »,
J'espère seulement qu'à l'inverse des cochons,
Que transportait ce foutu camion,
Vous étiez tous quatre bel et bien morts,
Avant que les flammes n'attaquent vos corps,
Et avec effroi je devine vos dernières émotions,
Mais mieux vaut éviter que nous y pensions .
Ça m'aurait été plus dur à supporter, je crois,
De te voir sur une chaise roulante ou dans un lit d'hôpital,
Perforé de tout un tas de tuyaux,
Reliés à des appareils médicaux,
Vivant, mais à moitié dans le coma, immobile,
Bras et jambes presque inutiles,
Privé à vie de choses qu'on pourrait faire et pas toi .
Je me dis qu'il y a plus malheureux ailleurs,
Bien que ça n'efface pas la douleur,
Et que la nostalgie encore perdure,
Du temps d'avant cet accident de voiture .
Hélas un parmi tant d'autres .
Tant d'autres arrivèrent avant et après le votre,
Et combien demain en arrivera-t-il encore ?
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