Chapitre 10 : Le poids des mots
Après ce presque-baiser, le silence entre nous a pris une épaisseur nouvelle.
On se regardait plus, mais on parlait moins.
J’avais peur.
Peur de franchir la ligne. Peur de briser ce qu’on avait construit avec tant de maladresse.
Je voulais lui dire tout ce que j’avais dans le cœur. Mais chaque fois, les mots restaient coincés, lourds, maladroits.
Alors je retournais à mon carnet, à mes lettres. Elles étaient devenues mon refuge, mon cri muet.
Un soir, à la fin d’une répétition, elle s’est arrêtée devant moi.
« Leo… »
Son regard cherchait le mien. Et là, j’ai senti que c’était le moment.
J’ai pris une profonde inspiration.
« Maya, je… je t’aime. »
Sa respiration s’est arrêtée. Ses yeux se sont écarquillés. Puis elle a souri, doucement.
« Moi aussi. »
Et c’est tout ce qu’elle a dit.
Mais c’était assez.
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