Lettre : A Gabriel,

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Je ne sais même pas comment te nommer. Tu m’as tellement fait du mal. Tu m’as brisée, considérée comme une moins que rien. Tu étais odieux, te cachant sous mon lit, pour sortir au moment où je m’y attendais le moins, pour assouvir ton désir de sale con. Je te déteste à un point inimaginable. Tu ne t’es jamais remis en question. Quand je t’ai appelé, tu as osé me dire « Mais il ne s'est jamais rien passer, ma puce ! » Si tu savais comme ces mots ont résonné dans ma tête pendant des années !

Tu as encore voulu me faire taire en utilisant ce « ma puce », pour essayer de m’adoucir.

Tu ne t’attendais pas à ma vengeance, n’est-ce pas ? Peut-être n’as-tu pas compris mon geste ? Je t’ai appelé parce que j’étais malade psychologiquement. Cela n’a pas été facile de t’appeler. J’avais peur et j’étais angoissée d’entendre ta voix. Je n’avais pas repris contact avec toi depuis ma dépression. La seule chose qui me terrorisait était ce mot « ma puce » que tu employais pour me soumettre, pour me faire taire. Alors, imagine mon ressenti quand tu l’as dit avec cette voix doucereuse et narquoise. Tu as essayé de me remettre dans cette position de soumise à tes actes incestueux. Ça, vois-tu, c’était quelque chose d’inimaginable pour moi. Je me battais pour retrouver une vie digne et saine. Toi, tu voulais que je reste cette petite fille abusée. Tu m’as blessé si profondément que j’ai eu envie de te faire souffrir toi aussi. C’était la première fois que je décidais de répondre à une attaque. Je me suis sentie tellement rabaissée, et incomprise ! Je n’ai jamais ressenti de réelle colère envers quelqu’un. Mais ce jour-là, j’ai voulu pour une fois me battre. Je n’avais pas vraiment d’arme disponible, sauf le papier et le stylo.

J’avoue que je dois dire merci à la mère de mon mari et amie. C’est elle qui dès le premier jour où je l’ai rencontrée a pris soin de moi. C’est elle qui m’a soutenue et encouragée.


Enfin, pouvoir te dire ce que je ressens me fait un bien fou me libère de ton emprise. Tu n’as jamais été un frère, je le reconnais aujourd’hui et je l’accepte !

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