II

Une minute de lecture

Une sorte de vapeur, d'abord diffuse, se condense jusqu'à laisser apparaître une silhouette, puis une voix résonne dans la tête de notre personnage :

- J'ai entendu tes doléances, mon ami.
Cela fait maintenant quelques temps que je suis
Intrigué par toi : tu remets tout en question,
Les conditions mêmes de ton incarnation,
Chose qu'habituellement tes congénères
Ne songent pas même à concevoir, le mystère
Est pour eux une nécessité, un devoir
Presque, quelque fonction qu'assume dans le noir,
Pour soulager ceux qui veulent dormir tranquille,
Un objet dont on juge la science inutile
Pourvu qu'on puisse aller encore au cinéma,
Ou puisqu'on n'a plus rien à mettre à l'estomac.
Mais quant à toi, ni la douleur, ni le plaisir
Ne te font adhérer au sol, pour ainsi dire.
C'est une nouveauté, je ne connais personne
Dont l'esprit, exclusif à ce point, le façonne ;
Tout pourrait t'arriver, tu ne te troublerais
Pas plus qu'un gros rocher au fond d'une forêt,
Tu dirais : "c'est ainsi", et garderais la pose,
Tu laisserais brasser autour de toi les choses
Indifféremment, et après toi le déluge !
Tu as raison d'ailleurs, quant à ce que tu juges
L'action comme un jeu, c'est la notion humaine
La mieux appropriée, quoiqu'une très certaine
Imprécision demeure, pour décrire cette
Vie qui est la vôtre, ici, sur cette planète.

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