Un bain d'aquarelle
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Le ciel irisé devant l’aurore
Titille mes iris barbouillés.
De leur vie, ils n’avaient vu encore
Un plan si joliment gribouillé.
Le temps de mémoriser l’image
Le tableau a déjà évolué.
J’observe le délicat passage
De l’aube dans les pastels dilués.
L’artiste qui sommeillait en moi,
Rêve de pouvoir retracer au moins
La palette qui l’a mis en émoi :
Éphémère larme sans témoin.
Le peintre divin crée l’ouverture
Du jour nouveau en mille couleurs.
En drapant le décor de peinture
C’est un baume qu’il pose sur les douleurs.
Ainsi déboutée de son action
La grisaille s’envole, laissant place
À la volupté d’un jour passion
Que les rayons du soleil déglacent !
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