"brume sanglante"
« la moitié des noms sur la liste avaient déjà été barrés, il ne lui restait plus qu’une cible et le reste des noms sera effacé également » voilà ce à quoi penser Allan Smith sur son cheval. Il pleuvait ce jour là et la route forestière s’était transformée en véritable bourbier. Son fidèle destrier était épuisé par ses trois derniers jours de voyage depuis Ankharna, une des principauté de la région de Diamant. Il savait pertinemment vers où se diriger. Cela faisait des années qu’il arpentait les Terres rebelles et la région de Diamant à l’ouest. Sa silhouette encapuchonnée de vert foncé se fondait dans le paysage calme et marécageux autour de lui. Il faisait avancer son cheval au trot en regardant autour de lui, il semblait constamment sur ses gardes. Il était persuadé que dans ce genre d’endroit administré par l’empire, il fallait s’attendre à de mauvaises rencontres. Il mit la main à l’intérieur de son manteau de fourrure sombre et regarda autour de lui. Le vent soufflait dans les arbres et l’atmosphère était lourde, il n'y avait que les henissements du cheval qui avançait avec difficulté dans la terre gorgée d'eau. Les feuilles tombaient des arbres lentement. Nous étions au milieu de l’automne et les couleurs orangée semblait lui plaire. Le temps était idéal.
Il s’exprima d’une voix calme et posé.
-Sortez de votre cachette, je me savais suivi mais je tenais à confirmer votre identité !
Il y’eut d’abord un long silence de mort qu’il laissait penser qu’Allan s’était trompé. Puis deux hommes habillés d’une armure de cuir légère sortirent du taillis. L’un était brun avec les cheveux en bataille, l’autre portait une cicatrice au niveau de la joue et avait des cheveux blond qui lui arrivait jusqu'à sur la nuque.
- Vous n’êtes pas un voyageur comme les autres. Ecoutez, donnez nous votre or et vous pourrez arriver jusqu’à votre destination sans encombres.
Allan descendit de son cheval sans ménagement et le caressa de la main. Il se mit à rire doucement et se retourna vers les deux personnes qui souhaitait lui soutirer sa bourse et peut-être sa vie.
-J’imagine que vous ne devez pas me connaître, voilà qui est rassurant pour moi.
Les deux hommes se regardèrent et dégainèrent leur lames rouillés avec des rictus mauvais sur leurs visages. Le blond s’esclaffa et toisa Allan.
-on est deux et tu es tout seul ! Rend-toi, ça t’évitera de pourrir ici !
Se rendre ? Allan ricana à cette idée et sorti une lame longue et très fine. Elle ressemblait davantage à une arme d’apparat qu’à une véritable lame de combat. Le brun le regarda et le railla :
- Tiens, ta femme t’a prêtée son aiguille à tricoter ?
Allan se mit en garde sans dire et un mot et il se concentra. Le premier brigand s’avança et tenta une attaque verticale, une attaque brutale et sans finesse. Allan esquiva sans peine l’attaque et transperça l’aine de l’adversaire. Le brigand s’immobilisa et se mit à cracher du sang. Le vent se remit à souffler alors que le Blondinet semblait comme pétrifié. Allan retira sa lame d’un mouvement ample pour déchirer la tendre peau du ventre. L’homme s’agenouilla en crachant du sang. Il finit par tomber au sol. Allan essuya sa lame sur un mouchoir et regarda le second. Tout cela s’était passé en une fraction de seconde. Le Blodninet était terrifié, il sorti une arbalète et s’écria.
-Qui es tu bordel de merde !
Allan s’était rapproché à une vitesse ahurissante, les yeux du bandits n’avait pas eu le temps de le suivre, il semblait aussi rappide qu'un coup de tonnerre. Il trancha le tendon de la main qui tenait l’arbalète. L’homme cria et tomba en arrière.
- Je ne parle avec les morts.
La fine lame d’Allan trancha net la carotide de son adversaire qui tomba dans une gerbe de sang. L’homme s’étouffait dans son propre sang tandis qu’Allan rengaina et se remit en selle. Il n’avait qu’un objectif et il ne laisserait personne se mettre en travers de sa route. Il devait retrouver le point de contact avec les rebelles locaux aux abord de la ville portuaire de Lamplight. Il lui fournirait les informations nécessaire pour retrouver une de ses dernière cibles.
Il s’approcha de la périphérie de la ville. L’air marin et l’odeur de poisson commençait à envahir ses narines. Il était déjà venu dans cette ville à l’époque où il était encore Agent de l’empire. C’était il y’a longtemps, bien avant sa rencontre avec sa femme. Il y’avait une forme de nostalgie dans l’air pour lui, il regarda les différentes maisons bâtis en brique sombre, elles semblaient fort peu solide, il devait s’agir d’un nouveau quartier construit pour répondre à l’affluence de personnes cherchant un climat plus chaleureux. Le sol était boueux et l’atmosphère était lourde, le peu de personnes qu’il croisait baissait les yeux comme si il était surveillé par quelque chose. on pouvait apercevoir beaucoup d’habitants car le secteur n’avait jamais assez de travailleurs. On lui avait demandé de se rendre Au Crabe joyeux, une taverne des bas-quartiers où se réunissent les marins après la pêche. Il traversa plusieurs rues et remarqua au sud de la ville plusieurs maisons qui semblait bien plus grande et bien plus élégantes. Probablement les propriétaires de conserveries. Leurs maisons surplombaient la ville et donnaient l’impression qu’ils surveillaient leurs employés jusque dans leurs sommeils. Allan remarqua l’office en question et attacha son cheval à l’entrée. La taverne en question était faite en un bois solide et diverse algues séchés pendaient au-dessus de l’entrée. On aurait dit un lieu qui était là avant la création de la ville, l’odeur qui s’en dégageait était relativement unique, un mélange d'eau de mer et de parfum d'alcool. Allan fit le tour du bâtiment pour en repérer les différentes issues. C’était la base pour lui qui faisait partie de la rébellion, toujours avoir un point de sortie. La bâtisse avait été construite sur deux étages et se basait sur sa longueur. Il finit par entré et immédiatement, l’odeur de mauvaise alcool l’assaillit davantage. Visiblement, ce ne serait pas ici qu’il pourrait goûter à un bon Whisky. Il n’y avait que quelques personnes attablaient sur le côté gauche, ils semblaient discuter de choses et d'autres en étant particulièrement éméchés. L’endroit semblait complètement désert. Cela n’était guère étonnant vu qu’il était 16 heure et que la majorité des travailleurs ne finissaient qu’aux alentours de 19 heure. Le barman nettoyait les verres derrière un vieux comptoir en chêne. On pouvait remarquer plusieurs chandelles disposées à diverses endroits et des rideaux entre chaque table. Ce n’était pas un endroit luxueux mais c’était très loin d’être délabré. Un grand escalier qui montait à l’étage coupait le fond de salle en deux. Il s’approcha du bar et s’assit sur un tabouret libre, le barman s’approcha. La trentaine, un crâne dégarni avec quelques cheveux et une barbe de 3 jours. Il s’accouda face à Allan et lui demanda
-je peux vous servir quelqu’ chose ? Ou peut-être woudriez wous une chambre pour la nuit ?
Il parlait avec un fort accent de la région de diamant. Cela ne l’empêchait pas d’être compréhensible mais Allan eut un léger sourire. Pas de doute, c’était l’homme en question. Il s’approcha et chuchota
-le soir venu, il ne resta que de l’écume, les vagues s’en était allé et seules flottaient dans le couchant, les bulles représentant nos anciennes coutumes.
Le tavernier hésita un instant et chuchota à son tour :
- Veuillez me suivre jusqu’à votre chambre Monsieur !
Ils se dirigèrent jusqu’en haut et montèrent les escaliers. Les marches grinçaient sous leur pas. Ils entrèrent dans une chambre au fond du couloir. Le tavernier ouvrit le placard et tâtonna dans le fond de ce dernier. Il saisit une de ses clés et un clic se fit entendre alors qu’il la tournait dans le faux panneau. Le fond du placard s’ouvrit sur une autre chambre avec une seule et unique fenêtre. Elle était plus exigus que les autres. Le tavernier saisit une des deux chaise en face de la petite table et ils s’installèrent sans ménagement. Le trentenaire ferma le panneau et regarda Allan. Al fut le premier à engager la conversation.
-Allan Smith de l’unité de renseignement des Rebelles d’Ankharna.
- John Hayden, Tenancier de ce bar.
Ils se serrèrent la main comme deux hommes d’affaire. Il regarda Allan, les yeux du tavernier était noisettes tandis que ceux d’Allan était d’un bleu froid. Ils se jaugeaient mutuellement. Dans la rébellion, il valait mieux savoir analyser ses ennemis mais également ses alliés. John sorti une carte de la ville et l’a posa sur la table.
-Mes hommes ont remarqué des mouvements de ta cible au niveau du port. visiblement, Il semble essayer de rallier à sa cause les propriétaires locaux. L’empereur a besoin de leur soutien et il ne peut se permettre de simplement les éliminer. Les deux plus grandes Familles du coin sont les Longfellow et les Matterca. Ils détiennent 90% de tout ce qui vient de la mer dans le coin. Ils ont signé un pacte de non-agression mais la paix est fragile. On ignore exactement qu’elles sont les plans de ta cible.
Allan sortit sa gourde et but à grands traits. Il regarda de nouveau le tavernier après quelques instants et dit d’une voix calme.
- L’homme que je recherche est une crapule de l’empire qui n’hésiterait pas à déclencher des guerres pour réussir sa mission, le comte Van Kartz. Je suis venu ici pour mettre un terme à ses projets et récupérer un maximum d’information. Soyons clair, je ne cherche pas à m’immiscer dans les problèmes de cette ville. Je veux juste obtenir des renseignements de la part de cet homme. Si ce n’est pas lui qui déclenche cette guerre, ce sera quelqu’un d’autre.
Le tavernier s’adossa à sa chaise et souffla profondément.
-j’ai entendu dire que ce serait votre dernière mission ? Vous souhaitez réellement arrêté ? Vous êtes une légende parmi les assassins de la révolte, grâce à vous de nombreux projets de l’empire sont tombés à l’eau. Nous aurions besoin de vous pour une enquête: des gens disparaissent sans laisser de trace.
Allan regarda le tavernier qui se tut et il se leva de sa chaise. Il voyait parfaitement où John voulait en venir.
- Je ferai de mon mieux pour éviter qu’il y’ait du grabuge dans votre ville mais je ne souhaite pas m’attirer de gros problèmes. J’ai une famille et un fils qui m’attendent à la maison. Il y’a 20 ans, quand mes cheveux n’étaient pas grisonnants, je me serai jeté à corps perdu dans tous vos problèmes. Aujourd’hui, je souhaite juste finir cette mission et rentrer à la maison pour serrer ma femme dans mes bras et prendre soin de mes enfants. Le monde tourne, je ne pense pas avoir mes chances face à la vague qui se prépare, je veux que mes enfants puissent avoir la chance de vivre paisiblement.
Le tavernier se leva en silence et se dirigea vers la sortie. Il jeta un regard calme et empli d’espoir.
-Mort à l’empereur Monsieur Smith, puisse votre lame trouver votre cible. Je vous remercie de votre attention.
Sur ce, il ferma la porte. Allan se retrouva seule à la lumière d’une bougie. À travers la fenêtre, la brume dans laquelle la ville était constamment enveloppé ne lui donnait que peu de lumière. Allan se rassit et sortit une feuille de papier, il commença à écrire pour sa femme Emma.
Chère Emma, j’espère que cette lettre te trouvera en pleine santé. Je suis arrivé au bon endroit. Je te promet que c’est la dernière mission que j’effectuerais. Je t’envoie avec cette lettre l’argent nécessaire pour les réparations du toit de la cuisine. Comment vont les enfants ? Comment va Siegfried ? Je tâche de rentrer bientôt. On pourra ainsi prendre un nouveau départ tous les quatre. Je ne te remercierai jamais assez de m’avoir appris à lire et à écrire.
Je t’aime
Al.
Il finit sa lettre et s’allongea sur le lit branlant. Il regarda le plafond. Il avait un sentiment étrange d'être observé depuis son arrivé en ville. Il allait devoir redoubler de prudence. Il était épuisé par le voyage. 53 ans qu’il avait œuvré au nom de l’empire puis de la rébellion. Il a toujours été une lame, un tueur. Il est née et il s’est toujours considéré comme une arme, lui arrêté les missions ? Devenir un père de famille ? Emma l’avait sorti de la guerre et du cycle de la haine, il était devenu plus sage, moins impétueux. Peut-être qu’aujourd’hui, il n’était plus qu’une lame émoussé par le temps, cette question le taraudait depuis plusieurs nuits déjà. Aucune lame ne résiste éternellement au temps. Peut-être pourrait-il arrêter d'être un loup parmi les hommes. Il s’endormitavec le bruit lointain des vagues s'écrasant contre le front de mer
.
Allan était en train de ramer sur une vieille barque, le comte Van Kartz était en mer sur un vieux bateau. Il s’était donc rendu sur ce vieux chalutiers pour soi-disant observer la pêche. Allan pensait qu’il devait y’avoir une raison sous-jacent. Il vit le vieux navire qui revenait vers la côte. Il suffirait à Allan de neutraliser les gardes pour pouvoir interroger tranquillement le comte. ces derniers jours avaient été mouvementés, La garde de la ville avait fait des découvertes de cadavres à moitié dévoré sur les plages. Ce n'était cependant pas du ressort d'Allan qui n'avais qu'une seule envie: repartir.
alors qu'il arrivait à proximité du chaloutier, Il prit une corde dont il attacha une extrémité et l’autre à un carreau perforant, il tira sur la coque du bateau ce qui accrocha son embarcation de fortune au chalutier. Après avoir vérifié son nœud et la solidité de la corde, Il grimpa ensuite jusqu’à l’arrière du bateau, ce vieux navire rouge avait du servir de nombreuses fois, il était rouillé à certains endroits. Au moment où il grimpa sur le pont arrière, il senti un regard menaçant se poser sur lui. Une sensation de peur l’assaillit, un sentiment vint s'immiscer dans son esprit, il n’avait pas ressenti cela depuis bien longtemps, celui d’être observé par un prédateur. Il se cacha derrière des caisses et regarda derrière lui, rien que de l’eau. Cette dernière mission était-elle en train de le rendre paranoïaque ? il savait pourtant pertinemment que si il menait à bien cette mission, les informations soutirés à sa cible lui permettrait de faire tomber les autres noms de la liste. Cette maudite liste qui l’avait envoyé en mission alors qu’il s’apprêtait à négocier une retraite bien mérité. Il avançait sur le pont arrière entre les différentes caisses. Il vit un premier garde isolé, il était vêtu d’une côte de maille mais cela ne faisait aucune différence pour Allan. Il était dos à lui et regardait visiblement l’horizon. Allan s’approcha de lui dans son dos et plaqua sa main sur la bouche du garde, avant qu’il n’ait eu le temps de crier, Allan utilisa sa magie et le courant électrique traversa le corps du garde. Allan accompagna le corps du garde dans sa chute et l’amena vers les caisses où il s’était dissimulé. Une brume opaque commençait à recouvrir lentement le navire. Allan respira l’air de la mer tout en vérifiant que l’homme était bien inconscient, il le laissa reposer là. Il ne risquait pas de se réveiller avant un certain temps. Allan avança sur le bateau tel une ombre, il profitait de la brume pour se camoufler. Il approcha du pont central furtivement, il vit un groupe de garde qui discutaient. Allan se camoufla dans un angle pour écouter la conversation. Le plus grand commença
-le comte nous a demandé de faire bien attention. Il parait qu’il a une discussion importante à propos d’un homme.
Un autre avec une voix fluette continua.
-j’ai entendu dire qu’il discutait d’une lame céleste qui aurait déserté. Le comte chercherait à le retrouver afin de toucher la récompense.
Des désertions dans l’empire, Allan n’était pas étonné par cela. Il rampa jusqu’à l’autre bâtiment, la brume se faisait plus épaisse, il n'y voyait plus qu'à quelques mètres devant lui. Il s’approcha de la porte et l’ouvrit discrètement pendant que la discussion continuait. Il entra dans une sorte de petit couloir, il y’avait sur la gauche tout le matériel de communication de base. Il s’approcha de l’extrémité de la pièce. Il jeta un bref coup d’œil et il vit un escalier qui montait avec deux gardes postés devant. Il arma son arbalète et chargea le carreau en électricité, il tira rapidement sur le premier et se jeta sur le second, il l’électrocuta instantanément alors que l’autre se tortillait de douleur à cause de la décharge. Il monta les marches rapidement et se stoppa devant une porte en ferraille. Il devait se dépêcher mais il fallait d’abord vérifier la présence de la cible dans cette cabine. Il posa son oreille contre la serrure et entendit la voix du comte. Cependant, elle semblait paniqué.
-vous ne comprenez pas ! Nous sommes sur son territoire de chasse ! Il sait que je le cherche et il compte me faire disparaitre, vous devez envoyer du renfort je vous en prie. J'ai beau avoir demandé les meilleurs gardes de la région, je ne me sens pas en sécurité.
Étrange, un homme aussi important terrorisé par une seule lame céleste. Allan écouta la suite.
- … nous devons prendre des mesures contre ces personnes, les lames du péchés sont un véritable fléau lâché dans la nature, vous avez laissé partir nos meilleures éléments. L’élite de la garde de l’empereur.
Allan sentit la panique montait en lui. Les lames du péché, il s’agissait d’agents particulièrement entrainés, la crème de la crème. Il fallait neutraliser la cible au plus vite. Au moment où Allan sentait la panique le gagnait, la sirène d’alarme retentit, il se décida à passer à l’action, il défonça la porte d'un coup de pied bien senti. Le comte n’eut pas le temps de crier qu’un éclair vint le frapper à la poitrine. Allan se jeta sur lui. L’homme était inconscient. Il était vêtu d’une riche tenu et portait un monocle, il entendit une voix résonnait dans le matériel de communication rudimentaire sur le côté, il coupa tout et écouta. Il entendit soudainement des cris venir de toute part. Des cris de terreur, de panique emplissaient l’extérieur et se mêlaient aux bruits de l’eau. Allan analysa la pièce, il s’agissait du cockpit du navire. Il vit un avant partiellement vitré, il pourrait sortir par là si il était assez rapide. Il se dirigea vers la vitre avec le comte sur l’épaule, il la cassa et sorti dans la brume. Il était sur l’avant du bateau et alors qu’il s’extirpait du cockpit. Il fut saisit par une sorte de crochet qui vint se planter dans son épaule, il fut tiré en avant et s’étala sur le pont avec fracas, l’air sortit de ses poumons et il entendit une voix rauque et caverneuse.
- Je t’ai observé chassé sur mon territoire, je me présente, Je suis la lame de la luxure.
Allan releva les yeux et ce qu’il vit lui glaça le sang. Une silhouette gigantesque se tenait en lui, elle semblait imbibé de sang humain, un sourire carnassier était dessiné sur ses lèvres. Cet être n’avait rien d’humain. Il avait l’aspect d’un de ses monstres marins qu’il avait découvert dans les livres d’Emma, une peau écailleuse et des yeux reptiliens. Il se releva, arracha le crochet de son épaule non sans douleur et tendit sa main droite vers le fourreau de son épée. Le monstre parla d’une voix rauque et déformé.
- J’adore les mets de qualités, mais si tu le permet je vais commencer par ce comte, il en sait trop. De plus, les vieillards comme toi sont moins tendre sous la dent, alors que les nobles… un régal. Tu as l’air d’être un adversaire délicieux.
Allan projeta un éclair tout en dégainant sa lame. Le monstre para l’éclair d’une main, sans même sourciller. Al commençait à être à court de magie. Il sentait que son âge ne l’aidait point dans ces circonstances. Il se releva et s’élança vers sa cible, sa lame transperça la peau semblable aux écailles d’un poisson. Cependant, elle ne put s’enfoncée réellement dans la chair, le monstre saisit sans ménagement Allan et le projeta contre l’avant du navire. Il heurta les bords du navire, il vit la créature sauté à l’endroit où le comte reposait inconscient. Il saisit sa cible par la nuque et cria
- Réveille toi ! Je déteste quand mes proies ne se débattent pas.
Le comte commença à bouger, il se mit à crier et à se débattre. Il gesticula tandis que le monstre éclata dans un rire sordide. Le monstre ouvrit son immense mâchoire et arracha le bas du corps du comte. Les organes du comte se déversèrent sur le corps du monstre qui riait à pleins poumons. Allan se déplaça rapidement vers l’arrière du bateau. Alors qu’il approchait de son point de départ, il entendit une voix rauque derrière lui. Il sentit un crochet se plantait dans son mollet gauche. Allan hurla de douleur, il tomba au sol.
- Tu es rapide, ta magie de la foudre te permet de te déplacer bien plus rapidement que la normale. Cependant, tu reste trop lent pour une proie.
Allan pointa sa main vers le ciel et utilisa ses restes de magies. Il prononça une incantation et dit :
-que la foudre se déchaîne !
Un éclair se fracasse sur le bateau et le monstre recula, il semblait hurler de douleur. Allan se précipita en boitant vers sa barque. Il devait rentrer, il l’avait promis à sa famille, il devait dégager de cette ville maudite. Il sauta dans sa barque et atterrit non sans un gémissement de douleur. Il se mit à pagayé de toutes ses forces en direction de la côte. Il avait balancé tout ce qui lui restait de magie. Il avait étudié ce sort pour qu’il neutralise les plus grosses cibles. Cependant, il possédait un contre-coup, il ne pourrait plus utiliser de magie pendant quelques jours. il pagayait avec la force de l'espoir, il devait rentrer quoiqu'il arrive. Il voyait la côte non loin, plus que quelques centaines de mètres, le sang perdu commençait à lui faire tourner la tête. Soudainement, la barque vola en éclat et il sentit sa jambe saisit par une mâchoire. Allan n’eut pas le temps de saisir son épée que sa jambe droite fut arraché de son corps. Il hurla de douleur avant de tomber dans l’eau. Il vit le monstre, il semblait très à l’aise dans cette eau salée et son sourire carnassier s’élargissait à mesure que le sang d'Allan se joignait au courant. Il se mit à parler sous l’eau. Sa voix était devenu bien plus brutale, plus sauvage.
- Dommage ! Tu n’étais pas une proie à la hauteur de ta réputation !
L’éclair semblait lui avoir brûlé le torse. Allan commença à couler vers le fond, ne pouvant réellement nager ni gesticulé à cause de ses nombreuses blessures. Il pensait à sa famille, à cette liste. Il n’était donc qu’une lame émoussée. Siegfried, Emma Pardonnez-moi… les dernières pensées d'Allan s'éteignirent dans l'eau alors que son corps meurtri toucha le fond de l'eau. Il repensa à toutes ses victimes, tout ce sang, il n'était pas de cettte époque. La plupart de ses amis étaient déjà six pied sous terre, ses camarades... Il n'avait connu que la guerre et l'odeur du sang, on l'avait élevé pour tuer. Avia lui avait tendu une main à travers Emma, il aurait put enfin trouver la paix. L'eau emplissait ses poumons lentement. L'oxygène et l'espoir se raréfier dans cette eau ensanglantée.
Le corps d’Allan Smith fut retrouvé une dizaine de jours plus tard sur la plage, il était à moitié dévoré. Il servit à envoyer un message à l’empire et aux rebelles. La lame du péché de la luxure avait défini son terrain de chasse et sa faim est insatiable. Gare à ceux qui souhaitent défier le monstre. On raconte qu’il surgit de l’eau pour dévorer les impudents qui osent l’affronter. Il est l'incarnation de la brutalité. Depuis ce jour, les habitants vivent sous le joug d'un Tyran avide de chair fraiche et de combat. Un monstre parmi les hommes qui a fait de Lamplight une ville où flotte constamment une brume teintée d'une nuance écarlate.
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