Chapitre 8

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Il faisait noir. Complètement noir. Theos attendait, les yeux bandés, allongé sur une longue chaise plongée dans l’eau.

La quatrième épreuve avait commencé. Après avoir répondu à toutes les questions du Grand Maitre, Theos avait été accompagné jusqu’à une énième salle, où il avait retrouvé Dirriel. L’enchainement rapide des épreuves l’avait empêché de songer aux paroles du Grand Maitre. Il ne voulait pas y penser…

Le Dévoué l’avait gentiment salué et avait examiné son corps, étalant du baume sur les muscles qui lui faisaient mal, et vérifiant qu’il ne s’était pas blessé. Puis il l’avait fait entrer dans un grand bassin profond et l’avait installé sur une chaise semblable à celle qu’il avait utilisé lors de l’examen médical.

Il lui avait bandé les yeux, demandé de ne pas bouger, et depuis, Theos attendait. L’eau était tiède, agréable, et elle remuait un peu parfois. Il savait que cette épreuve allait tester sa résistance, autant à la douleur qu’au plaisir. Et il devinait que tout cela aurait un lien avec des créatures aquatiques, puisqu’il était dans l’eau.

Un mouvement à sa gauche, fit bouger l’eau un peu plus violemment, et une vague vint recouvrir son corps à moitié immergé. Quelque chose approchait. Il se força à se détendre en gardant une respiration calme. Mais son coeur accéléra. Ne pas savoir ce qui s’approchait de lui était inquiétant, même s’il savait très bien que les Grands Prêtres ne l’auraient jamais mis ainsi en présence d’une créature dangereuse.

Il sentit soudain quelque chose toucher son flanc, avant de glisser sur son ventre avec lenteur. C’était long et souple, comme un serpent. Mais un peu visqueux, et recouvert d’écailles. Theos frissonna et contracta son ventre par réflexe.

L’étrange créature glissa une nouvelle fois sur son corps, dans l’autre sens, avant de venir toucher son torse puis de descendre entre ses jambes. Theos souffla, se forçant à ne pas bouger alors que l’animal glissait lentement le long de son membre.

Le jeune Prétendant appréhendait la suite, et à raison. Un violent courant électrique se diffusa dans son corps, le faisant se cambrer de douleur. Ses yeux se révulsèrent alors que son corps se tendait. Ses nerfs hurlaient, sa peau brulait, sa bouche était ouverte dans un cri de douleur muet. Quand tout cessa. Il étouffa un grognement, surpris, et retomba sur le siège, haletant.

La douleur avait été vive et courte, mais puissante. Il en tremblait encore, tous ses nerfs avaient été durement sollicités. Mais alors que la douleur passait enfin, un courant plus doux vint caresser son épiderme, et Theos frémit avant de gémir alors qu’une vague de plaisir se déversait sur son corps, sans qu’il ne puisse le contrôler.

Un Kraul. C’était un Kraul. Cette espèce rare, qui ressemblait à une anguille de mer en un petit peu plus gros, couverte d’écailles, et qui avait la capacité de faire ressentir de la douleur et du plaisir. En effet, cette créature avait la capacité de créer des ondes chocs qui venaient stimuler les nerfs, d’abord provoquant une forte douleur, puis diffusant un plaisir intense.

Ils étaient aussi connues sous le nom de Démons de mer, pour qui les hommes pouvaient être prêt à faire n’importe quoi afin de recevoir ne serait-ce qu’une goutte du plaisir qu’ils pouvaient donner.

Theos gémit plus fort alors que la vague de plaisir grandissait, tentant de l’emporter alors qu’il cherchait à se raccrocher à n’importe quel rocher de sa conscience qui dépassait hors de ces flots violents. Son sexe avait durci en une seule seconde et il se sentait déjà sur le point de jouir, alors que les ondes de plaisir gonflaient en lui comme un vent titanesque, qui n’allait pas tarder à l’emporter.

Il se mordit la lèvre, jusqu’au sang. Pour tenter de conserver un peu de conscience et ne pas sombrer dans ce puit de désir et de plaisir sans fond. Mais il ne put pas tenir bien longtemps, et fut emporté par le courant, jouissant du plus profond de ses entrailles, tremblant d’avoir été ainsi sollicité. Toute sa peau était sensible et il avait l’impression que le moindre effleurement pourrait le taillader.

Il se sentait si vulnérable que les larmes lui montèrent aux yeux. Il voulait que Nah’Skaar soit là, qu’il le rassure, qu’il le caresse de ses tentacules si délicats…

Son corps se mit à être secoués de sanglots incontrôlables et des mains se posèrent sur son visage, pour enlever le bandeau qui l’empêchait de voir. Le visage bienveillant de Dirriel apparut au dessus de lui et vint le prendre dans ses bras gentiment.

-Tout va bien, c’est fini Theos, tu as très bien tenu. Ca va aller maintenant…

Il s’accrocha à ses bras et sanglota contre son torse, comme un enfant.

-C’est le contrecoup, c’est normal que tu te sentes perdu, ça va passer.

Dirriel lui caressait gentiment les cheveux, accompagnant ses pleurs de douces paroles.

-Tu as réussi Theos, tu peux être fier de toi, c’est fini maintenant…

Le petit blond se calma lentement, et finit par retrouver ses esprits. Il se frotta un peu le visage, sécha ses larmes, et respira un bon coup.

-Merci…

-Ce n’est rien Theos, sourit le Dévoué, c’est mon travail. Allez viens, il est temps de continuer l’épreuve. Changeons de pièce.

Il l’aida à se relever alors que Theos tremblait sur ses jambes, et le fit sortir de l’eau. Il le couvrit et le sécha, restant à l’affut du moindre signe de faiblesse du Prétendant.

Theos était légèrement choqué du plaisir qu’il avait ressenti. Il avait été si violent, si soudain. Il ne s’attendait vraiment pas à ce qu’ils utilisent un Kraul. Il se sentait presque… salit. Il aurait voulu que ce soit Nah’Skaar qui lui fasse ressentir cela, et pas une créature avilissante.

Dirriel passa sa main dans ses cheveux.

-Tu peux arrêter les épreuves et abandonner si c’est trop pour toi.

Theos redressa la tête en un instant, raidissant son corps.

-Il en est hors de question, cracha-t-il avec une violence à peine contenue.

Dirriel eut un mouvement de recul avant de l’apaiser d’un geste.

-Tout va bien Theos, ce n’était qu’une suggestion. Tes nerfs sont à vifs après cette épreuve, il vaut mieux te reposer un peu avant la suite.

Le blond hocha la tête, et se laissa guider à l’extérieur, jusqu’à un jardin calme où se reposait les autres Prétendants qui avaient réussi l’épreuve.

Ils ne seraient que dix à pouvoir accéder à la suite.

Theos s’assit sur un banc, et Dirriel resta près de lui, caressant gentiment son dos encore tremblant.

Le Grand Maitre arriva rapidement, examinant l’état de tous les Prétendants qui avaient passé l’épreuve, vérifiant qu’ils pouvaient continuer sans se blesser. Lorsque vint le tour de Theos, le jeune blond allait mieux. Il ne tremblait presque plus.

Le Grand Maitre releva son visage et planta ses yeux dans les siens, avant d’hocher la tête.

-Tu peux continuer Theos, et fais attention à toi.

Il soupira de soulagement et ferma les yeux un instant. Il allait y arriver…

-Bien, commença le Grand Maitre une fois qu’il eut permis à tous les Prétendants de continuer. Toutes les épreuves que vous avez passé jusqu’à maintenant ont permis d’évaluer plusieurs choses. L’examen médical a montré que votre corps ne risquait aucun danger lors de la fécondation, et vos capacités anatomiques. L’énigme et le combat ont prouvé votre force, votre intelligence et votre agilité, et l’épreuve des questions a évalué vos connaissances et vos croyances. Cette épreuve là a testé votre résistance, et la force de votre esprit.

Il regarda à nouveau chaque Prétendant, et repris la parole, satisfait d’avoir l’attention de tous.

-Mais l’épreuve qui va suivre est différente. Elle nous permettra de savoir si vous pourrez survivre et accepter la présence d’une vie en vous, d’un corps étranger, qui grossira, et qui modèlera l’intérieur de votre corps à son image. Nous allons vous placer un oeuf de Cayouda qui aura la taille d’un oeuf de poule. Durant la nuit, il grossira, jusqu’à atteindre la taille des oeufs de notre Dieu. Une fois l’oeuf placé, il ne vous sera pas possible de l’enlever avant demain matin. Si vous ne voulez pas participer, c’est maintenant qu’il faut le dire.

Les Prétendants s’entre regardèrent, inquiets, mais aucun ne fit marche arrière.

-Bien. Nous pouvons donc commencer la dernière épreuve.

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