Lettre : A Etienne

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Toi, mon frère, tu n'as pas joué ton rôle. Tu aurais dû me protéger et tu ne l'as pas fait. Tu m'as jugée coupable de ce que tes frères et ton père m'ont fait. C'était si facile de se cacher la face ! Tu m'as fait du mal quand j’étais enfant. Je sais aujourd’hui que tu m'as agressée. J'ai mal, là où tu m'as touché. Je ne comprenais pas d'où venait cette douleur depuis que j'ai commencé à écrire sur toi. Là, en écrivant, je sais que c'est ça. Tu as montré l'exemple à Fabrice et à Gabriel. Je ne comprends toujours pas pourquoi. Étais-je trop joyeuse, ou trop aimée ? Est-ce que je prenais trop de place ? J'étais une petite fille, tu n'avais pas le droit ! J'aimerais être grossière pour t'insulter, mais je ne le suis pas ! Tu n'en vaux pas la peine. Je te déteste tant. Je laisse couler mes dernières larmes sur ce que tu m'as fait. Je ne veux plus en souffrir.

Tu m'as utilisé comme ta bonniche, en me faisant croire que j'avais de l'importance pour toi.

Tu as jugé mon choix de religion comme les autres, mais sais-tu que c'est elle qui a été ma vraie famille pendant vingt ans ? J'y ai trouvé des pères, des mères, des frères et des sœurs, ainsi que des amis. Vous n'avez jamais compris ! Pour vous, les Témoins de Jéhovah étaient une secte, leur but étant de m'éloigner de ma famille, de me bourrer le crâne de leurs enseignements ! Mais c'est toi et eux qui m'avez rejetée. Je suis venue vous voir souvent, avant ma dépression. Vous me jugiez sur tout. Vous détestiez tout ce qui avait un rapport avec Dieu. Chaque fois que j'essayais de vous expliquer pourquoi j'étais Témoin de Jéhovah, vous ne vouliez rien entendre. Vous étiez là, tous à vous moquer de moi, à me rabaisser, me démontrant que j'étais faible, et stupide. C'est pour ça que j'ai arrêté de venir. Je ne supportais plus vos façons de me parler.

Aujourd’hui, je ne fais plus partie de cette religion et j'ai réussi à me construire une famille, des amis au travail et autour de moi. Ils connaissent mon histoire et ils me soutiennent. J'ai rencontré des femmes qui ont vécu les mêmes souffrances. Nous sommes alliées dans nos peines et notre reconstruction.

J'ai un homme admirable près de moi qui me soutient depuis notre première rencontre, parce qu’il s’est fait la promesse de me rendre le sourire, de ne plus me voir pleurer. Il combat avec moi. Je suis sa guerrière. Je ne me sens plus seule dans ce combat, car, à côté de moi, il y a toutes les personnes dont j'ai besoin.


Tu n'as pas cherché à comprendre ma position. Tu as suivi le mouvement de Lucien qui disait que mes mots et mes maux, étaient et devaient restés secrets, que je devais me taire et ne pas faire de vagues !

Mais, vois-tu, aujourd’hui, je suis fière d’avoir parlé, car, la vérité devait être dite. Je ne regrette pas de l'avoir fait. Si pendant toutes ces années, j'ai souffert du manque familial, aujourd’hui, je dis STOP ! Je n'ai jamais eu ma place de sœur. Et aujourd’hui, je me libère de toutes mes attaches, quelles qu'elles soient.

Je suis libre, j'appartiens à une famille que j'ai choisie. MA FAMILLE !

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