Rêve n°3.

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C’est ainsi que pour la troisième fois de la nuit, la porte s’ouvre, mais sans couiner…

Aussitôt, une forte chaleur emplit la chambre, elle m’oblige à me découvrir. Mes mains passent sur mon corps, mes cheveux sont rasés, aucun poil ne dépasse de mon menton, il en va de même pour mon torse et mes bras. Je vais pour vérifier entre mes jambes, mais je bute contre un épais tissu. Il enveloppe toute mon intimité et descend jusqu’à mi-cuisse. Un pagne, je porte un pagne !

Merde, où suis-je ?

Je me lève et sors. Dehors, le soleil et le sable se mélangent en un jaune vif, au loin des dunes se découpent, elles me semblent infranchissables. Par endroit, elles laissent la place à des constructions géométriques, leurs lignes tendues, leurs façades gravées… Je sais… je suis là où exactement j’ai toujours rêvé d’être, mais merde, là aussi où le téléporteur spatio-temporel m’a déposé. Je suis en mission, mais je ne me rappelle plus sa teneur… comme toujours, la fracture du continuum espace temps m’a fait perdre la mémoire.

Mes pieds nus foulent le sol, ils me portent dans une ruelle adjacente où les couleurs bigarrées des étals s’entremêlent harmonieusement. Des gens coiffés de némès s’invectivent autour de panières remplies de fruits et de légumes, quand ils tombent d’accord, commence le jeu du troc. Je me mêlerai volontiers à eux, mais je sens une gêne, quand je m’approche les bouches se ferment, les regards me fuient, alors je continue mon chemin sans m’arrêter. Soudain, un cri me fait me retourner, au-dessus des têtes de la foule, j’aperçois des fers de lances, elles approchent vite et je comprends que ceux qui les tiennent viennent pour moi. Je me lance dans une course folle, le dédale infernal des rues couvre ma progression, une fois à droite, une autre à gauche. Dans mon esprit se dessine l’ensemble de la ville comme si je savais où j’allais, en implantant dans mon cerveau sa puce GPS, le professeur Nikito a bien fait son boulot. Au bout de l’allée de Sphinx les colonnades du temple de Ramsès s’offrent à moi, seulement, une rangée de gardes obstrue le passage, je suis fait comme un croco du Nil. Ils m’empoignent, sans ménagement ils me traînent dans une salle immense et me jette au sol devant un trône de pierre. L’homme assis dessus est couvert d’or, il me toise, et quand il m’adresse la parole, le sol tremble.

– አንተ የውጭ አገር ማን ነህ እና ከየት ነው የመጣኸው ?

– Merde votre altesse, je ne comprends rien… attendez une minute.

D’une poche de mon pagne je sors un traducteur universel, l’enfile dans mon oreille et parle à mon tour.

– Salut grand vizir, vous pouvez répéter la question ?

– Qui es-tu étranger ?

– Je suis Marsh Walk, agent spatio temporel venu du futur. Je suis en mission pour Chouchoute 14.

– Par Apophis et Horus, je ne comprends rien à tout ce que tu dis étranger. Qu’on le jette du haut de la grande pyramide, telle est ma volonté.

– Mais voyons, votre grandeur, vous ne pouvez pas… HAAAAAAAAAAAA.

Toc, toc, toc…

– J’peux entrer ? C’est moi, ton rêve n°1.4, la seule, l’unique.

– Tu tombes à pic, un peu plus, je faisais une chute de 300 mètres.

– Moi, je n’ai qu’une chute… de rein, hmmmm. Alors, t’es prêt maintenant ?

– Attends, je regarde… la batte est en l’air tu peux venir.

– Tu te prends pour un joueur de base-ball ?

– Ouais, mais ça c’est pour un autre rêve…

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