Grand Poème pour un Grand Frère (6)
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Cependant, Lionel, il est un point,
Où la mort ne change absolument rien :
L'aîné de nous trois tu demeures bien,
Jean-Marc le cadet et moi le benjamin,
Même si le temps nous fit dépasser ton âge,
Et si sur vingt-deux ans reste fixée ton image.
C'est ton sang qui en nos veines ruisselle,
C'est même ton visage, il est vrai, qu'un peu je rappelle,
Trois frères étions et trois frères on reste,
Non, à cela elle ne peut rien, cette peste .
Et il m'est arrivé d'imaginer parfois,
Que tu étais toujours là-bas,
Avec tes copains à faire la fiesta,
Et qu'un beau jour tu nous reviendrais tout fier,
Comme si tu n'étais parti que hier,
Et que jamais nous n'avions vécu cet Enfer,
Même si je sais que la réalité a un goût plus amer .
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